10908.hr - Illustration À quand l’aide directe pour le monde du porc ?  
L’arrivée de 30 tracteurs et de camions devant la prefecture de Saint-Brieuc a marqué le début d’une manifestation qui a rassemblé 300 personnes en soirée.

À quand l’aide directe pour le monde du porc ?  

Parallèlement à la table ronde en préfecture concernant la situation porcine, près de 300 manifestants se sont massés à proximité pour réclamer un soutien d’urgence de l’État « pour sauver les élevages ».

Jeudi 20 janvier, se tenait « une cellule de crise porcine » à la Préfecture de Saint-Brieuc. Autour de la table, venus échanger avec le préfet et ses équipes, des représentants des banques, des centres comptables, de la MSA, des coopératives et groupements, des syndicats agricoles… « Nous avons présenté un dossier étoffé sur la situation économique catastrophique des ateliers porcins bretons, sur les dispositifs d’aide directe dont ont bénéficié les éleveurs ailleurs en Europe… », a expliqué une responsable de la FDSEA 22 à la sortie. « Les chiffres sont implacables. Les responsables des banques ont expliqué au préfet que les déficits qui se créent sont désormais hors-cadre bancaire : ils n’ont plus les moyens de couvrir les producteurs qui s’endettent de jour en jour. » Patrice Drillet, président de la Coorperl, a senti que les échanges avaient fait prendre conscience de la « gravité de la situation » au représentant de l’État. « Oui, nous ne vivons pas la même crise que d’habitude », reprenait Michel Bloc’h, président de l’UGPVB, insistant sur un « indispensable » soutien financier direct et rapide. « Il y a tant d’élevages en grande difficulté qu’il existe un risque que la filière tombe », abondait Didier Lucas, président de la Chambre d’agriculture.

Le préfet à la rencontre des manifestants

Cette aide directe est le sujet brûlant du moment, en attendant de reprendre ensuite le combat pour une hausse du prix du porc sur le long terme. Pour faire passer ce message en urgence au ministère de l’Agriculture, près de 300 personnes, éleveurs et salariés de groupements, se sont peu à peu rassemblés dès 17 h devant la préfecture. Mot d’ordre : « Nous ne bougerons pas tant que nous n’aurons pas de nouvelles de Paris. » Alors que la nuit était tombée et que les barbecues des JA 22 réchauffaient un peu l’atmosphère, le préfet Thierry Mosimann est sorti rendre compte aux manifestants de son échange avec le cabinet de Julien Denormandie « très au fait de la réalité de la crise ». Il a confié avoir notifié par mail les informations de la cellule de crise et le message des producteurs en direction des ministères de l’Agriculture et des Finances. Vers 23 h, les éleveurs se sont déplacés pour bloquer la RN12 à Yffiniac et contrôler l’origine des viandes dans les camions.
En début de semaine, des négociations étaient en cours entre la FNP et le ministre Denormandie. Un plan d’urgence de 300 millions serait nécessaire pour couvrir la dette accumulée sur 6 mois par les élevages selon les syndicalistes.

Actions syndicales en Morbihan et Finistère

En Morbihan, sous la bannière FDSEA – JA, 200 éleveurs (toutes productions) ont manifesté vendredi 21 janvier devant les Leclerc de Vannes et de Ploërmel, le Casino de Lanester et à Pontivy. Le même jour, des représentants FDSEA – JA ont visité Laïta à Gouesnou (29). Les syndicalistes attendent que l’entreprise « joue son rôle de leader pour un mouvement de rupture » vers un prix du lait devant se rapprocher des 450 € / 1 000 L. Guy Le Bars, président du groupe laitier a répondu : « Nous sommes en discussion dure avec les GMS, sans réponses positives pour l’instant. »


Fermer l'écran superposé de recherche

Rechercher un article