Matériel d’exportation des fauches de la société EVA. (Crédit : AILE) - Illustration L’herbe des bords de routes pour les méthaniseurs
Matériel d’exportation des fauches de la société EVA. (Crédit : AILE)

L’herbe des bords de routes pour les méthaniseurs

Le projet Carmen a montré une faible concentration des polluants liés au trafic routier dans les herbages de bords de route. Une bonne nouvelle en vue de leur valorisation en méthanisation.

Les herbages fauchés en bordures de route peuvent-ils être valorisés dans des unités de méthanisation ? Répondre à cette question est l’objectif du projet Carmen qui a porté sur deux ans. « Nous regardons si les polluants issus du trafic routier (métaux lourds et HAP – hydrocarbures aromatiques polycycliques) peuvent avoir un effet toxique sur les bactéries du méthaniseur. Nous observons aussi leur présence et concentration dans les digestats », indique Léa Duffo, chargée d’étude Biogaz à l’association Aile.

Des prélèvements d’herbe ont été réalisés en Mayenne, Côtes d’Armor et dans quatre zones du périphérique rennais où passent 40 000, 60 000, 80 000 et 100 000 véhicules/ jour, au printemps et en fin d’été 2016 et en 2017. « Nous avons observé que les concentrations en polluants sont plutôt faibles et qu’il n’y a pas de corrélation entre la fréquentation par les véhicules et la concentration. »

Des constats encourageants quand on sait que la biomasse des bords de route est estimée entre 1 et 3 millions de t/an en France et que l’herbe présente un fort potentiel méthanogène. « Exporter les fauches permet par ailleurs de ne pas encombrer les fossés, de ne pas obstruer les ouvrages hydrauliques… » Une démonstration était organisée lundi avec le matériel de l’entreprise EVA (Entretien valorisation des accotements). Les participants ont aussi pu échanger sur les pratiques en cours sur différents territoires, leurs interrogations…

Pas plus d’une vingtaine de km

À l’occasion de cette étude, d’autres éléments ont été réunis : étude des métaux nobles, analyse d’herbe après ensilage de 3 mois, inventaire floristique… « L’étude coût-bénéfice financier, mais aussi environnemental, n’a pas été finalisée non plus. Le rapport final sera publié en 2018. » On estime aujourd’hui que ce type d’exportation est intéressante économiquement avec une distance maximale autour de 20 km entre la fauche et le méthaniseur.


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