- Illustration Dégradation du cours du porc et tensions à l’export
Les produits à forte valeur ajoutée sont boudés par le consommateur.

Dégradation du cours du porc et tensions à l’export

Les perturbations liées au Covid-19 ne faiblissent pas sur le marché du porc, en particulier au sud de l’Europe et aux États-Unis.

En France, le prix du porc perçu par les éleveurs a baissé de 4 cts entre le 1er et le 15 avril. Outre les problèmes liés à l’organisation du personnel dans les outils d’abattage-découpe, les abatteurs sont prudents face aux incertitudes sur les débouchés, intérieurs et extérieurs. Toutefois, le marché des pièces montre quelques signes optimistes. La demande en viande soutient les prix. Sur deux semaines, les cours des pièces de référence ont augmenté de 2 à 5 cts le kilo.

Produits cœur de gamme

La demande se maintient en volume, par transfert de la restauration hors domicile vers les grandes surfaces alimentaires (GSA). Mais les consommateurs se tournent préférentiellement vers des produits cœur de gamme. La restauration hors domicile a perdu environ 100 millions de repas par semaine depuis le début du confinement. Le report de ces repas vers la consommation à domicile contribue au gain de chiffre d’affaires actuellement enregistré par les GSA, et dans une moindre mesure par les spécialistes du surgelé, du bio et par les commerces artisanaux. Pour les produits frais en GSA, les supermarchés assurent l’essentiel de la croissance même si le e-commerce gagne d’importantes parts de marché. Environ 25 % des rayons traditionnels des hypermarchés ont fermé. Par conséquent, l’offre continue de se resserrer autour des produits cœur de marché à plus forte rotation, aux dépens des produits de spécialités à plus forte valeur.

La crise sanitaire impacte aussi les marchés européens Les quelques données disponibles confirment la poursuite de cette tendance de baisse de quelques centimes du kilo. Dans le sud de l’Europe, l’activité des outils d’abattage découpe est très perturbée par le manque de personnel. L’offre afflue, mais la demande des abatteurs et des consommateurs est limitée. Les prix des pièces s’effondrent en Italie, et se stabilisent en Espagne. Par ailleurs, l’impact du Covid-19 au sud de l’Europe pourrait s’aggraver avec l’affaiblissement, potentiellement durable, de l’activité touristique qui soutient habituellement la demande intérieure. Sur l’ensemble des marchés européens, la demande intérieure souffre de la perte des débouchés hors domicile, et reste plutôt modérée.

Chute du prix vertigineuse aux USA

Ailleurs dans le monde, les cours subissent aussi de fortes baisses. Aux États-Unis, la chute du prix du porc charcutier est vertigineuse et directement liée à la crise sanitaire. La production est forte alors que l’activité des abattoirs est perturbée par le manque de personnel. Bon nombre d’outils fonctionnent au ralenti, voire sont à l’arrêt, comme Smithfield Foods basée à Sioux Falls.
D’autres grands transformateurs de viandes (porcs et autres espèces) tels que Tyson, Cargill ou même JBS fonctionnent aussi au ralenti. Dans le même temps, les ménages américains, financièrement affectés, limitent leur consommation de porc.

Source Ifip


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