11051.hr - Illustration Ne pas sur-fertiliser les drageons
Les reliquats après culture peuvent être importants. Les apports minéraux sont parfois peu valorisés. © Syndicat Mixte de l’Horn

Ne pas sur-fertiliser les drageons

Les mesures de reliquat d’azote avant, pendant et après la culture d’artichaut montrent que l’impasse sur la fertilisation minérale est possible. Le pilotage se réalise en fonction du précédent et de la fertilisation organique.

« La fertilisation des drageons se résonne en fonction du précédent », fait observer Vincent Salou, conseiller légumes à la Chambre d’agriculture. 20 à 50 unités d’azote par hectare suffisent si la culture précédente est un chou-fleur d’hiver ou tardif ; un précédent pauvre type chou pommé où toute la biomasse est exportée demandera une fertilisation plus importante, de l’ordre de 70 à 100 uN/ha.
Depuis 2 ans, la Chambre d’agriculture de Saint-Pol-de-Léon observe le comportement de parcelles d’artichauts conduites avec des apports organiques et minéraux différents. En 2020 et sur une parcelle du Gaec Le Lez, un 1er suivi avec 5 mesures de reliquat azoté réalisé tout au long du cycle de la culture a montré avec un précédant chou-fleur la présence de 80 uN/ha dans le sol avant plantation des drageons. L’azote disponible pour les plantes va ensuite monter crescendo, pour atteindre un pic de 260 uN/ha à la fin août. « Sur l’essai de 2020, le producteur a choisi de ne pas apporter d’engrais minéral au cours de la culture, les reliquats étaient déjà importants », signale le conseiller. L’apport de 16 m3/ha de compost de fumier de dinde avant plantation a progressivement libéré ses nutriments. À noter que suivant les variétés de chou-fleur, la libération d’azote peut varier. Un feuillage plus développé pourrait expliquer une restitution plus importante.

L’organique suffit

Le protocole a été réitéré en 2021, sur une parcelle de Plougoulm, toujours cultivée par le Gaec Le Lez. Le précédent chou pommé a laissé un reliquat de 66 uN/ha, le producteur a divisé la parcelle en 2 : une partie a reçu 16 m3/ha de compost de fumier de dindes, l’autre seulement 12 m3/ha. Un apport minéral a également été fait en cours de culture. La pluviométrie a favorisé la minéralisation du sol et de l’amendement organique. Fin septembre à la fin du cycle de la culture, la zone témoin ayant reçu 16 m3/ha de compost affichait un reliquat de 156 uN/ha, contre 89 uN/ha pour la partie en fertilisation réduite. Vu ces reliquats, les apports minéraux ont été peu valorisés, l’impasse en fertilisation minérale aurait pu être possible et aurait limité en grande partie les pertes par lessivage en période hivernale. Dans un objectif de réduction des apports minéraux, Vincent Salou conseille donc de préférer un précédent riche, « chou-fleur d’hiver ou après un couvert avec des légumineuses ».

Ajouter du carbone

Le compost de fumier de dinde libère très rapidement ses matières fertilisantes. « L’idéal est de le mélanger à des déchets verts pour apporter du carbone et réduire la fraction d’azote facilement assimilable ».


Fermer l'écran superposé de recherche

Rechercher un article