Drikus Van Herwijnen a fait part de son expérience lors d’une journée « Rencontre Nutrition Printemps » organisée par BCEL Ouest.
Les associés du Gaec des 4 vents, ferme laitière située sur Saint-Thégonnec Loc-Éguiner (29), ont arrêté les cultures de vente pour se spécialiser exclusivement dans la production laitière. Les 90 ha de SAU sont en totalité dédiés à la production de fourrage, à savoir de l’herbe, du maïs et des betteraves. L’exploitation finistérienne a fait l’objet mardi 7 juin d’un rendez-vous organisé par Bretagne Conseil Élevage Ouest (BCEL Ouest), pour aborder différents thèmes dont cette gestion du pâturage ainsi que les attitudes des vaches dans les parcelles.
[caption id= »attachment_27432″ align= »aligncenter » width= »680″] Drikus Van Herwijnen, à côté d’Émily Rohou, conseillère élevage BCEL Ouest sur le secteur de Morlaix (29).[/caption]
À chacun sa logette
Depuis son installation en Bretagne en 2000, Drikus Van Herwijnen, associé avec son épouse Mieke, a construit différents bâtiments pour les animaux, à savoir un bâtiment principal pour les laitières en production, doté de 96 places, ainsi qu’une construction dédiée aux génisses car toutes les femelles sont gardées, avec 4 tailles de logettes pour s’adapter à leur croissance. Les vaches taries ont reçu un toit spécifique en 2016, avec un box de vêlage.
« L’objectif est de produire un lait de qualité. 75 % de la surface de l’exploitation est en herbe, 80 ha sont directement autour de la ferme, 77 ha sont accessibles », confie l’éleveur, qui ferme son silo de maïs pendant 4 mois et demi. Un parcellaire regroupé est mis en valeur par les 4 km de chemin empierrés qui conduisent les vaches à l’herbe. « Je cherche à avoir des vaches avec de très bons membres et une bonne capacité d’ingestion ».
[caption id= »attachment_27431″ align= »aligncenter » width= »680″] Les 4 km de chemin sont un gros point fort de l’exploitation.[/caption]
Prendre le temps d’observer
Des chemins, des pâturages accessibles, des femelles avec de bons membres… Un plus pour l’élevage. « Il convient aussi d’observer et prendre en compte le quotidien des vaches », rappelle Jean-Felix Torchen, conseiller nutrition chez BCEL Ouest. Manger, boire et se déplacer sont les principales activités, car « elles se couchent 12 à 14 heures par jour, pour ruminer environ 10 heures. Au niveau sommeil, une vache ne dort qu’une demi-heure par jour ». Pour un bon pâturage, la position des pieds de l’animal est primordiale pour pouvoir brouter.
« Le pied avant gauche est décalé par rapport au droit, pour pouvoir se baisser. C’est pour cette raison qu’au cornadis, les auges sont surélevées de 10 ou 15 cm ». Sur des brins d’herbe de 5 à 6 cm, les laitières sont capables d’ingérer 1,5 kg de matière sèche par heure. Cette quantité se portera à 2 kg si la pousse est de 8 à 10 cm. « Pour un affouragement en vert, le volume apporté est conséquent, mais il convient d’être vigilant sur le tonnage de matière sèche déposé à l’auge : 1 m2 d’herbe ne pèse que 200 g, soit 2 t/ ha », explique Johann Cariou, de chez BCEL-Ouest. Du côté de l’ingestion, le conseiller rappelle qu’ « il y a peu de variations de l’ingestion selon le stade de lactation. Ces variations sont propres à chaque individu ».
Bien penser son point d’eau
En avril dernier, une caméra a été placée au bord d’une pâture de Drikus Van Herwijnen, afin de visualiser le changement de comportement des animaux. « Le point d’eau était situé au fond du champ, certaines n’y allaient presque jamais. Puis, le point d’eau a été placé au milieu du champ, sa fréquentation est devenue plus régulière », ont observé les conseillers. Idéalement placés au centre du paddock, les bacs à eau installés en bordure de parcelle doivent « être éloignés des fils de clôture, sous peine de voir les vaches laper l’eau mais ne pas réellement boire ». En entretien, une vache consomme 30 à 40 litres d’eau par jour, et 3 L pour 1 L de lait produit. Ces quantités sont à augmenter de 20 % en été.
La lumière est un lux
Les différences de luminosité modifient le comportement des animaux. Ainsi, Jean-Félix Torchen a remarqué que dans un bâtiment « les vaches ne se couchaient jamais dans une partie, car elle recevait un ensoleillement très important ». L’idéal pour leur confort reste un éclairement lumineux de 150 à 200 lux. « Des applications sur Smartphone permettent de mesurer cet éclairement ». En pleine lactation, une femelle a besoin de 16 heures de jour pour 8 heures de nuit, cette durée est la même pour les génisses. Les chiffres s’inversent pour les vaches taries, qui ont besoin de 2 fois plus d’obscurité que de jour.
van herwijnen
merci pour la belle article! cordialement drikus et mieke van herwijnen