17815.hr - Illustration Combattre toujours le mal-être agricole
Olivier Damaisin (au centre), entouré par les responsables de la MSA d’Armorique Yohan Auffret, Aurélia Le Page, Laëtitia Le Bras-Jacob, Karine Nouvel, la psychologue Céline Kopp-Bigault et le président Bernard Simon.

Combattre toujours le mal-être agricole

Olivier Damaisin, coordinateur national interministériel du Plan prévention mal-être en agriculture, s’est rendu dans les Côtes d’Armor et le Finistère, à la rencontre notamment des équipes de la MSA.

Suite au rapport Damaisin formulant 29 propositions pour améliorer les actions de sensibilisation et d’accompagnement des agriculteurs en difficulté, le Gouvernement avait dévoilé sa feuille de route en novembre 2021 pour accompagner les agriculteurs, leurs salariés et leur famille en situation de mal-être. Depuis, Olivier Damaisin, l’ex-député à l’initiative du rapport, a été nommé coordinateur national interministériel du Plan prévention mal-être en agriculture le 1er décembre 2022.

Après la Vendée et avant la Marne et le Jura, le responsable a été accueilli, mardi 17 et mercredi 18 octobre, par les équipes de la MSA d’Armorique. « Je fais la tournée des territoires. L’objectif est de faire remonter et de partager les actions et initiatives qui fonctionnent bien, de mettre en réseau et d’harmoniser les outils pour aller vers le mieux-être », a-t-il expliqué à Plestin-les-Grèves (22).

De nouveaux motifs de mal-être

Au-delà de la question du suicide « longtemps tabou », le sujet du mal-être en agriculture n’a rien de nouveau, a rappelé Olivier Damaisin. Outre les difficultés financières peut-être les plus évidentes à repérer, ses causes sont multiples. Et l’observateur éclairé d’égrainer : « Isolement, solitude, problème de santé mentale, accident de la vie, conflits familiaux typiques d’un monde marqué par son énorme attachement à la terre et à la ferme, épuisement au travail… » Le responsable poursuit en évoquant de nouveaux motifs : le changement climatique avec parfois une accumulation des phénomènes (sécheresse, gel, incendie, inondation…), la prédation (loup, chacal doré, ours…), la surcharge administrative, la multiplication des contrôles « subis parfois comme des agressions », l’agribashing (« Comme certains parents aux profs, des gens veulent apprendre l’agriculture aux agriculteurs »), les nouveaux voisinages, le vol de matériel et de production, voire la violence physique ou morale… « J’ai l’impression de rajouter une ligne à ma liste dans chaque région », ponctue Olivier Damaisin qui insiste sur l’importance de la détection précoce des situations difficiles.

Harmoniser les outils pour aller vers le mieux-être

Aller vers

À ce titre, à la MSA d’Armorique, grâce par exemple aux sentinelles (voir encadré) et aux travailleurs sociaux qui maillent le territoire, « notre objectif est d’aller vers », a expliqué Aurélie Le Page, responsable du Service des interventions sociales. « D’ailleurs, nos salariés sont formés au repérage des situations de mal-être dès l’accueil physique ou téléphonique des assurés. »

Le réseau des sentinelles depuis 2013

Parmi les différents dispositifs et outils de la MSA d’Armorique pour accompagner le monde agricole face au mal-être, « créé dès 2013 » (une première en France), le réseau des sentinelles est sans doute l’un des plus originaux et emblématiques, a rappelé son président Bernard Simon. « Ni médecins, ni travailleurs sociaux, les sentinelles sont des citoyens, anonymes, qui ont le souci d’autrui. Elles sont formées et accompagnées pour apprendre à observer et à écouter. » Le réseau compte 140 personnes sur les Côtes d’Armor et le Finistère. La MSA s’apprête à former de nouvelles sentinelles et accueille de nouvelles candidatures.


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