10408.hr - Illustration Capter l’azote avant le drainage
Philippe Dolo a présenté l’effet des racines sur la structure du sol.

Capter l’azote avant le drainage

Un essai mené après pomme de terre à Guiclan renseigne sur la faculté de différentes espèces de couvert à capter le reliquat d’azote du sol. En post-récolte de pomme de terre, ce reliquat peut être important.

La plateforme d’essai de Guiclan ensemencée en diverses espèces de couverts végétaux a pour objectif de sélectionner les plantes qui ont la plus grande faculté à pomper de l’azote après une culture de pomme de terre et avant la période de drainage de fin octobre. Avant cette date, les pluies « servent à remplir la réserve utile », rappelle Cécile Goupille, conseillère à la Chambre d’agriculture de Morlaix, qui pilote l’expérimentation avec le bassin versant de l’Horn. La technicienne culture s’est appuyée sur les conseils de Philippe Dolo, de Bretagne Plants, pour choisir le mélange optimal, capable de capter le maximum de matières fertilisantes.

De 50 à 150 unités d’azote

Les reliquats d’azote post récolte de pomme de terre peuvent s’échelonner de 50 à 150 u/ha. « Lors de l’arrachage, on retravaille le sol à une période où il y a encore des températures et de l’humidité, les conditions d’une forte minéralisation sont là ». Un bon couvert dense semé après pomme de terre captera l’azote du sol : après arrachage, le reliquat d’azote a été mesuré à 95 u. Avec le couvert Complys Triflass, ce reliquat est tombé « à 66 unités en prenant les 3 horizons du sol », chiffre Cécile Goupille. « Cet azote n’est pas perdu, les racines bien développées du couvert iront les chercher », rassure Philippe Dolo. Le mélange Complys Triflass est composé de 3 kg de radis, 1,8 kg de phacélie, 1,2 kg de trèfle d’Alexandrie. Semé le 21 septembre dernier, son coût est de 42 € HT/ha. Les racines des radis se sont parfaitement développées dans le sol, l’espèce présente un C/N bas. « C’est aussi le cas de la moutarde d’Abyssinie, qui a un développement lent et qui ne monte pas en C/N. Peu ligneux, l’azote contenu dans la plante sera en partie disponible pour la culture suivante quand la moutarde d’Abyssinie se dégradera », fait observer Philippe Dolo.

[caption id=”attachment_60161″ align=”aligncenter” width=”720″]10409.hr Les radis sont entièrement enterrés, signe d’une bonne implantation.[/caption]

Cette plateforme sera implantée en maïs au printemps prochain, soit en labour, soit en TCS. « Le travail simplifié est une très bonne solution pour limiter les repousses de pomme de terre. En labour, les tubercules sont brassés et se situent à différentes profondeurs, les repousses sont plus difficiles à gérer car très échelonnées », conclut Philippe Dolo.

Des couverts adaptés à la tamiseuse

Avant plantation de pomme de terre, le couvert doit « se déliter rapidement pour pouvoir passer dans la tamiseuse. Les moutardes sont à ce titre déconseillées, car trop ligneuses en fin d’hiver quand sa destruction est tardive. La moutarde est aussi source de rhizoctone. Les racines d’avoine diploïde peuvent aussi contrarier le passage de cet engin de tamisage ». Le technicien préfère conseiller des radis, de la phacélie, de l’avoine diploïde mais réduits à une densité de 6 kg/ha. Ces mélanges sont à compléter de légumineuses, avec de la féverole, du trèfle d’Alexandrie ou de la vesce.


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