De gauche à droite : Isabelle Dona (Link-Up), Loïc Adam (président de l’OP Mont-Blanc) et Ugo Denis (Chambre d’agriculture 50). - Illustration JA 35 : se regrouper pour communiquer
De gauche à droite : Isabelle Dona (Link-Up), Loïc Adam (président de l’OP Mont-Blanc) et Ugo Denis (Chambre d’agriculture 50).

JA 35 : se regrouper pour communiquer

Reconquérir le marché intérieur, répondre davantage aux attentes des consommateurs et savoir communiquer sont des sujets mis en avant à l’assemblée de JA 35 pour redonner des perspectives au secteur agricole.

Pour les Jeunes Agriculteurs, reconquérir le marché intérieur est une des solutions pour sortir de la crise actuelle. « Mais comment s’y prendre, comment communiquer ? », se sont demandé les JA qui ont souhaité mettre ce sujet au menu de leur assemblée générale, le 17 mars dernier.

Renouer le dialogue avec la laiterie

Se regrouper entre producteurs est une des solutions illustrées lors de l’assemblée au travers de la création de l’OP (Organisation de producteurs) Mont-Blanc, réunissant 70 éleveurs dans le Centre-Manche. « Depuis 2008 – 2009, nous n’avions plus aucun contact avec la laiterie. Au moment de la mise en place de la contractualisation, une enquête réalisée par la Chambre d’agriculture a montré le besoin d’échanges entre les éleveurs eux-mêmes et avec la laiterie », retrace Loïc Adam, producteur de lait dans la Manche et président de l’OP.

Des rencontres ont été organisées entre producteurs et personnel de la laiterie, pour construire les bases du partenariat. Une OP a ensuite été créée et rassemble aujourd’hui la majorité des producteurs. « Des membres du bureau rencontrent le directeur des achats et l’ARC (Agent relation culture) tous les deux mois. » De quoi peser, discuter des volumes et des prix, mais aussi de l’avenir de la laiterie.

« C’est du partage de l’imprévu. Un projet de lait sans OGM pour un marché de l’autre côté de l’Atlantique a par exemple été évoqué. La mise en place d’un GIEE (Groupement d’intérêt économique et environnemental) également… » Une dynamique collective où les idées sont mises en commun au bénéfice de tous. « Travailler ensemble, cela peut finir par créer une chaîne de valeur », pense Marcel Denieul, président de la Chambre d’agriculture 35.

La différentiation est un moyen de créer de la valeur. Exemple avec FrieslandCampina, coopérative des Pays-Bas qui « valorise le lait des vaches pâturant plus de 120 jours, 6 h par jour, avec également la prise en compte d’éléments sociaux. Des collectes séparées ont été mises en place avec 10 € de plus/1 000 L. »
La démarche en faveur de l’étiquetage de l’origine des produits lancée par la FDSEA et les JA est aussi une bonne idée, si le consommateur décide de s’approvisionner plus localement. Pour appuyer cette action, communiquer davantage sur la Charte des bonnes pratiques d’élevage pourrait réassurer le consommateur. « Le champ d’action est large : alimentation, traçabilité, bien-être animal, biodiversité… Et 98 % des élevages bretons sont certifiés, les 2 % restant sont accompagnés », précise Marcel Denieul.

Une confiance qui reste à valoriser

« Pour faire des propositions pour l’avenir de nos productions, en parallèle de l’étiquetage de l’origine des produits, nous avons souhaité comprendre les attentes des consommateurs », a précisé Florian Salmon, nouveau président du syndicat JA 35. « Aujourd’hui, ils ont une grande confiance dans les agriculteurs français, mais très peu dans la grande distribution et dans les IAA (industries agroalimentaires), ce qui n’est bon pour personne », souligne Isabelle Dona, de la société de conseil en communication Link-Up.

L’image des agriculteurs est donc un gage de confiance qui devrait pouvoir générer de la valeur pour tous les maillons, en particulier celui de la production. Mais « 75 % des consommateurs pensent que les marques ne soutiennent pas l’agriculture française. Ils souhaiteraient que cela soit davantage le cas. »
Alors que chaque Français mange 4 fois par semaine à l’extérieur, la restauration hors domicile (RHD) est un autre enjeu de taille pour l’agriculture française qui s’y positionne encore difficilement. Surtout au niveau de la restauration commerciale « qui représente la moitié des repas en RHD et 75 % du CA » comme le souligne Sophie de Verdelhan, de la Chambre d’agriculture 35. « La restauration rapide est en pleine expansion, mais on ne sait pas ce qu’on mange… » Une opportunité ?


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