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La performance économique optimisée

Grâce à une maîtrise des charges de mécanisation et une forte efficacité alimentaire, l’EARL des Douaires, à Vern-sur-Seiche, obtient un prix d’équilibre de 286 euros/1 000 L sur 2012/13, incluant le coût du travail.

« Tant que les céréales sont bien payées, à 150 – 200 euros/t, je vais continuer à produire une bonne quantité de lait par hectare de SFP », commence François-Xavier Louapre. « En dessous de ces prix, je pourrais revoir ma copie et revenir à un système moins intensif, comme par le passé. » Ayant un quota de 635 000 L, l’éleveur produit 11 800 L/ha de SFP et 9 500 L/VL, avec un TB de 41 et un TP de 33. L’exploitation qui compte 2 UTH a ouvert ses portes lors de l’assemblée générale du Ceta 35, le 22 mai.

Un mash « fait maison » pour les génisses

Sur la SAU de 96 ha, François-Xavier Louapre cultive, en 2014, 18 ha de prairies, 32 ha de maïs (dont une partie en grain), 27 ha de blé, 9 ha de colza et 10 ha d’orge. De 0 à 8 mois, les génisses sont nourries avec un mash à volonté réalisé par l’éleveur à la mélangeuse tous les 1,5 mois (4 tonnes pour environ 40 jours), et de la paille au râtelier à disposition. Constitué de 26 % de maïs grain aplati à façon, de 26% de pulpe de betterave, de 18% d’aliment liquide (33 de MAT), de 17 % de tourteaux de colza, de 12 % de paille de blé et de 1 % de CMV, le mash revient à environ 250 euros/t MS. Outre la simplicité, cet aliment offre de bonnes croissances, surveillées au ruban par l’éleveur. Le vêlage à moins de 24 mois est un objectif.

Une mécanisation réfléchie

Certes, le coût alimentaire sur l’élevage a augmenté ces dernières années, « parce que je nourris un peu plus mes vaches, mais aussi du fait de l’augmentation de la protéine. » Il ne dépasse toutefois pas 145 euros/1 000 L* (180 euros/1 000 L de moyenne Ceta), dont 59 euros d’aliments concentrés. Les coûts fourragers sont maîtrisés : 28 euros/1 000 L en herbe (moyenne Ceta à 40 euros), et 39 euros/1 000 L en maïs (contre 49 euros). La mécanisation sur l’herbe est restreinte, avec un double pâturage (les grandes génisses passent derrière les VL) qui permet un rendement de 8 à 11 t MS/ha sur du RGA-TB.

[caption id=”attachment_8519″ align=”aligncenter” width=”300″]De 0 à 8 mois, les génisses sont nourries avec un mash à volonté De 0 à 8 mois, les génisses sont nourries avec un mash à volonté réalisé par l’éleveur à la mélangeuse tous les 1,5 mois.[/caption]

Offrant un potentiel de rendement de 13 t MS/ha, le maïs bénéficie, tout comme les autres cultures, de la stratégie de maîtrise des charges de mécanisation. « Les travaux d’épandage et de récolte sont confiés à la Cuma avec chauffeur, avec notre renfort », explique Maxime Vetier, salarié sur l’exploitation. L’équipement de cultures se résume à deux tracteurs, un pulvérisateur, une herse rotative et un cultivateur grande largeur pour le travail superficiel et profond.

Toujours plus d’ouverture

« Pour la 3e saison, les formations Ceta se sont déroulées en groupes pleins, socle de base de l’association, et en inter groupes, dans lesquels les formations huiles essentielles et insémination sont plébiscitées. Parmi les nouvelles formations, plusieurs ont donné lieu à des voyages : Bruxelles, au cœur des institutions, filière laitière irlandaise, semis direct sous couverts permanents en Suisse. Des succès par leur ouverture et l’apport de matière à la réflexion autour de notre métier », souligne Antoine Touchais, président du Ceta 35.

Cette volonté d’ouverture, le Ceta la poursuit en 2014/15 avec de nouvelles propositions : agroforesterie, filière porc au Pays-Bas, méthodes de « lean management » ou amélioration continue au travers d’audits en groupes et s’inspirant de méthodes utilisées dans des entreprises en dehors de l’agriculture. Les nombreux partenariats vont également se poursuivre, avec le réseau EDF (European Dairy Farmers), des actions dans les bassins versants, des missions en Algérie pour BCI (Bretagne Commerce International)… Le Ceta 35 va aussi se pencher sur de nouveaux moyens de communication pour partager avec davantage d’adhérents : remise à plat du site internet, blog, réseaux sociaux… Les producteurs pourront également acquérir des panneaux de ferme estampillés du logo Ceta 35.

Des pommes de terre au menu

La ration hivernale (complète mélangée) est constituée de 14 kg MS d’ensilage de maïs, de 4 kg MS d’ensilage d’herbe, de pommes de terre (1 kg MS), de tourteau colza-lin (4 kg), d’urée, de minéral et de sel. 0,5 kg d’aliment VL en moyenne est donné au cas par cas en début de lactation. « Depuis mon installation en 2000, j’utilise des pommes de terre dans la ration des vaches (2/3 de l’année), cela contribue au TP. Je les achète en moyenne à 22 – 24 euros/t : c’est l’intérêt. Elles peuvent être stockées à l’abri suivant les saisons », explique François-Xavier Louapre.

La bonne efficacité alimentaire de l’éleveur lui permet d’abaisser son prix d’équilibre à 286 euros/1 000 L sur 2012/13, incluant le coût du travail, alors que le prix payé atteint 326 euros sur la même période. Les comparaisons, les calculs technico-économiques, les échanges permis au sein du groupe Ceta auquel l’éleveur participe depuis 2001 comptent sans aucun doute dans cette performance. Agnès Cussonneau

* Le coût alimentaire Ceta comprend l’ensemble des charges de l’atelier laitier : la main-d’œuvre, l’élevage des génisses, la mécanisation des fourrages, de la distribution…


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