Faux semis pour vraies levées

Le faux-semis est une solution intéressante pour diminuer le stock semencier du sol et peut être utilisé en conventionnel comme en bio.

Les récoltes de céréale et de colza vont se poursuivre dans les semaines à venir. Il est important de penser aux cultures suivantes et cette réflexion passe par le faux semis

De bons réglages

La technique du faux-semis a pour finalité la diminution du stock semencier des parcelles. Il est donc important de tout mettre en œuvre pour favoriser les germinations. Et ce, dès la récolte. « Il faut bien équiper la moissonneuse d’un éparpilleur de menues pailles et s’assurer du bon réglage de celui-ci pendant les chantiers de récolte. Un mauvais réglage concentrera les menues pailles sous l’andain, ce qui créera un milieu défavorable à la germination et propice aux limaces. Il faut au contraire une bonne répartition. » Explique Jérémy Guil, conseiller agronome à la chambre d’agriculture 35.

Tôt après la moisson

L’idéal est de ramasser rapidement les pailles. Sitôt les parcelles libérées, il faut tout mettre en œuvre pour faciliter les levées, en profitant de l’humidité résiduelle. L’idée est de mettre les graines d’adventices ou graines perdues à la moisson dans les mêmes conditions qu’un semis de pâture : léger enfouissement de la graine avec un bon contact sol-graine. Seuls les 2 à 3 premiers centimètres doivent être travaillés, car une action plus profonde aura pour conséquence un enfouissement des graines dont certaines ont la faculté de germer plusieurs années plus tard. Il ne faut pas hésiter à rouler après le passage de l’outil pour rappuyer le sol, surtout en conditions sèches. Préférer un outil de grattage superficiel du sol, comme une herse étrille ou une herse magnum. Certains outils peu répandus comme la bêche roulante s’avèrent très intéressants. Les déchaumeurs à dents ou cover-crop travaillent trop en profondeur pour ce type d’intervention. Un déchaumeur à disques indépendant peut toutefois être choisi si la parcelle n’est pas propre après récolte.

Destruction des levées

La technique du faux-semis peut être répétée une semaine après le premier passage. Au stade fil blanc des mauvaises herbes, une destruction mécanique des graines germées se fait rapidement par un désherbage à l’aveugle avec un cultivateur ou un déchaumeur classique qui pourra combiner un semoir pour le couvert végétal, c’est à cet instant qu’on réalise le vrai déchaumage.

Fertilisation des dérobées

La fertilisation des cultures dérobées est désormais possible  pour une récolte à l’automne avec :

  • 60 unités d’azote efficace au mois de juillet
  • 40 unités d’azote efficace au mois d’août.

Cette mesure peut être intéressante pour les producteurs souhaitant utiliser des fumiers ou lisiers à cette période. La fertilisation est interdite après le 31 août.

Gestion de l’interculture

L’action des couverts végétaux est bien connue pour ses propriétés nettoyantes de la parcelle, car ils étouffent les adventices. Bien gérer ses intercultures, c’est aussi bien choisir la ou les espèces composant le couvert. A noter que le nouveau programme d’action de la directive nitrate autorise désormais les Cipan avec légumineuses en mélange, avec un maximum de 20 %.  « Pour les rotations avec une deuxième paille et quand les sols sont libérés tôt, comme pour l’orge, il est possible de semer de la moutarde. 2 à 3 tMS sont alors produites avant semis d’automne », selon Jérémy Guil. Attention à la rémanence de certaines substances actives utilisées sur céréales. Les sulfonylurées ont une persistance d’action qui peut empêcher la pousse de certaines plantes (trèfles, colza, phacélie) surtout en utilisation tardive. Préférer, dans le cas d’utilisation de cette famille de produit, l’implantation d’avoine brésilienne.  Lors de l’implantation du colza, un labour sera impératif. Fanch Paranthoën


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