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Produire le maximum de lait à l’herbe

Ida Rousselin et Mickaël Lucia misent sur la pousse de l’herbe : le déprimage a commencé début février avec, pour objectif, de passer les animaux sur tous les paddocks d’ici mi-mars.

Ida Rousselin s’est installée en 2006 à Remungol (56), rejointe par Mickaël Lucia en 2011. Le troupeau, au départ des Prim’Holstein, est aujourd’hui composé de Normandes pures, de Holstein qui sont remplacées par des croisées Jersiaises-Prim’Holstein qui arrivent cette année en lactation et d’autres croisées. L’objectif est d’avoir des vaches bien adaptées au pâturage et une meilleure valorisation du lait (TB : 43,02 ; TP : 33,5 de moyenne en 2015). Ils s’orientent aussi progressivement vers des vêlages groupés au printemps pour profiter au mieux de la pleine pousse d’herbe et produire la moitié de leur référence entre avril et juillet, à moindre coût grâce au pâturage. Les 72 ha sont groupés autour des bâtiments et accessibles aux VL. C’était le principal critère de choix de la ferme car les deux agriculteurs avaient déjà le souhait d’aller vers un système pâturant.

Les terres, argilo-limoneuses, sont moyennement portantes, ce qui retarde la mise à l’herbe et impose que les laitières soient rentrées l’hiver. Mais elles sont profondes donc l’herbe reste verte plus longtemps l’été. L’ensemble des parcelles sont en RGA-TB, adapté au pâturage. Les 28 paddocks font environ 1,6 ha pour une durée de 1 à 2 J/paddock selon la hauteur d’herbe et le nombre de vaches. « Plus on avance dans la mise en place de notre système herbager, plus on réduit la taille de nos paddocks pour mieux gérer la pousse ». Le chargement est élevé au printemps pour maximiser la valorisation de l’herbe par le pâturage, augmenter le rendement annuel des prairies et faire moins de stocks d’herbe. Pour faciliter l’accès aux paddocks, 1,5 km de chemins sera nécessaire à terme : 150 m sont déjà bétonnés ou empierrés, 400 m seront à faire en dur pour un budget estimé à 12 000 €, le reste est en terre et ressuie bien.

L’exploitation en chiffres

  • 2 UTHF + 1 apprenti
  • 491 000 L produits
  • SAU : 72 ha dont 45 ha d’herbe, 21 ha de maïs, 6 ha de mélange avoine-orge-blé-pois
  • 75 VL
  • 6 500 L/VL
  • 60 ares d’herbe accessibles/VL
  • Chargement : 1,88 UGB/ha

76 €/1 000 L de coût alimentaire

Cet hiver, seules 15 t de soja ont été consommées car les laitières ne sont rentrées qu’au 20 novembre, plus tard que d’habitude. En 2015, le coût alimentaire était de 76 €/1 000 L produits dont 28 €/1 000 L de correcteur azoté. La marge brute était de 311 €/1 000 L et l’EBE de 204 €/1 000 L vendus. « L’évolution vers un système herbager entreprise depuis 2 ans fait que la crise actuelle est moins dure à traverser », constate l’agricultrice.

Préparer sa saison de pâturage

Le déprimage a démarré début février avec, pour objectif, de passer sur tous les paddocks d’ici mi-mars afin de les nettoyer et d’avoir une repousse propre derrière car il reste beaucoup d’herbe dans les pâtures, dû à l’hiver doux. « Le pâturage est stoppé dès qu’il pleut car les vaches matraquent ces terres moyennement portantes. Nous ne voulons pas risquer d’abîmer les pâtures mais au contraire les faire vieillir », précise Ida Rousselin. En ce moment, les vaches passent 2 après-midi/paddock et cela représente 6 à 7 kg MS/VL/j dans la ration. Elles reçoivent 7 à 8 kg de maïs et 0,8 kg de soja. Civam AD 56 : 07 85 26 03 02

L’avis de :

Ludovic ROLLAND, Ploubezre (22), en zone humide

Je me suis installé en 2007 avec mon père sur 58 ha sur la commune de Ploubezre. Cette année, nous avons 50,5 ha en herbe et 7,5 ha de maïs. 28 ha en herbe sont accessibles aux vaches, soit 60 ares par vache. La moitié des terres accessibles est très humide : je sors les vaches entre le 10 et le 15 mars et les génisses mi-avril. L’avantage, c’est que je manque rarement d’herbe l’été… En ce moment, les vaches ont une ration de 5 kg de MS de maïs, 10 kg d’enrubannage et du foin à volonté. Elles produisent 4 500 litres de lait/an. J’évolue vers des vêlages groupés de printemps pour profiter au maximum de la pousse de l’herbe : cette année, 30 vêlages auront lieu entre le 15 janvier et le 15 mai. Contact : Cedapa au 02 96 74 75 50.

Alain Guillou, Guimiliau (29), en zone humide

Installé à Guimiliau depuis 1982, j’élève 70 VL métissées sur 56 ha tout en herbe (50 ha accessibles aux vaches). Les VL sont en monotraite, en agriculture biologique (2012) et ne reçoivent pas de concentré. Je travaille avec Anne, salariée à 3/4 temps. 
Au 19 février, les vaches, encore à l’étable, sont en fin de lactation : cette année, 30 vêlages auront lieu entre le 15 janvier et le 15 mai. Et tant que le sol n’est pas portant, il n’y a pas urgence à les sortir. En ce moment, leur ration est constituée exclusivement d’ensilage coupe fine qui s’arrêtera vers le 15 mars. La dizaine de vaches restant à traire ne produit que 8 L (49,9 TB/39,1 TP). Les vêlages groupés ont lieu au printemps. Contact : Civam 29 au 02 98 81 43 94.

Samuel Duguépéroux à Gahard (35), en zone humide

Nous sommes éleveurs de Blondes d’Aquitaine et d’Angus sur 115 ha. Les 65 mères et toutes leurs suites sont élevées sur la ferme. 60 bêtes, réparties en 4 lots sont dehors, au foin. On joue sur la croissance compensatrice au printemps. Le reste est en bâtiment, conduit en 7 lots. En allaitant, on a une multitude de lots. Le lot d’engraissement a de l’excellent foin à volonté et 7 à 8 kg de mélange céréalier et de tourteau de colza. Sur 10 ha, nous produisons du mélange céréalier triticale/avoine/pois/féverole et sur 5 ha, du colza, que nous pressons. On remet l’huile sur la ration hivernale de certains lots depuis cet hiver. On est content de l’effet sur l’état des animaux. Contact : Civam adage au 02 99 77 09 56.


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