Toutes les maçonneries réalisées par les éleveurs

Une grande part d’autoconstruction a été effectuée sur le nouveau bâtiment de la Ferme de la Bertrie. Toutes les maçonneries, y compris la fosse sur caillebotis de 1 100 m3, ont été réalisées par les éleveurs. Jean-Jacques et Clément Bouvet ont travaillé comme maçons par le passé. Clément Bouvet a rejoint son père Armel et son frère Jean-Jacques sur l’exploitation familiale en 2019 avec un projet de transformation du lait. À cette occasion, un vaste bâtiment de 106 places pour les vaches a été construit, abritant aussi la salle de traite (2 x 16 postes, simple équipement en sortie rapide), les pièces techniques, les locaux de transformation, la vente à la ferme et un vaste espace de stockage qui pourra à l’avenir contenir du séchage en grange. Dans cette construction qui s’est déroulée de mai 2019 à septembre 2020, les trois éleveurs ont réalisé beaucoup d’autoconstruction : implantation, terrassement, plomberie, mais aussi toute la partie maçonnerie. Sur ce point, les deux jeunes ont tiré profit de leurs expériences passées en tant que maçons : deux ans pour Jean-Jacques et six mois pour Clément. « Nous avons investi dans 32 banches en ferraille qui nous ont coûté 5 000 € environ, de dimension de 1,50 x 2,60 m chacune. Elles nous ont permis de réaliser tous les murs banchés, progressivement », expliquent Jean-Jacques et Clément Bouvet. Des conseils sur le ferraillage et les épaisseurs « Suite à la réalisation du plan, des conseillers de chez Point P, via une étude des charges, nous ont guidés pour le ferraillage et les épaisseurs de béton à placer en fonction des différents emplacements dans le bâtiment. » Les murs porteurs font 30 cm d’épaisseur, les autres murs peuvent descendre à 20 cm. Pour soutenir la charpente au-dessus de l’aire paillée, pas de mur. Des gros plots de béton ont été implantés, sur lesquels sont ancrés les poteaux en bois. Moins d’eau dans la fosse, pas de racleur Le bâtiment compte 500 m2 de caillebotis sous lesquels est située une fosse enterrée de 2,50 m de hauteur avec une capacité de 1 100 m3. Ferraillé, le fond fait 15 cm d’épaisseur. « Cet emplacement sous le bâtiment évite de faire entrer trop d’eau dans la fosse et nous n’avons pas eu à investir dans un racleur. » Recouvrant l’aire d’exercice, le parc d’attente et le couloir de retour de traite, les caillebotis sont en forme de L. « Ils sont rainurés dans l’objectif de limiter les glissages. » Un malaxeur est situé dehors, en bout de bâtiment. Tous les jours pendant ¼ d’heure, sa turbine entraîne le lisier dans un circuit, délimité par des murs banchés dans la fosse. « Cela évite le colmatage. Ces murs intérieurs contribuent à la portée des caillebotis. » Sur le couloir d’alimentation, le béton a été lissé avec un hélicoptère. Pour soutenir les silos d’aliments, un sol épais de 30 cm d’épaisseur a été réalisé. Aucun parpaing n’a été utilisé dans l’ouvrage. Les parois de la partie transformation/vente sont en panneaux sandwich. 600 m3 de béton au total Au total, 600 m3 de béton ont été utilisés. « Nous faisions généralement un coulage par semaine, le béton arrivant dans 3 toupies de 7 m3. » Pour les ¾ des volumes, une qualité résistante à l’acidité a été utilisée, générant un surcoût de 10 €/m3 par rapport à du béton basique. Globalement, le coût du nouveau bâtiment est de 550 000 € pour 3 000 m2 (stabulation, salle de traite et stockage sans compter la partie laboratoire). Des économies substantielles ont été permises par l’autoconstruction.

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