Record de production en colza

colza-moisson - Illustration Record de production en colza
Alors que les moissons de colza touchent à leur fin, les premières remontées du terrain sont très encourageantes. Le rendement moyen pourrait atteindre la barre des 38 quintaux par hectare. Ces estimations positionnent 2017 comme une année record.

Le colza : quand durabilité rime avec rentabilité

Culture pivot pour la diversification, le colza dispose de nombreux avantages agronomiques et environnementaux : rotations, captation d’azote, prévention de l’érosion. C’est également une plante mellifère visitée par de nombreux insectes pollinisateurs, notamment les abeilles. Dans ses zones traditionnelles de production, le colza confirme sa place en tant que principale tête de rotation (stockage du nitrate et amélioration, par sa racine pivot, de la structure des sols). Il peut se développer dans les régions du Sud de la France comme culture d’hiver, dans une optique de diversification des assolements céréaliers avec des cultures de printemps en tête de rotation.

Avec sa capacité à valoriser l’azote organique issu des effluents d’élevage, le colza a toute sa place dans les régions d’élevage. A ces avantages agronomiques et environnementaux s’ajoutent des atouts économiques indéniables. En 2017, la culture se situe dans le peloton de tête des marges en grandes cultures.

Un contexte climatique favorable à l’expression du potentiel

Avec un hiver clément, sans excès d’eau et une floraison qui s’est déroulée dans un contexte de luminosité et de température adaptées, les conditions de printemps étaient optimales pour le colza. Ainsi, les parcelles correctement implantées et conduites par nombre d’agriculteurs ont pu exprimer pleinement leur potentiel : elles se situent largement au-delà des 50 q/ha en terres profondes.

L’épisode de gelées tardives n’a pas eu d’impact, hormis pour les parcelles à faible potentiel qui ont levé tard. Comme l’avait annoncé Terres Inovia, le colza a compensé les dégâts du gel. Avec des rendements moyens régionaux très souvent supérieurs à 35 q/ha et certains proches de 45 q/ha, le rendement moyen national devrait atteindre 38 q/ha. 2017 est donc une année très favorable pour le colza, même si toutes les parcelles ne sont pas encore moissonnées et que des disparités existent.

Une bonne implantation, c’est 10 q/ha de plus en 2017

L’enseignement principal de la campagne 2016/2017 montre à nouveau l’importance d’adapter la préparation des semis de colza en fonction des conditions climatiques. L’implantation est un élément clef pour la réussite du colza. En effet, les semis de l’automne 2016, trop tardifs en conditions sèches, se sont révélés désastreux. En cause, une sècheresse généralisée à partir de septembre, avec des impacts sur la Lorraine, le Centre et le Nord Bourgogne. Conséquence, une réduction de 7 % des surfaces de colza en France, selon les chiffres de FranceAgriMer.

Les équipes de terrain de Terres Inovia rappellent que la levée précoce est le facteur clé de réussite. Cela passe par une anticipation des travaux de préparation du sol dès à présent, tout en préservant l’eau présente dans le profil avec un semis précoce, avant une séquence favorable de pluies attendue ou probable. Plus le colza est développé au début de l’hiver, plus il est en capacité de résister aux aléas climatiques et aux ravageurs.

Colza français et débouchés : une forte identité filière

Malgré les baisses de surfaces, la production française en 2017 devrait être en hausse pour atteindre à nouveau les 5 300 000 tonnes. Ces chiffres positionnent 2017 dans la moyenne haute des dix dernières années. Cette collecte permettra de répondre aux nombreux débouchés huiles et protéines en alimentation humaine et animale, tout comme en biodiesel. Cependant, la filière française biodiesel, stratégique pour les débouchés de l’huile, est en difficulté : incertitudes face aux prochaines décisions européennes sur le taux d’incorporation, compétitivité difficile avec le biodiesel issu de l’huile de palme et déprime des marchés pétroliers.

Terres Univia souligne que la filière française biodiesel issue du colza est une source majeure de protéines végétales pour nos élevages. Sans le biodiesel, toute la filière de transformation (alimentation humaine et toute autre application) sera impactée. Par ailleurs, en 30 ans, la France a réduit de moitié son déficit en protéines, grâce au développement de la filière française biodiesel. Quand le consommateur fait son plein de biodiesel, il réduit automatiquement les importations provenant d’Amérique du Sud. La lutte contre la déforestation commence ainsi dès la pompe.


Fermer l'écran superposé de recherche

Rechercher un article