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Viande bovine : la piste de la productivité animale

Limiter les UGB improductifs et optimiser la rentabilité des animaux présents sont des voies d’investigation pour améliorer les résultats de l’atelier viande.

Limiter les UGB (unités gros bovin) improductifs est un levier payant d’optimisation des systèmes bovins viande. Selon une étude menée par la Chambre d’agriculture de Bretagne, le coût alimentaire d’un UGB monte à 231 € par an (hors coût travaux tiers) : 89 € pour les fourrages et 142 € pour les concentrés. Le travail d’astreinte est aussi à prendre en compte. Alimentation, paillage, raclage, surveillance et soins augmentent forcément avec l’effectif. Des enquêtes ont permis de quantifier le travail d’astreinte moyen à 17 h/UGB/an en système naisseur-engraisseur (sources réseaux d’élevage Chambres d’agriculture et Institut de l’élevage).

24 h d’astreinte par vache en système NE

« Ramené à la vache, le travail d’astreinte est de 24 h en système naisseur-engraisseur, et de 27 h en système naisseur. En atelier d’engraissement, l’éleveur consacre en moyenne 7 h 30 pour un JB présent sur une année », a présenté Frédéric Guy, de la Chambre d’agriculture 35, lors d’une journée technique viande, en juin dernier à Javené (35). Une rencontre co-animée par Evolution, la Chambre d’agriculture, Eilyps et SVA.

450 à 500 kg VIF de viande /UGB

Sur l’élevage allaitant spécialisé de Thierry Guérin, à Fleurigné (35), la productivité animale est une des stratégies développées. L’exploitation compte 70 VA charolaises et 75 vêlages. Sur 2015, l’exploitation va passer de 85 à 103 ha, avec la mise en service d’un bâtiment supplémentaire et un objectif de 85 vêlages. Située entre 450 et 500 kg vif de viande par UGB, la productivité animale est très forte sur l’élevage. Thierry Guérin fait la chasse aux UGB improductifs, en repérant rapidement les vaches vides pour les réformer au plus tôt et en triant précocement les animaux. L’éleveur pratique aussi le vêlage à 30 mois en moyenne, sur deux périodes. « Toutes les génisses sont en IA. Je n’ai pas de souci particulier de vêlages, je n’interviens qu’une fois sur 10 sur les génisses », indique l’éleveur qui ne note pas d’IVV plus long sur le 2e veau. Un phénomène parfois observé en vêlage 30 mois. Par ailleurs, le taux de mortalité à moins de 240 j est faible : autour de 7 %, comparé aux plus de 11 % en moyenne bretonne charolaise. À 60 000 kg vif de viande par unité de main-d’œuvre, la productivité du travail est également forte.

Échographie, génotypage, pesée…

Limiter la présence inutile d’animaux commence par repérer les vaches ou génisses vides ou à problème, pour réformer au plus tôt. À environ 5 €/échographie, le constat de gestation est un bon outil. Un tri dès le sevrage, voire la naissance grâce au génotypage, permettra d’optimiser la rentabilité des UGB présents. « Les animaux peuvent précocement être orientés vers des filières reproduction ou engraissement. » Une conduite alimentaire adaptée, contrôlée par pesée, avec des fourrages analysés, permet d’optimiser le temps de présence. « + 10,5 kg de carcasse, c’est + 20 €/UGB, soit 2 000 € pour 100 UGB. »

Sur la partie reproduction, le vêlage précoce à 30 mois et l’objectif d’un veau/vache/an sont des voies de progrès, à condition que les rations suivent. Cet objectif d’un veau/vache/an passe par une vigilance sur le sanitaire (parasites, maladies infectieuses). « Il faut s’alerter dès que les animaux manifestent des reprises de chaleurs tardives, des retours d’insémination à répétition ou des avortements embryonnaires », précisent les conseillers bovins. Il convient d’éviter le stress pendant la période de reproduction (écornage, vaccination, parage…). Les taureaux de monte libre sont à surveiller également, en respectant un nombre maximal de 30 femelles par mâle. Par ailleurs, les vêlages peuvent être facilités avec l’utilisation de taureaux bien indexés en FN (facilités de naissance) ou de la semence sexée femelles. Des pistes parmi d’autres… Agnès Cussonneau


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