Détruire les pâtures sans glyphosate

Une démonstration de matériel a fait le point sur les alternatives possibles au rotavator et au glyphosate pour détruire les pâtures. Hormis en labour, plusieurs passages sont nécessaires. La destruction des pâtures de longue durée implantées en ray-grass anglais à l’aide d’un rotavator « fonctionne très bien en un seul passage, mais selon un chiffrage mené sur 200 outils, le coût d’utilisation monte entre 20 et 25 € / ha. Les charges d’entretien représentent 40 %, et ce dès la 2e année d’utilisation », introduit Alain Laurec, directeur de la FDCuma du Finistère, lors d’une démonstration organisée par le bassin versant Horn-Guillec et la Chambre d’agriculture. Le représentant des coopératives de matériel prévient aussi des risques de multiplication, avec cet outil animé, des rhizomes d’adventices, comme les rumex. En comparant le Dyna-Drive, le Compil et une charrue mixte de chez Demblon, les organisateurs ont voulu observer l’action de ces outils pour réduire les coûts de fonctionnement tout en gardant un résultat satisfaisant. Cette démonstration entrait dans le cadre de l’opération « Cap sans glypho », pour repérer les alternatives à l’utilisation de désherbages totaux pour la destruction des pâtures. Moins de carburant Sur les parcelles de Philippe Boulc’h, à Plouvorn, trois outils différents ont été testés sur « un RGA/trèfle de 5 ans ainsi que sur un RGI semé au 24 juin sous couvert de maïs », précise l’agriculteur. Le Dyna-Drive démarre la démonstration, « il utilise deux fois moins de carburant qu’un rotavator. Il y a peu de pièces d’usure car la vitesse d’avancement est faible. Les jeux de dents durent en moyenne 1 000 ha », chiffre Marc Gontier, représentant de la marque Bomford. La machine est dotée de 2 rotors dont le 1er ripe et arrache les plantes. « Il n’y a pas de risque de semelle. Le Dyna-Drive évite aussi les phénomènes de battance et d’érosion, comme le font les outils rotatifs ». Deux passages au minimum sont nécessaires pour bien détruire la parcelle en herbe. Même nombre de passages pour le Compli de chez Duro, « c’est le prix à payer pour supprimer le glyphosate », fait observer Pierre Jallu, concepteur de cette bêche roulante. L’outil imposant « se manœuvre facilement, son débit de chantier est de 4 ha / heure ». La charrue mixte du constructeur Demblon enfouit de façon homogène les résidus de surface en mode déchaumeuse, avec un bon retournement pour seulement « 13 cm de profondeur. La rasette positionne ces résidus pour 2/3 en fond de raie, le tiers restant sur les flancs », explique Philippe Deschamps, afin d'accélérer la décomposition des matières. Charrue labellisée EPV Cette charrue est moins gourmande en carburant et en puissance de traction, son dégagement entre corps est plus important (92 à 110 cm). Ce matériel bénéficie du label EPV (Entreprise du patrimoine vivant), « nous fabriquons 92 % des éléments de cette charrue », fait remarquer Philippe Deschamps. Ces différents matériels ont pu correctement détruire les RGA et RGI, en demandant parfois des passages croisés. « L’idéal est de laisser passer quelques jours entre les 2 passages », conclut Marc Gontier.

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