vaches-laitieres-lait - Illustration Lait : Être intensif par vache laitière et efficace économiquement

Lait : Être intensif par vache laitière et efficace économiquement

Avec la fin des quotas laitiers au 31 mars 2015, des opportunités pour produire plus de lait se présentent aux éleveurs. L’augmentation du niveau de lait par vache pourrait être un levier pour y parvenir, à condition de maîtriser le coût alimentaire.

Pour mieux connaître les élevages intensifs en termes de production laitière par vache, le pôle Herbivores des Chambres d’agriculture de Bretagne et CerFrance Bretagne ont analysé les données d’exploitations bretonnes ayant produit plus de 8 000 L de lait par vache de 2010 à 2013.

Variation interannuelle

Premier enseignement de cette étude menée sur la base de données CerFrance Bretagne de 3 000 exploitations spécialisées en production laitière : ce niveau de production n’est pas évident à maintenir sur la durée. Si 36 % des exploitations ont produit plus de 8 000 L par vache pour les clôtures d’octobre 2011 à septembre 2012, seulement 29 % y sont parvenus pour les clôtures 2010-2011 et 2012-2013. Les aléas climatiques et les conséquences sur la qualité du maïs ensilage et sur la pousse de l’herbe sont probablement à mettre en lien avec cette variation.

De forts écarts de performance

Deuxième enseignement de l’étude : au sein du groupe d’exploitations à plus de 8 000 L de lait par vache sur 3 ans, les performances technico-économiques sont très variables. Entre le ¼ supérieur* et le ¼ inférieur*, 60 % des écarts de revenus s’expliquent par les performances techniques (soit le niveau de marge brute), et le reste par les écarts de charges de structure. Les moyens de production ne sont pas significativement différents : SAU, part de maïs dans la SFP, nombre de vaches, d’UTH et production de lait par vache identiques, proche de 8 800 L.

Les écarts de marges proviennent en grande partie du coût alimentaire, 28 €/1 000 L, liés principalement aux quantités de concentrés achetés. Par rapport au groupe « ¼ inf », le groupe « ¼ sup » utilise 300 kg de concentré en moins par vache, davantage autoproduits. Les écarts de charges de structure sont surtout liés à la mécanisation et au niveau d’endettement.

[caption id=”attachment_4581″ align=”aligncenter” width=”300″]Caractéristiques des exploitations selon leur efficacité économique Caractéristiques des exploitations selon leur efficacité économique parmi les exploitations livrant + de 8 000 litres de lait/VL de 2010 à 2013 (moyenne 3 ans)[/caption]

Trois profils d’exploitations performantes

Dernier enseignement de l’étude : plusieurs voies sont possibles pour réussir à produire plus de 8 000 L de lait par vache de façon efficace économiquement. Une analyse typologique du groupe « ¼ sup » a permis de dégager 3 profils d’exploitations.

Le profil 1 caractérisé par de grandes structures, est moins spécialisé en lait (34 % de la SAU est en grandes cultures) et produit davantage ses concentrés. Ces exploitations disposent de beaucoup de main-d’œuvre, mais avec peu de salariés. Les élevages de cette classe ont les meilleurs soldes intermédiaires de gestion, du fait de la part plus importante de grandes cultures. Leurs charges de structure et notamment de mécanisation sont plus importantes.

Le profil 2 se caractérise par de plus petites structures cherchant à produire à moindre coût. Ils utilisent moins d’ensilage de maïs, et moins de concentrés.

Le profil 3 présente la quantité de lait à produire à l’hectare de SAU la plus élevée. Le système fourrager de ces élevages est plus orienté vers le maïs et ils utilisent le plus de concentrés. Avec 300 L de lait de plus/VL que dans les autres profils, ils ont des frais vétérinaires et de reproduction les plus élevés. Mais les élevages de cette classe dégagent la meilleure marge brute/ha SFP.

Au final, on trouve de bons résultats économiques dans des exploitations de taille et de choix techniques assez différents. La cohérence des systèmes et la bonne maîtrise des coûts sont les dénominateurs communs sur lesquels est basée leur réussite. En 2015, une seconde étape de cette étude permettra d’enquêter les exploitations de chaque profil,  en vue de mieux orienter le conseil pour les exploitations en recherche de productivité animale. Pascale Van Belleghem / CerFrance Finistère ; Gérard Losq / Chambres d’agriculture de Bretagne


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