Baisse des dépenses de santé en porc

baisse-depense-sante-porc - Illustration Baisse des dépenses de santé en porc

Une étude Cogedis Fideor réalisée auprès de 577 éleveurs porcins met en exergue une diminution des dépenses de santé depuis 10 ans. Des marges de progrès existent encore.

Grâce à un gros travail de prévention et une meilleure connaissance des pathologies, les éleveurs de porcs sont parvenus à diminuer leurs dépenses de santé. En 10 ans, ce poste est passé de 7 à 5,6 € / 100 kg carcasse en 2013, soit une diminution de 20 %. Il représente aujourd’hui 4 % du coût de production. Cependant cette grande tendance cache des disparités importantes entre élevages.

Du curatif au préventif

En effet, pour une moyenne à 5,6 € / 100 kg carcasse, le quart supérieur est à 7,7 €  et le quart inférieur à 3,3 € / 100 kg carcasse. À noter qu’en 10 ans, le nombre d’élevages qui a une charge de santé supérieure à 8 € / 100 kg carcasse est passé de 23 % à 8 %. À l’inverse, le nombre d’élevages avec des dépenses de santé inférieures à 5 € / 100 kg carcasse croît de 15 %. La baisse des dépenses de santé s’explique par l’amélioration de la situation sanitaire des élevages, mais également par une augmentation de l’usage de vaccins et par la baisse de traitements curatifs. Les progrès de l’offre de vaccinations associés à l’optimisation de la conduite d’élevage permettent d’axer ses pratiques sur le préventif plutôt que sur le curatif.

Facteur humain

L’analyse croisée des dépenses de santé et des critères techniques ne montre pas de lien significatif. Les performances techniques telles que la productivité, l’indice de consommation, le poids de porc sorti, le taux de réforme… sont homogènes quel que soit le niveau de dépenses de santé. Le facteur « humain » joue un rôle important. Un élevage avec une bonne conduite optimisera ses dépenses de santé. La moyenne des dépenses de santé est de 120 €/truie en 2013, avec de fortes disparités. L’étude démontre que ces écarts diminuent lorsque la taille des élevages est conséquente. Autrement dit, les pratiques de conduite d’élevage sont en moyenne mieux maîtrisées dans les plus grands troupeaux, avec à la clé, des résultats homogènes.

[caption id=”attachment_6551″ align=”aligncenter” width=”300″]Impact des conduites d’élevage sur les dépenses de santé Impact des conduites d’élevage sur les dépenses de santé.[/caption]

Impact sur la marge

Prenons en exemple deux élevages : l’un correspond au quart inférieur et l’autre au quart supérieur des éleveurs triés à partir des dépenses de santé (cf. tableau). L’élevage 1, dit « préventif », maîtrise parfaitement l’aspect sanitaire de son élevage. La gestion des dépenses de santé est principalement basée sur le préventif. L’élevage 2, dit « curatif » affiche de fortes dépenses de santé. Cette situation correspond à un excès de traitement. Les élevages avec un niveau de dépenses de santé élevé cumulent souvent les soins préventifs et curatifs. Pour eux l’objectif est de sécuriser les pratiques pour éviter les problèmes. S’ils sont constamment élevés, les problèmes sanitaires indiquent aussi des problèmes de conduite de l’élevage. L’impact sur la marge brute et le coût de production est direct. Dans notre exemple, l’élevage « préventif » a des dépenses de santé inférieures de 2,3 €/100 kg par rapport à l’élevage moyen. Cet écart, généré par des charges moins importantes, majore la marge brute de 6 % et baisse le coût de production de 1 %. Sur un élevage de 200 truies naisseur-engraisseur, cette optimisation des charges de santé correspond à un gain annuel d’un montant de 8 500 €.

Il est recommandé de réaliser cette analyse des dépenses de santé une fois par an. Même si ce poste de charge est moins important que l’alimentation, il est source d’économie. Attention à ne pas tomber dans l’excès inverse. Une réduction systématique conduirait à faire des impasses sur les soins avec un effet direct sur les performances techniques. Jean-Christophe Séité / Cogedis Fideor


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