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Légumes industrie : derrière les machines, Des hommes

Ils travaillent en coulisse et peuvent intervenir en permanence sur les chantiers de récolte de légumes industrie. Les électro-mécaniciens de l’atelier Triskalia de Loudéac (22) soignent toute l’année les 50 machines du parc pour assurer, de mars à décembre, la récolte des 130 000 tonnes de légumes de la coopérative.

Les récolteuses de légumes sont de véritables usines mobiles qui peuvent arracher, couper, trier, écosser, déterrer… toutes sortes de légumes. Elles sont spécialisées par produits (pois-flageolet, épinard-persil, haricot, carottes, choux, ciboulette,…) mais ont un point commun : elles doivent « assurer », au plus fort de la récolte, 24h/24 et 7j/7. Pendant les pics de campagne, les usines de surgélation tournent à plein et les légumes ne peuvent pas attendre, sous peine de perdre leur fraîcheur et leurs qualités. Les flux sont donc tendus et la moindre panne sur un chantier de récolte peut perturber l’organisation. Derrière la performance des machines se trouvent des hommes, qui les entretiennent et interviennent à tout instant en cas de panne pendant la récolte.

Un métier de passionnés

Bastien Le Goff est électromécanicien au service légumes-industrie de Triskalia depuis 1 an. Il vient donc de terminer sa première campagne de récolte. Une campagne « chaude » du côté de la météo et intense en rythme. « Pendant la récolte, nous sommes d’astreinte 1 semaine sur 3 et nous pouvons intervenir de jour comme de nuit en cas de besoin sur un chantier » explique-t-il. « Lors des pics de récolte, l’atelier passe en 3×8 », précise Cyril Dubois, responsable de l’atelier technique, « Cela est plus facile à gérer au niveau du temps de travail quand une équipe doit pouvoir intervenir sur 2 à 3 chantiers simultanément ». Les pannes les plus courantes concernent les bandes transporteuses, les flexibles hydrauliques… et aussi les rencontres d’obstacles dans les champs. « Parfois l’accès aux pièces est difficile, cela complique la réparation », souligne Bastien. « Réparer une panne est un défi à relever et une grande satisfaction ! »

[caption id=”attachment_5232″ align=”aligncenter” width=”300″]Bastien Le Goff, électromécanicien à l’atelier de Loudéac Bastien Le Goff, électromécanicien à l’atelier de Loudéac, opère sur une récolteuse à petits pois. Celle-ci va demander environ 250 h de travail.[/caption]

Dès la fin de la campagne, les récolteuses reviennent à l’atelier de Loudéac et entrent en phase de révision. « Nous commençons par démonter certaines pièces pour le lavage », décrit Bastien Le Goff, « Puis, après le lavage, nous entamons les contrôles, la vidange, le remplacement des filtres et de certaines pièces d’usure qui peuvent faire perdre beaucoup de temps en cas de panne sur un chantier de récolte ». Cet entretien suit un plan de maintenance, véritable « chek-list », complété par des vérifications particulières en fonction des incidents ou des chocs qui ont pu survenir pendant la récolte. Une « grosse » machine, comme une batteuse à pois, représente 250 heures de travail pour un binôme d’électromécaniciens, soit 4 semaines. Une dernière vérification avant la mise en route en début de campagne et les récolteuses sont prêtes pour leurs 2 à 3 mois de travail intensif.

Sécurité et environnement de travail

À l’atelier de Loudéac, la prise en compte des conditions de travail ne date pas d’hier, comme le souligne Cyril Dubois, responsable de l’atelier. « L’atelier est chauffé en hiver, ce qui est rare pour un atelier mais permet de travailler dans de bonnes conditions. Nous avons également plusieurs moyens pour limiter le port de charges, comme les ponts roulant en hauteur. Des enrouleurs ont été installés pour l’air comprimé, ce qui évite d’avoir des tuyaux à courir par terre. De la même façon, l’huile est apportée par des distributeurs sur enrouleur, il n’y a plus de bidons. »

Recherche et innovation

La phase d’entretien est également l’occasion d’apporter des améliorations aux récolteuses. « Les demandes peuvent venir de nos clients, des chefs de marchés Triskalia, ou de nos propres constats. Nous réfléchissons alors aux transformations possibles pour régler un problème ou améliorer un process, parfois en relation avec le constructeur », explique Cyril Dubois. Les électromécaniciens connaissent bien les machines et les chantiers de récolte, ils peuvent apporter beaucoup pour la réflexion et la mise au point. Parmi les réalisations de l’atelier, on peut citer la récolteuse à ciboulette qui a été complètement transformée pour améliorer la coupe et éviter les animaux indésirables. L’atelier a également beaucoup travaillé sur les outils de désherbage mécanique pour les choux et haricots, en relation avec les chefs de marché et les techniciens légumes. Entre la campagne de récolte intense et très rythmée et la phase de révision plus routinière mais propice au travail de fond, les 13 mécaniciens de l’atelier n’ont pas le temps de s’ennuyer et peuvent donner libre cours à leur passion pour les belles mécaniques ! Marie-Laure Louboutin / Triskalia


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