Quel score ?

Si la loi sur l’économie circulaire de février 2020 ne prévoit pas encore de rendre l’Éco-score – une note environnementale – obligatoire sur les produits alimentaires, l’application Yuka fera de toute façon sa loi comme elle l’a fait en court-circuitant le Nutri-score officiel. En attribuant une note santé à quelque 365 000 produits, l’application s’est hissée en force de frappe numérique au service d’un consommateur devenu friand de ce type d’application. Après avoir tenté de résister, industriels de l’agroalimentaire et distributeurs s’y sont pliés.
Quand bien même le Parlement fera le bilan, avant l’été, de l’expérimentation 2021 de l’Eco-score des produits agricoles et alimentaires, les dés semblent d’ores et déjà jetés. Car, plus qu’une note environnementale contrôlée par les pouvoirs publics, c’est vers une note privée que l’on s’oriente. Un « Yuka du carbone », comme l’a évoqué Emmanuel Macron en décembre dernier.

Les premières ébauches d’indice environnemental qui aboutissaient à pénaliser les produits issus de l’agriculture biologique ou de l’élevage au pâturage ont été dénoncées par les organisations de défense de l’environnement. Pour corriger ce biais, Yuka et une dizaine d’autres sites engagés dans cette démarche ont donc proposé d’intégrer six critères supplémentaires. Une sorte de bonus-malus qui favorisera les labels (Label Rouge, bio, Demeter…), l’origine française, l’impact sur la biodiversité, le respect de la saisonnalité, le recyclage des emballages et la politique environnementale du pays. Une mesure corrective somme toute partielle qui montre bien la limite de l’exercice. De là à ce qu’un consommateur breton soit incité à choisir un chou-fleur bio espagnol au détriment de son homologue HVE (haute valeur environnementale) cultivé à Saint-Pol-de-Léon…


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