Porc : Le mâle entier a ses défenseurs

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Les fondateurs de l’association estiment que la castration est, en 2020, un quintuple non-sens.
Une association bretonne « Pour le bien-être porcin et la non-castration des porcs » vient de se créer cette semaine. Explications de ses fondateurs.

« Oui aux mâles entiers ; non à la généralisation de la castration sous anesthésie ». Tel est le message de la toute nouvelle association bretonne au ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation en réponse à l’arrêté du 24 février 2020 qui interdit la castration à vif des porcelets. « Notre ambition est de promouvoir, auprès des services publics, de la société française, des acteurs de la filière française, de tous les éleveurs de France, ‘le bien-être animal porcin et la non-castration des porcs’ ».

Contre la castration sous anesthésie

« L’orientation ministérielle ne convient pas aux éleveurs parce qu’elle atteste que l’arrêt de la castration se fera par une autre technique de castration : la castration sous anesthésie », regrette l’association d’éleveurs. Et de commenter : « Cela signifie que nous, éleveurs, serions obligés d’injecter un anesthésique localement au niveau de chaque testicule vingt minutes avant la castration, en plus de l’antidouleur par voie intramusculaire. C’est inacceptable pour nous éleveurs ! »

Les responsables de l’association, présidée par Jean-Jacques Riou, estiment que « cette annonce ministérielle n’est qu’un coup de communication, sans aucun progrès pour le bien-être des animaux, des éleveurs, et de l’image de la filière à travers la gestion de la douleur par l’acte de la castration ».
Les éleveurs fondateurs de l’association « affirment sans ambiguïté que la castration en 2020 est un non-sens sociétal ; un non-sens économique pour l’éleveur et le consommateur ; un non-sens pour le bien-être animal ; un non-sens pour le bien-être de l’éleveur et des salariés d’élevage ; un non-sens environnemental ».

Distorsion de concurrence

Les responsables de l’association mettent également en exergue « la distorsion entre les éleveurs qui, aujourd’hui, ne castrent pas et ceux qui le font est de 8 € /porc sorti élevage, sans pénalité de valorisation pour les transformateurs. Cette somme représente plus que le revenu moyen des éleveurs sur la dernière décennie. C’est donc un enjeu crucial pour toute notre filière et une possibilité de regagner de la compétitivité par rapport à nos voisins européens (espagnols, hollandais, allemands…) qui pratiquent déjà cette production de mâles entiers. Et les protagonistes de rappeler que « toutes les études sont unanimes : moins de 1 % des animaux présentent un risque d’odeur. Des techniques certifiées existent pour gérer cet enjeu. »

Contrôle des odeurs par Uniporc

L’association souhaite que « le contrôle des odeurs dans les carcasses de porc soit géré par Uniporc dans tous les outils d’abattage ». Uniporc Ouest sera alors « le garant de la qualité par la mise en œuvre de méthodes éprouvées et certifiées. Cette orientation stratégique assurera l’unicité de la pesée, du classement, de la détection des odeurs, et sera donc l’organe qui pilotera ce dossier. L’équité des éleveurs et abattoirs sera alors préservée au travers de nos organisations existantes. »


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