manisfestation-blocage-agriculteur-elevage-administration-locale - Illustration Le blocage d’un contrôle fait du bruit

Le blocage d’un contrôle fait du bruit

Des agriculteurs ont bloqué l’accès des contrôleurs à un élevage. L’administration régionale n’a pas apprécié, mais les producteurs ne veulent plus être « humiliés ».

« Stop au harcèlement et au mépris. Pas de prix, pas de contrôle » pouvait-on lire sur une grande bâche mardi 15 Septembre à Plouaret. À l’initiative de la FDSEA, une soixantaine d’agriculteurs des communes proches de Plouaret, ont bloqué un contrôle fertilisation. « Nous poursuivons nos actions suite à la manifestation à Paris. Tous les contrôles dans le département seront bloqués », a expliqué le responsable cantonal aux contrôleurs surpris de trouver la route bloquée.

La Confédération paysanne réagit au blocage

« Comment se fait-il que ces agriculteurs, qui s’arrogeaient le droit de contrôler, pas plus tard que ces dernières semaines, la provenance de viande en GMS, bloquent un contrôle qui est conditionné à un versement d’aides financées par le contribuable ? », s’interroge-t-on à la Confédération Paysanne Bretagne qui condamne l’action du 15 septembre. « Seuls les contrôles permettent de veiller au respect de la réglementation, même si notre syndicat est favorable à ce que ceux-ci soient effectués via une approche pédagogique. Car toutes les infractions ne relèvent pas du même acabit : certaines sont mineures et involontaires, d’autres caractérisées, répétitives et prêtent à conséquence sur le milieu et sur l’ensemble de la profession… » « Consciente du stress que les contrôles engendrent », le syndicat a tout de même concédé « que la complexité de la réglementation va à l’encontre de l’autonomie de l’agriculteur et de la maîtrise du métier ».

Stop aux questions ambiguës

« Il faut que l’administration se rende compte », « la situation est trop dramatique, c’est une provocation d’envoyer les contrôleurs », « certains font tout pour nous humilier », expliquaient les agriculteurs. Ils dénoncent « les contrôles qui vont chercher toujours plus loin la faute ou l’erreur, et les questions ambiguës pour faire tomber l’agriculteur dans les pièges de la réglementation impossible à suivre et à comprendre seul ».

Dans un contexte économique « catastrophique », les agriculteurs ont expliqué à la sous-préfète de Lannion qu’être « contrôlés on veut bien, être humiliés on ne veut plus. On n’arrive pas à vivre de notre métier, on ne va pas accepter les contrôles, c’est de la provocation ». Celle-ci, qui a dit « se rendre compte de l’accumulation des difficultés pour les agriculteurs », a fait remonter les propos vers le Préfet de Région qui n’a pas apprécié l’initiative alors qu’une « réponse officielle et rapide de l’État est exigée en faveur d’un arrêt momentané des contrôles et d’une nouvelle méthode plus pédagogique. » Les agriculteurs ont notamment rappelé qu’ils payaient des organismes extérieurs pour produire les documents demandés par la loi et qu’ils payaient à nouveau pour se faire assister par les techniciens lors des contrôles. « Bientôt il faudra un avocat », prévient un agriculteur.


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