La génétique au secours des éleveurs

14678.hr - Illustration La génétique au secours des éleveurs
Les porcs peuvent être génétiquement prédisposés à mordre dans des conditions d’élevage où l’enrichissement du milieu est faible.

La solution génétique est encore peu exploitée pour réduire les morsures de queues. Les travaux de recherche semblent pourtant prometteurs. Les témoignages d’éleveurs ayant testé l’arrêt de la caudectomie montrent que l’enrichissement du milieu ne suffit pas à garantir la baisse d’agressivité des animaux. Des recherches doivent donc être entreprises pour comprendre les facteurs internes en jeu. Laurianne Canario et Catherine Larzul, généticiennes à l’Inrae de Toulouse, intervenantes aux Journées de la recherche porcine à Saint-Malo, s’intéressent aux facteurs physiologiques : état corporel des animaux, sensibilité au stress, microbiote et génétique. « Ces facteurs interagissent pour façonner la prédisposition de chaque animal à mordre ou à se faire mordre la queue ». Trois gènes impliqués Les porcs sont classés en trois catégories selon leur profil d’activité : les mordeurs occasionnels ou obsessifs, les victimes (placides ou cherchant à fuir ou à contre-attaquer) et les neutres, non impliqués dans les morsures même si elles touchent des congénères à proximité. Certains gènes s’expriment différemment chez les porcs neutres. « Le gène EGF (système dopimagénique) code la recherche de nouveauté. Il semble moins exprimé chez les porcs neutres. Le gène GHRL est un régulateur de l’appétit. Il s’exprime plus chez ces porcs non impliqués dans les morsures. Le gène PDK4 codant la teneur en graisse et lié à différents caractères de production est également à la hausse chez les porcs neutres ». La composition du microbiote intestinal révèle également des différences entre les neutres et les mordeurs ou victimes : « Plus de lactobacillus ou de prevotella, moins de butyrivibrio chez les porcs neutres, ainsi qu’une abondance plus élevée de ruminococcus, liée à de faibles niveaux de cortisol qui est un marqueur du stress et du développement de comportements anormaux ». L’acquisition de données individuelles en continu (automatisé) dans chaque groupe et dans de grandes populations est cruciale pour comprendre les chaînes…

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