De l’enrubannage de qualité pour équilibrer la ration

Avec 17 ha de RGA - TB dédiés exclusivement à l’enrubannage, les associés du Gaec récoltent toujours au bon moment avec l’objectif d’avoir un fourrage de très bonne qualité. Depuis une dizaine d’année, les associés du Gaec Trubuil à Sainte Tréphine (22) ont remplacé l’ensilage d’herbe par de l’enrubannage pour l’alimentation de leur troupeau de 105 Holstein. « Nous avons 17 ha implantés en ray-grass anglais (RGA) associé avec 4 variétés différentes de trèfle blanc qui servent uniquement pour la fauche. Comparé à du ray-grass hybride, le RGA garde une bonne valeur alimentaire et il est plus facile à gérer. Les 4 variétés de trèfle permettent d’en avoir en quantité lors des différentes fauches car elles ne poussent pas toutes aux mêmes dates. L’idée du passage à l’enrubannage était d’augmenter l’azote disponible à l’auge pour gagner en production par vache. Aujourd’hui, nous sommes en moyenne à 33 L/VL/jour », explique Julien Trubuil qui est associé à son frère, Clément, et à ses parents, Lydie et Yannick, au sein du Gaec. Du film alimentaire à la place du filet L’objectif n’est pas de réduire les coûts mais d’avoir un enrubannage de qualité. Pour preuve, lors du pressage, le film alimentaire qui remplace le filet coûte 1 € de plus par botte. « Cela permet de mieux conserver le fourrage, il y a donc moins de pertes et cela facilite le tri car il n’y a pas le filet à séparer du film plastique », constate Julien Trubuil. La prestation avec combiné presse-enrubanneuse offre la possibilité de broyer selon la longueur de l’herbe. Sur l’exploitation, il n’y a pas de mélangeuse, le maïs ensilage et l’enrubannage d’herbe sont distribués l’un après l’autre. L’aliment est distribué au Dac pour une gestion des quantités de façon individuelle. « Pour nous, une mélangeuse coûte trop cher à l’achat et à l’utilisation. Nous distribuons le maïs avec une simple désileuse et l’enrubannage est étalé à l’aide du valet de ferme. Un godet désileur qui s’adapte sur le valet de ferme permet de distribuer le maïs aux génisses », précise Clément Trubuil. 259,7 € / 1 000 L de marge sur coût alimentaire Pour l’enrubannage, l’objectif est d’avoir 50 % de RGA et 50 % de trèfle lors de chaque coupe pour obtenir de bonnes valeurs alimentaires. « Chaque coupe est analysée et classée ensuite selon les résultats. Cette année, nous avons effectué 5 coupes pour un rendement avoisinant les 11 t de MS/ha. Avec des parcelles dédiées, notre enrubannage est toujours récolté au bon stade », indique Julien. Solenn Hénaff, technicienne aliment chez Eureden, poursuit : « L'analyse de la 4e coupe faite en septembre donne 64,5 % de MS pour 0,88 UFL/kg de MS. Nous atteignons 20,7 % de MAT pour 134,8 g de PDIN et 94,4 g de PDIE /kg de MS. Avec de telles valeurs proétiques, nous équilibrons une partie du maïs grâce aux fourrages. » Les vaches ont la même ration toute l’année avec du maïs ensilage à volonté, une botte d’enrubannage riche + 1 botte d’enrubannage de RGH plus fibreux tous les 2 jours. « L’efficacité alimentaire est très bonne, pour 1 kg de MS ingéré nous sortons 1,6 kg de lait corrigé quand la moyenne se situe plutôt autour de 1,3 kg », analyse Solenn Hénaff. La marge sur coût alimentaire est de 259,7 €/ 1 000 L pour un coût alimentaire de 96,5 €/1 000 L (41,3 €/1 000 L de fourrages + 55,2 € de concentrés). Les éleveurs ne visent pas les économies de concentrés mais une bonne production par vache avec de bons taux. « Nous sommes à 33 de TP et 43,6 de TB. Nous atteignons ces taux grâce à l’équilibre alimentaire énergie/protéine, mais il y a aussi une part de génétique », conclut Julien Trubuil.

De l’enrubannage de qualité pour équilibrer la ration

Gaec Trubuil, à Sainte-Tréphine (22)

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