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Prendre en compte le travail dès l’installation

Le projet d’installation doit intégrer la charge de travail dans sa totalité, y compris pour l’avenir, et tenir compte des besoins physiologiques et sociaux.

« Je suis jeune, passionné, je souhaite à tout prix m’installer… » C’est une vision couramment exprimée sur le terrain par les porteurs de projets en agriculture. Mais elle peut avoir des répercussions sur le plan de la santé à terme, si la charge de travail n’est pas prise en compte dès l’installation. « Il faut être réaliste, ne pas se dire qu’on est un surhomme… On s’installe pour 10 – 20 ans, voire plus. Il ne faut pas s’épuiser et garder du plaisir au travail, sinon on accélère le processus de vieillissement. On fatigue, y compris psychiquement… On n’a plus le temps d’avoir une vie sociale », souligne Gwénaëlle Guillet, de la MSA.

Des marges de manœuvre à prévoir

À l’occasion de l’édition 2016 de « Demain je m’installe », les Jeunes Agriculteurs 35 avaient décidé de mettre la thématique de la charge de travail au menu des échanges, le 3 novembre à Melesse. Car sur ce poste aussi, « une installation bien anticipée est gage de réussite », soulignent les JA. « Dans l’évaluation du travail, il convient de prendre en compte l’administratif : 30 % du temps en moyenne. Et de se prévoir des marges de manœuvre… Il faut être en forme pour affronter les périodes plus intenses, déterminer quelles sont ses ressources pour faire face au stress », continue Gwénaëlle Guillet. Autre piste : essayer de comprendre comment la personne qui cède a évolué sur l’outil qu’on va reprendre, voir si elle est « usée » ou au contraire épanouie, bien dans ses baskets…

Agriculteur à Maure-de-Bretagne, Sébastien Cerclé s’est installé en 2003. Il a fait le choix de continuer l’engagement de son père dans la Cuma avec chauffeurs. L’agriculteur fait aussi appel à une ETA et une automotrice passe nourrir les vaches. « Avec ce système, c’est plus facile de se libérer ou de se faire remplacer. Je préfère passer du temps avec les vaches que sur le tracteur, avoir un troupeau calme », explique l’éleveur en Gaec avec sa femme. Il souligne aussi l’importance de concilier travail et famille. « Nous avons deux enfants auxquels nous souhaitons accorder du temps. » Sébastien Cerclé occupe par ailleurs des responsabilités à Eilyps et à la MSA. « Sortir de l’exploitation permet de se changer les idées. Avoir des jeunes qui s’engagent dans les organisations professionnelles est important. »

Être à l’écoute du cédant puis présenter son projet

Quand un jeune a identifié une exploitation susceptible de l’intéresser pour son installation, sur laquelle il se projette, il peut entrer en contact avec le cédant. « Il faut être conscient que ce dernier apprend à transmettre, que c’est bien souvent la première et dernière fois qu’il le fait. Lui aussi a des attentes, sur sa date d’arrêt, sa future habitation… », commence Gabriel Bobon, conseiller d’entreprise à la Chambre d’agriculture 35.

« Une relation d’égal à égal doit être engagée, et la courtoisie prime. Le jeune doit d’abord écouter le cédant lors du tour d’exploitation. Éviter les jugements est préférable. Il peut ensuite présenter son projet qu’il aura préparé avant la visite. Le cédant y sera attentif, même si les idées sont différentes des siennes. Il y a forcément un écart de générations. » Dans le cadre d’une installation en société, il faut rencontrer les futurs associés, connaître leur âge, présenter ses objectifs, ses valeurs… Une fois la confiance établie, une période d’essai (contrat de parrainage…) peut permettre de mieux savoir où l’on va. « Et si le jeune décide de ne pas reprendre l’exploitation, par politesse, il doit rappeler le cédant et lui expliquer ses raisons. »


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