Le prix du porc touché par les virus

L’offre européenne devrait s’accroître dans les prochains mois. Selon l’Ifip, les cours du porc en France reculeront progressivement jusqu’au deuxième trimestre 2021. Au printemps 2020, les enquêtes cheptel indiquent une légère hausse des effectifs de truies en Europe par rapport à l’an dernier (+ 0,4 %), laissant entrevoir une augmentation de la production. Actuellement, la tendance est à l’alourdissement des carcasses. En Espagne, elles atteignent actuellement 90 kg en moyenne, un poids supérieur à d’habitude ; en France elles sont de 95,88 kg. La situation n’est pas homogène en Europe. Les Espagnols poursuivent leur croissance quand l’Allemagne éprouve de grandes difficultés, liées aux virus de la PPA et de la Covid-19. Le Danemark réajuste sa stratégie de production car la frontière allemande s’est fermée pour ses porcelets. Danish Crown a instauré deux prix : l’un du marché, l’autre 19 € de moins par porc pour ceux qui allaient auparavant vers les abattoirs allemands. Les naisseurs danois et néerlandais investiraient en ce moment en Roumanie et en Bulgarie pour y engraisser leurs animaux. La production néerlandaise subira néanmoins les conséquences de la fermeture volontaire de 400 élevages. La France prévoit une légère croissance en début 2021. Malgré le repeuplement en cours, la Chine aura des besoins. « La demande sera moins rémunératrice », selon Elisa Husson, ingénieure à l’Ifip, intervenante à l’assemblée générale de l’UGPVB, « car les importateurs jouent sur la concurrence exacerbée entre les pays de l’Union européenne, les États-Unis, le Brésil et le Canada ». Dans le même temps, la demande des marchés à forte valeur ajoutée (Japon, Corée du Sud) se contracte. Les exportateurs européens sont les plus touchés (- 25 % en 2020 par rapport à 2019) ce qui se traduit par une baisse moyenne de valorisation des viandes exportées. Les Américains et les Brésiliens s’en sortent bien mieux sur ces destinations. « Au premier semestre 2021, les exportations européennes vers les pays tiers devraient chuter de 5 % ». Incertitudes Compte tenu de ses divers éléments du marché international, le cours du porc français devrait se replier au premier semestre, au même niveau qu’en début d’année 2019, puis se redresser légèrement. De nombreux facteurs d’incertitudes demeurent. Les prévisions pourraient être revues en fonction de la propagation ou non des virus de la PPA et de la Covid-19 en Europe, du degré d’ouverture de la Chine mais aussi de celui des marchés plus valorisants comme le Japon ou la Corée. Les capacités de congélation des entreprises européennes ne sont pas illimitées. Elles conditionnent l’exportation. Dernière inconnue et non des moindres, l’impact du Brexit. Autant dire qu’il vaut mieux avoir une boule de cristal pour estimer les prix des mois prochains.

Le prix du porc touché par les virus

Le projet “le Veau Durable” soutenu par la région Bretagne

Le bio, pas seulement du « sans pesticide »

L’Agence bio veut miser sur le « local »

Food power

Un quart des salariés n’ont pas de WC sur leur lieu de travail

L’épizootie semble sous contrôle

Peut vous intéresser

« Inséminer est désormais plus agréable »

Transformer des calories « sales » en énergie propre

« Le prix de base MPB est la bonne référence »

L’exemple du porc en Corse face au risque de la peste porcine africaine

Le projet “le Veau Durable” soutenu par la région Bretagne