- Illustration Observer sa prairie et prendre les bonnes décisions
Relever la présence d'espèces dans une poignée et utiliser la fiche diagnostic proposée par le Gnis.

Observer sa prairie et prendre les bonnes décisions

Diagnostiquer sa prairie n’est pas chose facile si on n’a pas un fil directeur d’observation et de réflexion. C’est pourquoi nous vous proposons une démarche qui a pour but d’aboutir à la compréhension d’une situation et à la prise de bonnes décisions. On peut alors constater qu’il est facile et bien souvent peu coûteux d’améliorer sensiblement ses prairies. 

Pourquoi ma prairie est-elle dégradée ? 

Au préalable, il faut s’interroger sur les causes possibles de dégradation. La première solution consiste bien sûr à éliminer ces causes qui sont principalement les    suivantes : surpâturage ou sous-pâturage, fauche trop rase, piétinement en mauvaises conditions, absence de déprimage, fertilisation mal raisonnée, flore mal adaptée à l’objectif, accidents climatiques tels qu’une sécheresse, une inondation inhabituelle, un gel exceptionnel et enfin la sénescence simultanée des plantes. 

Il convient ensuite d’observer le recouvrement. Même lorsque l’herbe est courte, on ne doit pas voir la terre. Un bon recouvrement est conditionné par le déprimage. C’est en fait un pâturage précoce qui permet aux graminées de taller et de densifier la végétation. Cette notion de densité est essentielle. En effet, le rendement est la résultante à la fois de la densité du couvert et de la hauteur de ce dernier. La densité de la végétation dépend du déprimage et la hauteur du couvert dépend de la fertilisation et des conditions climatiques. 

[caption id=”attachment_39926″ align=”aligncenter” width=”720″] Un vide trop grand laisse la place aux adventices. Il convient de sursemer.[/caption]

Observer le développement du couvert végétal 

Il convient également d’apprécier la morphologie du couvert. A-t-il tendance à présenter des touffes ou à gazonner ? Dès que la végétation pousse en touffes, les animaux font des refus et surpâturent certains espaces. La productivité et la qualité du fourrage diminuent. Certaines espèces ont tendance à se développer en touffes telles que la houque laineuse ou les joncs. Un roulage ou un hersage avec une herse à rabot, en conditions peu humides, permet d’aplanir et de scalper les touffes avant la saison de pâturage.  

Connaître les espèces présentes et productives 

Enfin il faut arpenter la parcelle et observer les espèces naturellement présentes. Lorsque l’on trouve une plante, il y a 3 choses à faire : l’identifier, rechercher sa phytoécologie et son intérêt fourrager. Le sitewww.prairies-gnis.org propose des outils pour identifier les graminées au stade feuillu (non épié). 

La phytoécologie est la somme des événements et des circonstances qui vont sélectionner les espèces présentes. Elle est essentielle pour comprendre la situation.  Lorsqu’un facteur change, progressivement des plantes régressent puis disparaissent et d’autres espèces apparaissent. Une situation n’est jamais figée et la nature est évolutive. Il y a 5 principaux facteurs de phytoécologie et d’évolution : la situation hydrique, le mode d’exploitation, la fertilisation et le pH ainsi que la profondeur de sol. 

Pour estimer la qualité de la flore, il est nécessaire d’arpenter la parcelle et d’apprécier son homogénéité. Une prairie est rarement homogène du fait de la nature du sol et du comportement des animaux. Il faut estimer comment les différentes espèces sont réparties sur la surface et si elles sont bien mélangées entre elles ou au contraire disposées en tâches compactes. Un mélange intime des plantes sera plus facile à gérer en menant la parcelle de sorte à favoriser les espèces intéressantes. 

Un savoir-faire qui s’apprend facilement 

Sur ce même site www.prairies-gnis.org , une méthodologie plus fine est proposée à la rubrique « diagnostic de prairie ». On y trouve un outil d’aide à la décision qui est un damier. Avec 2 clés d’entrée que sont la présence des bonnes graminées et légumineuses herbacées d’une part et la présence des plantes dicotylédones non fourragères et la mousse d’autre part, on détermine alors les voies d’amélioration possibles pour une situation donnée. Pour estimer les présences, une grille de notation téléchargeable est disponible sur le site précité, de même que le protocole à appliquer. 

Diagnostiquer une prairie et prendre les bonnes décisions peut paraître difficile car les causes sont multifactorielles. Il ne s’agit pas d’une photographie mais d’un film sur lequel on fait un arrêt sur image ! Le protocole proposé sur www.prairies-gnis.org est un outil qui permet de faire le point. Toutefois le sujet exige que l’on pratique souvent des diagnostics afin de mieux estimer les différentes situations.  

Ray-grass anglais Sol riche, frais, pâturé, climat océanique Espèce de l’ordre pour le pâturage d’animaux exigeants
Fétuque élevée Tout type de sol par rapport à l’eau, mais riche en éléments fertilisants, de bon pH Espèce de l’ordre pour la fauche pâturage
Dactyle Sol riche, frais ou séchant, tant pâturé que fauché Plante très productive, riche en azote, convient à la fauche et au pâturage
Fétuque rouge Plante de sol pauvre, peu piétiné, près de fauche Espèce peu productive, ni digestive
Fromental Espèce de sol pauvre, exclusivement fauché Espèce peu productive et surtout avec peu de repousses
Pâturin commun Plante de sol riche, de sol tassé ou peu profond Bonnes valeurs et appétence mais production essentiellement au printemps
Crételle Plante de sol pauvre, pâturée Faible appétence et productivité
Flouve odorante Plante de sol pauvre et de fauche Espèce faible valeur et productivité
Houlque laineuse Espèce nitrophile, de conditions humides et de sol pauvre Espèce moyennement productive, mais souvent support à des maladies
Vulpin des près Espèce de sol riche, humide et de fauche Espèce productive, de bonne valeur mais trop précoce pour être exploitée au bon stade

Source Gnis.


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