Le colza est très appétent. En octobre, il occupe encore 30 % de la surface des pâtures. - Illustration Le colza refait les pâtures
Le colza est très appétent. En octobre, il occupe encore 30 % de la surface des pâtures.

Le colza refait les pâtures

Afin de privilégier les surfaces accessibles autour des bâtiments, Stéphane Hirrien sème un mélange de colza fourrager et de ray-grass d’Italie dans les pâtures vieillissantes.

Le système de production de Stéphane Hirrien, installé en production laitière à Garlan (29), est basé sur l’accessibilité des pâtures, idéalement positionnées autour du siège de l’exploitation. Pour l’éleveur, il est « hors de question d’implanter des cultures près des bâtiments », afin de garder un maximum d’herbe pour les animaux et ainsi maîtriser son coût alimentaire.

Dans l’optique de garder une pousse de l’herbe optimum, il refait ses pâtures tous les 5 à 7 ans avec un mélange classique de ray-grass anglais et de trèfle. Dès le début juillet, 2 passages de cover-crop cassent la pâture vieillissante, puis un semis de colza fourrager et de RGI est réalisé.

Pâturage 40 jours plus tard

Si dans un système classique avec une part de maïs plus importante, les éleveurs sont obligés d’avoir recours à des stocks et du concentré pour pallier le ralentissement de la pousse de l’herbe, le Finistérien fait plutôt pâturer le mélange colza/RGI 40 à 50 jours après le semis, soit « entre le 20 août et le 1er septembre. L’objectif est de viser 4 kg de MS de colza, qui se développe très vite quand le RGI reste en dessous. 1 kg de MS équivaut à 5 m2, c’est pourquoi je vise 20 m2 par laitière au fil avant ». Ces kilos de MS supplémentaires permettent à l’éleveur de rester avec ¼ de maïs dans la ration, complété par 1 à 2 kg de MS de foin car le colza a un effet laxatif.

Un précédent intéressant

Le colza fourrager, pâturé tôt dans la saison, repart en végétation. « Le premier pâturage est composé de 90 % de colza pour 10 % de RGI. En octobre, le RGI reprend le dessus pour représenter 70 % de la surface couverte, contre 30 pour le colza. En ce moment, je ne rationne plus ». L’hiver, les génisses et les vaches en production profitent de ces parcelles. Et les rendements sont au rendez-vous : le potentiel total, de plus de 5 t, se ventile par 3 t au 1er pâturage, pour descendre à 1,5 t, puis une petite tonne de MS/ha durant l’hiver.

Au printemps, le mélange laisse place à la nouvelle pâture. « Après un labour, je sème au combiné et un rouleau Cambridge vient rappuyer le sol. Le colza fourrager est une interculture excellente comme précédent, pour la croissance du trèfle et pour un salissement moindre ». Le RGA/TB, implanté à la fin février, sera disponible pour les animaux vers la mi-mai. « C’est une façon de refaire une pâture en moins d’un an ».

7 € la tonne de matière sèche

Lors du semis du mélange colza/RGI, Stéphane Hirrien mélange ses graines avec 2 à 3 cuillères à café d’huile de cuisine, pour une bonne homogénéité. Pour 14 kg/ha de RGI, « je sème 7 kg de colza fourrager. Mon investissement se limite donc à 19 €/ha pour le RGI et de 17,5 € pour le colza, soit un total de 36,5 €/ha ». Aucun autre intrant n’est utilisé pour cette interculture simple.

Le colza est très appétent. « Il faut être très vigilant sur ses fils de clôture. En cas de casse, l’ingestion risque d’être très importante ». Pas de risque de piétinement sur les parcelles, la période de pâturage et les sols portants sont propices à la technique. Cerise sur le gâteau, le ray-grass d’Italie couvrira le sol pendant l’hiver, limitant ainsi l’érosion.


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