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Inflation sur les terres

La surchauffe du prix des terres agricoles concerne de nombreux pays européens. Les agriculteurs ne sont pas les seuls à s’intéresser au foncier.

Des sociétés d’investissement et des fonds de pension lorgnent sur la terre agricole européenne. En point de départ : la crise financière de 2008 qui a mis en lumière que la terre ne fond pas comme neige au soleil alors que les placements financiers peuvent s’évaporer.

Placer son argent dans le foncier d’Europe de l’Ouest devient donc tendance chez les investisseurs. Le risque est toujours moins élevé que mettre ses économies dans la terre agricole de certains pays potentiellement menacés par des soulèvements populaires. Et, là où le droit est souvent blindé comme une porte ouver-te à tout vent. Et tant pis si la terre est nettement plus chère dans la vieille Europe. Tant mieux même, parce qu’un rendement financier de 2 % sur 40 000 €/ha, c’est toujours mieux que 2 % sur 4 000 €/ha quand l’argent n’est pas facteur limitant alors que les surfaces disponibles sont elles comptées.

Hollande toujours en tête

Dans les pays d’Europe du Nord touchés en plein cœur par cette montée en flèche du prix, les agriculteurs en sont les premières victimes : le loyer de leur terre est « indexé » sur cette rentabilité du capital (entre 1,5 et 3,5 % selon la nature du bien). Résultat, l’hectare qui se louait 200-250 € passe à 350-400 €. Mais les investisseurs (parfois des gros agriculteurs) prennent peu de risque à augmenter la facture : les agriculteurs du Nord de l’Europe sont réputés bons payeurs !

La Belgique a vu le prix de son foncier multiplié par 3 en 10 ans. Des agriculteurs qui proposent 15 000 €/ha sont battus en brèche par des investisseurs qui mettent 40 à 50 000 € sur la table… et, affaires obligent, une bonne poignée sous la table. Dans ce tableau déroutant, la palme du prix du foncier revient toujours aux Pays-Bas qui, après une courte dépression dans les années 2003-2006, ont fait à nouveau chauffer les prix. Dans cet autre pays de l’élevage, les agriculteurs ont anticipé la nouvelle Pac de 2015 (suppression des quotas laitiers) et la réglementation environnementale (Directive nitrates) en accélérant la course au foncier, seul moyen d’asseoir la pérennité de leur exploitation. Didier Le Du


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