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L’évolution taillée dans la masse

Les masses évolutives offrent des performances intéressantes et sont faciles d’utilisation. Pour un confort de travail optimisé et des efforts de traction améliorés, elles allient simplicité et gain de temps.

Si il y a bien un accessoire très souvent attelé au tracteur auquel on ne porte que peu d’attention, c’est bien la masse. Pourtant, utilisées à bon escient, les masses assurent un confort de travail supplémentaire et limitent le patinage du tracteur, avec une conséquence directe sur l’efficience des outils employés.

À l’inverse, des masses non adaptées vont engendrer une surconsommation de carburant et peuvent même conduire à des manœuvres dangereuses, comme l’a expliqué la fédération des Cuma du Finistère lors d’une démonstration sur une parcelle de Jean Luc Baron, installé en Gaec sur Plourin-lès-Morlaix (29).

Un produit évolutif Pour cette démonstration,

Annie Thoonsen, de la société Althimasse, basée à Loudéac, a mis à disposition deux types de masses avant. « Nos masses évolutives, fabriquées dans nos fonderies françaises, se déclinent en deux parties. La masse principale peut peser 600 kg, 900 kg ou 1,7 t. À cela vient s’ajouter une masse additionnelle de 300, 500 ou 700 kg ».

Cette masse additionnelle positionnée en partie inférieure se glisse sous la masse principale et s’accroche grâce à deux queues d’aronde. Une goupille de sécurité les rend solidaires pour le passage sur route. La masse arrière dispose, quant à elle, de crochets optionnels pour lester le tracteur tout en attelant un outil. « Elle évite le lestage à l’eau des pneus, et est idéale pour l’utilisation d’un chargeur car, elle confère un bon équilibre tout en préservant le pont avant », explique la gérante.

Calcul du taux de patinage

[(DT – DR) x 100]/DT
DT : Distance théorique parcourue sans glissement
DR : Distance réelle parcourue avec glissement

Des choix en masse

« Pour qu’un tracteur soit bien lesté, il faut trouver le bon compromis poids-puissance pour aboutir à un taux de patinage inférieur à 10 %. Pour un travail à 8 km/h, compter environ 50 kg/cv. La distribution des masses se fera à 60 % à l’arrière pour 40 % à l’avant », commente Alain Laurec, directeur de la FDCuma.

« Pour comparer le taux de patinage, nous mesurons le nombre de tours de roue arrière du tracteur seul sur 60 mètres, soit ici 11 tours. Cette référence de 60 mètres est ensuite comparée avec un outil attaché à l’arrière. » La première mesure réalisée compare le taux de patinage avec outil levé et outil en terre. « Dans ce premier test, le tracteur est lesté de 2,8 t (1,5 t à l’arrière et 1,3 t à l’avant). Le taux de patinage mesuré est 5 % (57 m parcourus), soit quasiment rien. Le tracteur est même peut-être trop lesté », note Alain Laurec.

[caption id=”attachment_4563″ align=”aligncenter” width=”300″]Évolution du taux de patinage Évolution du taux de patinage en fonction des masses et de la vitesse.[/caption]

Dans le second test, la masse arrière et la masse additionnelle de 700 kg sont retirées. « Nous mesurons alors un taux de patinage de 7 % à 8 km/h avec l’outil en terre ; par contre à 11 km/h, le patinage atteint 13 % pour un objectif maxi de 10 %. Conclusion : à une vitesse de 8-9 km/h, le tracteur de 6,5 t à vide se suffirait à lui-même, car il est assez lourd. Les pneus ont des flancs hauts, afin d’encaisser mieux la déformation. La portance est alors améliorée, mais la consommation de carburant augmente ». Dernier essai, la masse outil est installée à l’arrière (1,5 t) : 10 % de patinage à 10 km/h sont enregistrés, mais avec des consommations de carburant importantes et un tracteur qui peine à la traction. Fanch Paranthoën


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