Sans viande, sans prix

Le 1er novembre prochain, les cantines scolaires seront dans l’obligation de proposer au moins un repas végétarien par semaine. Cette disposition est prévue par la loi Égalim dont, faut-il le rappeler, la mission première est – était ? – d’améliorer le revenu des agriculteurs. Pour un éleveur, il est difficile de comprendre comment il pourra mieux gagner sa vie si on assèche ses débouchés en incitant les enfants à consommer moins de viande. Il n’a pas tort. En contrepartie, il faudrait en effet que les prix au kg augmentent pour compenser la baisse de volume. Mais quand on connaît le budget des collectivités pour concocter les menus des cantines et la réticence du consommateur à payer plus cher son alimentation, c’est vite vu.

Quant à la restauration hors domicile, elle s’attèle d’abord à s’approvisionner au moins cher, souvent hors de nos frontières. Il n’est donc pas surprenant que l’érosion du cheptel de bovins viande en France ne se traduise pas par une augmentation du prix à la production. Au premier semestre 2019, les importations de viande bovine ont augmenté de près de 170 000 tonnes équivalent carcasse, soit l’équivalent de 2 ans d’abattage de laitières de réforme en Bretagne. Et puisque seul compte le prix, les économistes de l’Institut de l’élevage n’excluent pas que le bœuf pourrait bientôt concurrencer la viande de porc. Du jamais vu. Voilà pour le court terme. Pour le long terme, il faut s’attendre à des effets amplifiés de la loi Egalim. Car l’objectif d’un repas végétarien par semaine est bien de « répondre aux enjeux environnementaux et de santé publique ». La ligne est toute tracée : s’appuyer sur les enfants pour éduquer les adultes à manger moins de viande.


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