Invités à s’exprimer au nom du monde agricole sur le rapport de la Cour des comptes, des agriculteurs demandent une meilleure orientation des budgets et craignent un durcissement de la règlementation. « Ce qui ressort du rapport de la Cour des comptes, c’est que le budget alloué aux agriculteurs est minime : il ne représente que 13 % des 109 millions d’euros, de quoi démobiliser les producteurs, d’autant plus que l’indicateur nitrate sur nos bassins versants est en baisse », déplore Michel Inisan, agriculteur référent algues vertes pour la Chambre d’agriculture du Finistère. Le responsable, au sortir de la présentation du rapport principal de l’évaluation de la politique publique de lutte contre les algues vertes en Bretagne à Saint-Michel-en-Grève (22), estime que son avis « n’est pas négatif sur ce rapport, le travail des agriculteurs est pris en compte, mais il nous faut davantage de moyens ». Selon le rapport, la moyenne des eaux bretonnes contient 31 mg/L de nitrate. « Des bassins versants sont en dessous, nos efforts portent leurs fruits, notre eau fait envie à plus d’un ! Le facteur temps est important, les résultats ne s’obtiennent pas d’un claquement de doigts ». Un risque réglementaire Ce qui dérange la profession agricole dans le rapport, c’est « le risque réglementaire. Si la réglementation se durcit encore, on risque de diminuer les aides aux agriculteurs, type MAEC ». Le Finistérien propose de travailler sur d’autres leviers, comme « sur les échanges parcellaires ». Même intention de la part de Didier Lucas, président de la Chambre d’agriculture des Côtes d’Armor, « avec de nombreux départs à la retraite dans les 10 prochaines années. C’est le moment de créer de la réserve foncière et de restructurer nos exploitations. Mais pour mobiliser et pour faire venir les derniers agriculteurs, il faut des subsides ». Boucle vertueuse et chantier collectif Le plan Algues vertes « ne permet pas de donner d’aides…

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