Sébastien Hivert (à gauche) et Pierre Rozé font partie d’un groupe lauréat AEP lancé en 2014. - Illustration La santé des vaches appréhendée en groupe
Sébastien Hivert (à gauche) et Pierre Rozé font partie d’un groupe lauréat AEP lancé en 2014.

La santé des vaches appréhendée en groupe

Dans le cadre d’un groupe porté par le Geda Bio Sud et soutenu par la Région, les producteurs de la Ferme du Rozay gèrent la santé de leurs bovins en employant des alternatives aux antibiotiques.

Installés à Essé (35), Sébastien Hivert et Pierre Rozé  (photo) font partie d’un groupe lauréat de l’AEP (Agriculture écologiquement performante) en 2014. Situées sur la zone séchante du sud Ille-et-Vilaine, les 8 exploitations du groupe (en bio ou en projet de conversion) travaillent sur la gestion préventive de la santé de leur troupeau et la résistance aux aléas climatiques. Les membres du groupe sont tous des éleveurs bovins laitiers, à l’exception du Gaec « Ferme du Rozay », en production de viande avec 65 mères parthenaises (150 bovins au total).

Du concret sur l’élevage

« Le groupe nous a permis de suivre des formations en aromathérapie, phytothérapie, homéopathie… Nous avons pu visiter des exploitations à l’extérieur du groupe utilisant ces techniques », précise Sébastien Hivert. Sur deux ans, les producteurs ont apporté plusieurs modifications à leur système. « Pour la préparation au vêlage, nous donnons des minéraux, oligoéléments et vitamines adaptés. Après la naissance, les veaux reçoivent des oligoéléments, de l’huile de foie de morue et des huiles essentielles. Contre les problèmes respiratoires en bâtiment, nous mettons un traitement homéopathique sur l’alimentation. » Des techniques qu’ils ont piochées dans leur parcours en groupe.

Sur leur SAU de 83 ha, et malgré un parcellaire éclaté, les producteurs atteignent une quasi-autonomie. « Seulement 1 t de tourteaux de colza (en local) et 12 t de paille sont achetées. Pour améliorer la performance des prairies, nous avons dynamisé la gestion du pâturage en réduisant les paddocks et en utilisant le fil. Nous avons aussi approfondi en groupe les analyses de sol. » L’analyse des coûts de santé et d’élevage des génisses ou des bilans fourragers-stocks sont d’autres actions réalisées par le collectif.

D’autres groupes travaillent sur la santé

Préoccupation grandissante, la thématique de la santé animale est une démarche abordée dans d’autres groupes AEP. Parmi les lauréats 2016, le collectif porté par le Gab d’Armor innove en développant une approche pluridisciplinaire, incluant l’alimentation, la santé et la géobiologie. « Nous souhaitons organiser des formations et des audits sur les fermes du groupe (en bio ou conversion) et formaliser un diagnostic global », explique Marie Henry, parmi les 10 producteurs engagés.

Sélectionné sur 2016 également, le groupe porté par le Cedapa souhaite lui aussi répondre à la problématique posée par l’utilisation d’antibiotiques, en favorisant l’autonomie des éleveurs sur la santé de leur troupeau via l’échange de pratiques. « 300 enquêtes vont être réalisées auprès d’agriculteurs ayant de bons résultats avec des méthodes alternatives. Des personnes référentes pourront être contactées en cas de questionnement. Et un outil de diagnostic va être mis en place », souligne Elisabeth Beuzit, éleveuse du groupe.

35 groupes sur la Bretagne

Sur ce 3e appel à projets, six groupes sont lauréats de la démarche AEP lancée et subventionnée par la Région, portant le nombre total de projets soutenus à 35. Parmi les projets 2016, le 1er groupe régional de méthaniseurs est créé, rassemblant 36 exploitations équipées (sur la quarantaine existante en Bretagne). L’objectif est de travailler sur les Cive (cultures intermédiaires à vocation énergétique) et la valorisation des digestats.

Deux projets concernent la préservation du sol (transition des systèmes vers le semis direct sous couvert, plantes compagnes, choix des espèces adaptées dans la rotation…). Le dernier projet entend diminuer les coûts liés à l’insularité des exploitations laitières de Belle-île-en-Mer, en visant l’autonomie, en avançant sur la transformation et en relocalisant la vente. Les groupes sont encadrés par des experts, des scientifiques… « La démarche AEP permet de tester de nouveaux fonctionnements. La formalisation et les protocoles permettent de crédibiliser les innovations… », souligne Olivier Allain, vice-président de la Région et président du Comité AEP.


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