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La transformation pérennise la ferme

Mercredi 15 décembre, lors du colloque « Lait bio » du Gab d’Armor au lycée de la Ville Davy à Quessoy, Vincent Queniat, du Gaec de Kerdennet (29) a témoigné sur la relocalisation de la transformation et de la valorisation du lait au plus près de sa production. 

Lancée en 2013, la SARL Du foin dans les Sabots à Guerlesquin (29) transforme et valorise 100 porcs charcutiers, 5 000 volailles et 100 000 L de lait par an pour un chiffre d’affaires atteignant aujourd’hui 500 000 €. « Nous achetons tout au Gaec de Kerdennet, la ferme familiale conduite en bio par mon frère », explique Vincent Queniat.

La moitié du lait en filière longue

« En nous lançant en circuit court, nous avons surtout cherché à éviter le débouché grande distribution. C’était le schéma que nous voulions fuir », explique celui qui a commencé sa carrière en travaillant pour une « multinationale » avant de revenir à la terre et à d’autres valeurs. « Aujourd’hui, nous fournissons 50 à 55 restaurants collectifs allant de la petite école au lycée de 3 000 élèves. » La SARL a aussi ouvert un magasin de vente directe, ouvert le vendredi, le samedi matin et le lundi matin : cette « vitrine pour le bio où on peut expliquer et convaincre » génère tout de même la moitié du chiffre d’affaires dans le bourg de Guerlesquin « dont la clientèle locale n’est pourtant pas celle de Carantec ou de Perros-Guirec en termes de pouvoir d’achat. » 
« Sur les 300 000 L de lait produits par les Normandes du Gaec de Kerdennet, 50 000 L sont également transformés en fromages affinés par l’entreprise la Tommeuh d’api lancée par notre sœur qui travaille seule. Le reste du lait part en filière longue, collecté par la Sill. » Le Finistérien note que le prix du lait bio payé par la laiterie il y a 6 ans et aujourd’hui est le même : 530 € / 1 000 L. C’est aussi le montant fixé dans les échanges entre le Gaec et la SARL.

« Aujourd’hui, comme la plupart des producteurs bio en France, nous sommes confrontés à la possibilité d’une baisse de prix de la part de notre collecteur. Mais la SARL va, elle, continuer à acheter le lait à la ferme à 530 €. Dans nos esprits, c’est très clair : l’activité de transformation est là pour pérenniser la ferme. » Malgré tout, entre un marché déprécié en filière longue et une augmentation du prix des matériaux et du matériel, les investissements prévus au laboratoire ont été en stand-by.
Si Vincent Queniat souligne la réussite de son aventure de transformateur, il n’imagine pas tous les Bretons se lancer. Pour autant, il considère qu’il reste de nombreux créneaux à développer : dans les cantines scolaires, il y a par exemple une demande de fromages à pâte cuite et dans les rayons de GMS, il y a aussi des places à prendre…

À la ferme comme au labo, anticiper les paliers

« Au départ de notre père à la retraite, nous avons aussitôt embauché un salarié sur la ferme. De même, à la SARL qui emploie aujourd’hui 5 UTH, nous n’avons jamais attendu d’atteindre le volume transformé justifiant une nouvelle embauche ou un nouvel investissement matériel, sinon en attendant de franchir ce palier, tout le monde compense et trinque… », explique Vincent Queniat.


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