Expérimentation de maïs population

marc-paugam-experimentation-culture-mais - Illustration Expérimentation de maïs population

Avec pour objectif de sortir des schémas classiques d’achat de semences de maïs, une expérimentation est menée dans le Nord du département.

Chez Marc Paugam, à Lanhouarneau, la récolte de maïs s’est déroulée sans tambours ni trompettes avec l’arrivée de grosses machines agricoles. C’est en effet à la main que la cueillette a été réalisée cette année. Et pour cause : la parcelle semée de 500 m² est du maïs population, en expérimentation et à destination de production de semence. « Je suis installé en production biologique depuis 1998, et je souhaite par le biais des maïs population être plus autonome encore. Je cherche à produire un autre maïs, tout en privilégiant la biodiversité », explique l’agriculteur.

Une sélection a lieu dès la récolte. « Par le biais d’une sélection positive, nous conservons les pieds et les épis qui nous plaisent. Il faut que le plant ne soit pas couché, que l’épi ne soit pas inséré trop haut en étant dépourvu de charbon. Une sélection négative est aussi possible en écartant les mauvais plants. Le maïs population n’a pas besoin d’être castré comme pour une production de semence classique. La conduite est par contre identique à une culture biologique ordinaire », souligne Yann Evenat, technicien culture au Groupement des agriculteurs bio du Finistère, qui ajoute que le maïs population peut s’adapter rapidement au climat local en gagnant par exemple 50 points d’indice en 5 ans.
600 épis

« Les 600 épis récoltés seront ensuite stockés tel quel dans des sacs d’oignons, car le fait de laisser les grains sur la rafle permet de les sécher plus rapidement. Ces sacs seront entreposés dans une serre chauffée durant tout l’hiver. Une fois le grain séparé avec une égreneuse à main, un test de germination sera réalisé. Cette expérimentation entre dans le cadre du projet Qualimaïspop, qui concerne 2 à 6 parcelles par département et 29 producteurs entre la Bretagne et les Pays de la Loire. Les recherches semblent aussi montrer que le maïs population gagne en protéines », signale le technicien.

Les épis au grain blanc crémeux serviront aussi à nourrir les vaches allaitantes de Marc Paugam. « La variété blanc de Monein trouve une valorisation pour les ruminants, chez moi en finition des bêtes à viande, mais convient aussi à l’alimentation humaine, en farine ». Le plus dur reste de confiner la culture, car sur les épis récoltés, certains grains de couleur jaune foncé sont la marque d’une fécondation par du pollen de champs voisins. Fanch Paranthoën


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