Daniel Caugant, responsable du marché de l’agriculture au CMB, et Olivier Morvan, son adjoint, soulignent toute l’importance accordée au facteur humain dans l’approche des dossiers de financement. - Illustration Les clés de la banque
Daniel Caugant, responsable du marché de l’agriculture au CMB, et Olivier Morvan, son adjoint, soulignent toute l’importance accordée au facteur humain dans l’approche des dossiers de financement.

Les clés de la banque

Avant de se positionner sur un financement, le partenaire bancaire d’un projet l’étudie sous toutes les coutures. Décryptage en compagnie de spécialistes du Crédit Mutuel de Bretagne.

Pour l’agriculteur qui sollicite un financement auprès d’un établissement bancaire, les critères sur lesquels son projet va être évalué restent parfois flous. Au Crédit Mutuel de Bretagne, Daniel Caugant, responsable du marché de l’agriculture, et Olivier Morvan, son adjoint, jouent la carte de la transparence quant à la manière dont sont appréhendés les dossiers. « Bien souvent, le porteur de projet pense que son partenaire financier va se focaliser sur les ratios économiques. Ceux-ci ont évidemment leur importance. Mais, à vrai dire, aujourd’hui nous les considérons plus comme des indicateurs que comme des normes à respecter impérativement », explique Olivier Morvan. Dans son approche, l’établissement coopératif accorde en effet une large place au critère humain. « Deux dossiers peuvent présenter les mêmes données économiques au départ et pourtant ne pas avoir les mêmes chances de réussite, souligne Daniel Caugant. Car au final, ce qui fait la différence, c’est toujours la personnalité du porteur de projet : sa capacité à se projeter, à se remettre en cause, à trouver des solutions… »

La proximité du terrain

Afin de cerner au mieux cette composante primordiale de la réussite, le CMB privilégie la proximité et s’appuie sur son réseau de 120 experts de terrain qui vont à la rencontre des porteurs de projet. Parmi les paramètres pris en compte dans l’évaluation, les « grands classiques » – l’expérience, la formation initiale ou continue, les motivations… – voisinent avec d’autres aspects plus inattendus. « Nous nous intéressons, par exemple, à la gouvernance, à la charge de travail, au respect de l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée… ». La démarche se veut avant tout préventive. « Nous avons constaté, au fil des ans, que nombre de dossiers qui se révélaient “délicats” par la suite présentaient de réels déséquilibres sur ces aspects dès leur démarrage », insistent les deux hommes. Une stratégie que Christian Péron, le président de la Caisse de Bretagne de Crédit Mutuel Agricole, aime à résumer d’une formule : « Notre objectif est de financer des projets qui sont à la fois viables et vivables ! »

Pas d’a priori

Le dossier fait lui aussi, bien sûr, l’objet d’un examen approfondi, à l’aune de critères variés. « Il n’existe pas de recette type. Nous donnons leur chance à tous les projets, sans a priori, précise Olivier Morvan. L’étude va prendre en compte tout ce que nous appelons les “ingrédients de la réussite”. Cela comprend le volet financier mais aussi les attentes sociétales liées à l’activité choisie, les moyens de production, la qualité et la transparence de la relation nouée avec la banque… Il n’existe pas de recette miracle. Mais les bons dossiers intègrent tous ces mêmes éléments, avec des dosages plus ou moins prononcés ». La méthode porte ses fruits, les excellents résultats enregistrés en agriculture par le Crédit Mutuel de Bretagne en témoignent. En lien avec une exploitation bretonne sur deux, l’établissement a injecté l’an passé plus de 475 millions (+ 5,6 %) d’euros de crédits dans l’agriculture régionale et installé 193 jeunes agriculteurs (41 % des installations aidées). Une belle preuve de confiance en l’avenir de la profession. Ce qui est aussi un facteur clé de réussite !

Jean-Yves Nicolas


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