production-prix-porc - Illustration Porc : un coût de production porcin record en 2013-2014

Porc : un coût de production porcin record en 2013-2014

En 2013-2014, le prix du porc n’a pas compensé la hausse importante du coût de l’aliment. La situation financière des éleveurs se tend et empêche tout nouvel investissement.

Dans un marché européen du porc morose, l’amélioration des performances technico-économiques est indispensable pour rester compétitif. Or, celles des producteurs français se stabilisent sur 2013. Avec un cheptel moyen de 202 truies, la structure des élevages porcins français n’évolue pas en 2013, contrairement aux 10 dernières années. Cette tendance à la stagnation se reflète aussi sur les performances technico-économiques. Malgré un Indice de consommation (IC) moyen de 2,96, identique à 2012, 11 % des élevages enregistrent un IC supérieur à 3,3 et la productivité par truie reste en dessous du seuil des 25 porcs. Au final, la différence entre les 25 % « meilleurs coûts de production » et les 25 % « inférieurs » se chiffre à 30 €/ 100 kg de carcasse, ce qui reste important.

[caption id=”attachment_4701″ align=”aligncenter” width=”300″]Répartition du coût de production sur la période 2013-2014 Répartition du coût de production sur la période 2013-2014.[/caption]

Record de 320 €/ tonne d’aliment

2013 est aussi l’année des records de coûts de production. Le prix de l’aliment a connu sa 3e flambée depuis 2008. En août 2013, la moyenne mobile sur 12 mois a atteint 320 €/t. Ce sommet historique dépasse de loin les moyennes déjà très importantes de 2008 et 2012 respectivement à 256 € et 276 €/ tonne. Cette mauvaise conjoncture aggrave la situation financière déjà tendue des élevages porcins. Toutefois, depuis l’été 2013 et la baisse des cours des marchés céréaliers, la pression sur les coûts alimentaires est moins forte : s’il fallait compter environ 110 € d’aliments pour produire 100 kg carcasse de charcutiers, il n’en faut plus désormais que 102 € pour les exploitations clôturant au 2e trimestre 2014… Et cette tendance devrait se poursuivre au moins jusqu’en 2015. Le coût alimentaire pour la fin 2014 est estimé à 95 €.

Les conséquences de l’embargo Russe

Après un net recul de 1,4 % sur le 1er semestre 2013, la production porcine européenne est repartie sur le 2nde semestre. Cependant, elle enregistre une baisse globale de 0,5 % sur l’année. Certains pays, comme l’Allemagne, reste en position de leader sur le marché européen. Ce n’est pas le cas de la France qui voit sa production baisser de 1,7 % sur 2013 avec un total de 23,9 millions de porcs abattus. Cette diminution suit la tendance des 5 dernières années (- 3,6 % depuis 2009) et pourrait se poursuivre sur 2014. Car, si l’Europe a connu une augmentation de ses exportations en 2013 grâce à la Chine, la situation devrait s’inverser en 2014. Sur le 1er trimestre, la crise ukrainienne et l’embargo russe pèsent lourdement sur les marchés. Désormais, l’UE doit trouver de nouveaux débouchés pour 25 % de sa production. Conséquence directe pour les éleveurs français : le prix du porc affiché au MPB a chuté de 30 cts € entre août 2013 et août 2014.

17,2 €/ 100 kg d’annuité

Le point d’équilibre, à savoir le prix de vente nécessaire à l’équilibre de la trésorerie, s’établit à 163,50 €/ 100 kg de carcasse soit une hausse de 8,72 € par rapport à 2012 et de 25 € depuis 2011. Quant au solde de trésorerie de 1,66 €/ 100 kg de carcasse, il reste bas. À titre de comparaison, il était de 5 €/100 kg en 2011 et a chuté à 1,64 €/100 kg en 2012.

À 23,6 €/ 100 kg de carcasse, l’excédent brut d’exploitation permet le règlement des prélèvements privés et du remboursement des annuités, en hausse pour 2013. Ces dernières sont fixées en moyenne à 17,2 €/ 100 kg. Mais 16 % des élevages ont des annuités supérieures à 20 €/ 100 kg. Cette situation est préoccupante car un tiers de ces dettes, soit 582 €/ truie, sont à court terme. Le taux d’endettement reste donc élevé avec une moyenne globale à 76 %. Cependant, des disparités importantes subsistent puisque ce taux d’endettement est en dessous de 60 % pour 29 % des éleveurs et au-dessus de 100 % pour 28 % d’entre eux. Dans ce contexte difficile, des investissements pour l’amélioration de l’outil de production sont donc difficilement envisageables. Or, ils sont nécessaires pour assurer les performances techniques des élevages et donc la pérennité des exploitations. Jean-Christophe Séité / Cogédis-Fidéor


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