cuma-armor-buches-cotes-d-armor-bois - Illustration Une Cuma qui a bûché son sujet

Une Cuma qui a bûché son sujet

­­Créée en 2014, la Cuma Armor Bûches rayonne sur tout le département des Côtes d’Armor. Son créneau : la mécanisation des chantiers de bois bûche. Pour plus de sécurité et moins de pénibilité.

Avec la diminution de la main- d’œuvre sur les exploitations agricoles, l’entretien des haies bocagères est aujourd’hui souvent vécu comme une corvée. Il existe pourtant des solutions de mécanisation qui permettent de supprimer la pénibilité des chantiers de coupe et de fendage, tout en les sécurisant. Mais ces outils performants ne sont pas destinés à un échelon individuel.

Mis en contact par Jean-Marc Roussel, animateur machinisme à la fédération des Cuma Bretagne Ille Armor, Samuel Goubin, Jean-François Maubry et Yvon Rouxel, trois agriculteurs costarmoricains, planchent sur le sujet depuis juin 2013. Cet été-là, ils se rendent à une démonstration, organisée au lycée du Nicot à Lopérec (29), pour découvrir différents modèles de combinés scieur-fendeur. Convaincus de la pertinence de la démarche, ils organisent à leur tour des démonstrations dans leur département. « Nous avions estimé qu’il nous fallait d’abord réunir un volume de 3 000 m3 à traiter avant de pouvoir engager le projet. Et très vite, nous avons senti qu’il y avait une véritable attente. Nous avons eu des demandes des quatre coins des Côtes d’Armor ».

[caption id=”attachment_3608″ align=”aligncenter” width=”300″]Yvon Rouxel (secrétaire), Samuel Goubin (président) et Jean-François Maubry (trésorier) Les trois pionniers de la Cuma Armor Bûches : Yvon Rouxel (secrétaire), Samuel Goubin (président) et Jean-François Maubry (trésorier).[/caption]

Favoriser l’entraide

En mars 2014, la Cuma Armor Bûches voit le jour. Avec le concours financier du Crédit Mutuel de Bretagne, elle se dote d’une scie automatique, d’un combiné scieur-fendeur et d’une fendeuse horizontale d’une puissance de 40 tonnes. Trois équipements complémentaires  permettant de traiter tout diamètre de bois et qui, à partir de cette année, vont sillonner le département au service des adhérents. « Sur les 80 personnes qui ont signifié leur intérêt pour ce projet, nous comptons déjà une trentaine de sociétaires pour un volume global de 3 500 m3 ».

Chaque matériel est itinérant et muni d’un compteur horaire sur la prise de force. « Nous avons divisé le département en neuf secteurs, et un responsable a été désigné pour chacun d’entre eux. La Cuma n’employant pas de salarié, l’idée est de favoriser l’entraide entre les adhérents pour la réalisation des chantiers ».

Le bois n’étant pas une denrée périssable, les sociétaires de la Cuma sont invités à stocker en attendant le passage du matériel dans leur zone géographique. « Nous allons rationaliser les déplacements, mais les machines feront deux à trois fois le tour des Côtes d’Armor sur une année ». Si le planning est directement consultable en ligne sur le site de la Fédération (www.bretagne-ille-armor.cuma.fr), les réservations sont, elles, à effectuer impérativement auprès des responsables des équipements (Samuel Goubin pour le combiné et la fendeuse, Yvon Rouxel pour la scie automatique).

Essais concluants

Les premiers essais ont confirmé les atouts de la formule. « On gagne en sécurité, soulignent les trois pionniers de la Cuma. Et en régularité de coupe, ce qui intéresse notamment les propriétaires de petits poêles à bois. Quant au d­­­ébit et à la pénibilité, c’est sans commune mesure avec ce que nous avons pu connaître auparavant… »

Côté avenir, la Cuma Armor Bûches ne tire pas de plan sur la comète. « Nous savons que le projet tient la route économiquement. Nous pourrions, peut-être, en faire encore plus. Mais nous voulons d’abord avoir une année de recul ». Histoire de montrer, tout en douceur, de quel bois elle se chauffe.

L’avis de Nicolas Pelé, chargé de clientèle agricole au CMB, Caisse de Loudéac/Plouguenast

Pour financer les trois équipements de la Cuma Armor Bûches, nous avons utilisé l’enveloppe des prêts sur ressources du Livret Développement Durable (LDD). Successeur du Codevi, le LDD permet à l’épargnant de se constituer, sans risque, un capital qui reste disponible. Et cela tout en contribuant à l’économie de sa région. En effet, les fonds ainsi collectés sont réutilisés pour financer les entreprises régionales. C’est l’épargne des sociétaires bretons qui nous a permis d’octroyer un prêt à un taux intéressant à cette Cuma. C’est un cercle vertueux !

Contacts

  • samuelgoubin@gmail.com
  • jeffmaubry@orange.fr

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