Philippe_Rouxel_CMB - Illustration Rencontre avec Philippe Rouxel, Crédit Mutuel Arkéa

Rencontre avec Philippe Rouxel, Crédit Mutuel Arkéa

Comment se porte le Crédit Mutuel de Bretagne ?

Le Crédit Mutuel de Bretagne est une maison solide. En dépit du contexte économique national – la croissance, moins importante que prévu, a plafonné à 1,1 % – nous avons réalisé un bon millésime en 2016.  L’an passé, nous avons ainsi confirmé notre rôle de financeur de premier plan de l’économie régionale. Au total, quelque 5,4 milliards d’euros de crédits ont été accordés dont 1,2 milliard pour les seuls financements professionnels et agricoles. La collecte d’épargne s’est, elle aussi, maintenue à un niveau élevé, avec plus de 719 millions d’euros. L’assurance des biens et des personnes n’a pas été en reste, puisque notre portefeuille a poursuivi sa progression pour dépasser 1,2 million de contrats gérés, ce qui fait du CMB le premier « bancassureur » de Bretagne.

L’essor des start-up de la finance représente-t-il une menace pour les établissements bancaires à réseau ?

J’aime les choses bien définies. Peut-être est-ce là d’ailleurs une des raisons de mon intérêt pour l’école de la ligne claire dans la bande dessinée franco-belge… Alors soyons clairs, le développement des « fintech » pose de vraies questions à la profession bancaire. Ces start-up utilisent la technologie pour proposer des services bancaires innovants aux particuliers et aux entreprises. Dans le même temps, les banques à réseau constatent une baisse continue de la fréquentation de leurs agences de la part d’une clientèle toujours plus connectée. Pour autant, je crois que les établissements traditionnels conservent un vrai avantage : la dimension de « confiance », essentielle dans la relation bancaire.

Les banques existent depuis plusieurs siècles, elles ont traversé bien des crises et ne vont pas disparaître du jour au lendemain. Mais, c’est certain, elles vont devoir se transformer, aiguillonnées notamment par les « fintech ». Et nous nous y préparons activement. Notre objectif est d’offrir à nos sociétaires le meilleur du digital allié à la relation de proximité avec nos conseillers, formés, impliqués et compétents.

Quel est votre lien avec l’agriculture ?

Il comporte, comme pour beaucoup de Bretons, je crois, une bonne part d’affectif. Je suis issu d’une famille d’agriculteurs du centre des Côtes d’Armor. Un de mes cousins y exploite d’ailleurs toujours à la suite de ses parents. Enfant, j’ai été bercé par ce monde rural qui m’est cher et où, pour l’anecdote, Paysan Breton était une lecture « obligatoire »…

À l’issue de mes études, j’ai rejoint le Crédit Mutuel de Bretagne. Si je n’ai jamais occupé de fonctions en lien direct avec l’agriculture, en revanche, lorsque j’étais directeur départemental du Finistère, de 2010 à 2016, j’ai pu mesurer toute l’importance de ce secteur. J’ai été marqué par le dynamisme des agriculteurs, leur capacité à relever les défis, à s’adapter à un environnement très mouvant. Et durant cette période, j’ai particulièrement apprécié travailler avec les administrateurs de la Caisse de Bretagne de Crédit Mutuel Agricole. À leurs côtés, j’ai découvert tout un univers d’hommes et de femmes passionnés par leur métier, avec une vision prospective et un vrai sens des responsabilités.

C’est un secteur d’activité important pour votre établissement ?

L’agriculture représente à elle seule plus du tiers du volume annuel total des crédits que nous octroyons aux professionnels. Mais, au-delà des chiffres, force est de reconnaître qu’elle occupe depuis toujours une place prépondérante au CMB. Parce que c’est notre origine et que nous revendiquons fièrement cette filiation avec le mouvement coopératif agricole. Mais aussi parce que nous sommes convaincus qu’il s’agit là d’une voie de développement pour la banque territoriale que nous sommes. Dans une région telle que la nôtre, l’agriculture est incontournable. Elle est un moteur de l’économie, elle façonne l’environnement, elle participe au lien social. Bref, l’agriculture contribue à tout ce qui fait l’identité même de la Bretagne. Elle en est indissociable.

Vous restez donc confiant en l’avenir de l’agriculture bretonne ?

Evidemment. Si la Bretagne n’a pas d’avenir agricole, je ne vois pas quelle région française pourrait en avoir un. Au plan national, nous sommes les premiers pour le porc, la volaille de chair, les œufs, le lait, les légumes…
L’agriculture, je dirais même, plus globalement, l’industrie agroalimentaire représente un atout pour notre région. C’est un potentiel que nous devons maintenir. Et en tant que banque territoriale, nous y veillons tout particulièrement. Le groupe Crédit Mutuel Arkéa a ainsi pris des participations dans divers fleurons de l’économie bretonne comme le groupe Le Graët.

Dans le même esprit, nous sommes mobilisés sur la question du renouvellement des générations. Le CMB fait notamment partie du Réseau Transmission en agriculture. Et depuis plusieurs années, nous avons fait de l’installation des jeunes agriculteurs l’une de nos priorités. Avec succès, puisque plus d’un sur trois nous choisit désormais pour partenaire. Cela constitue pour moi une belle preuve de confiance dans l’avenir !

Propos recueillis par Jean-Yves Nicolas


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