Brunissement, puis nécrose, de la pointe de la feuille vers la base du limbe. - Illustration Vigilance dans les rotations fourragères
Brunissement, puis nécrose, de la pointe de la feuille vers la base du limbe.

Vigilance dans les rotations fourragères

Depuis quelques années, les carences en potasse sur maïs sont devenues fréquentes dans la région. Des déficits structurels d’apports de potasse sont à l’origine de ces carences. Pour corriger ou prévenir ces situations, il devient indispensable, notamment dans les rotations fourragères, de réaliser un bilan de fertilisation et des analyses de sols.

Les cultures fourragères, comme le maïs fourrage et les prairies temporaires, sont considérées comme des espèces moyennement exigeantes vis-à-vis de la potasse. Mais leur teneur en potasse est particulièrement élevée (voir tableau 1). D’autre part, les besoins du maïs en potasse sont précoces puisque 90 % des quantités absorbées le sont avant le stade floraison.

Les carences en potasse sur maïs sont généralement diagnostiquées dans les parcelles avec un retour fréquent de cultures fourragères : maïs fourrage et prairies dont une part importante est parfois exploitée en fauche. Les parcelles en successions maïs-maïs, avec interculture de ray-grass exploité en dérobée, sont également particulièrement concernées. Bien que situées sur des exploitations d’élevage, ces parcelles avec des niveaux de rendement moyens à élevés, reçoivent parfois des quantités relativement faibles de produits organiques. Dans ces situations, une analyse de terre révèle un appauvrissement de la teneur du sol en potasse et confirme le diagnostic. À noter que la carence en potasse peut aussi affecter le rendement des autres cultures fourragères (graminées ou légumineuses), mais dans ce cas, on n’observe pas de symptômes typiques en végétation.

Des symptômes assez typiques

Les symptômes de carence en potasse sur maïs peuvent apparaître à partir du stade 4 – 5 feuilles. Ils sont assez caractéristiques : À l’échelle de la parcelle, on observe une réduction de la taille et un jaunissement des plantes, par foyer le plus souvent. La culture est irrégulière : des plantes de petite taille côtoient des plantes de taille normale.Les feuilles les plus âgées sont les plus affectées : jaunissement puis brunissement et enfin nécrose des feuilles, de la pointe vers la base du limbe. Le dessèchement des bords du limbe est également un symptôme caractéristique.

L’analyse de sol facilite le pilotage des apports

Les préconisations de fertilisation potassique reposent sur les recommandations du Comifer qui prennent en compte plusieurs critères : l’exigence de la culture, la teneur du sol en potasse, l’historique de fertilisation (le nombre d’années sans apport) et les restitutions éventuelles par les résidus de culture. Pour une rotation fourragère avec maïs fourrage et ray-grass, les doses moyennes recommandées dans la région figurent dans les tableaux 2 et 3 ci-dessous.

Rappelons que les produits organiques constituent une très bonne source d’engrais PK : la potasse qui y est contenue est disponible à 100 % pour les plantes. À titre d’exemple, 40 t/ha de fumier de bovins apportent entre 200 et 250 unités de potasse, 30 m³/ha de lisier de porc charcutier entre 120 et 150 unités…

Ce type d’apport peut cependant être insuffisant s’il n’est apporté que sur le maïs dans une rotation fourragère productive. L’impasse de fertilisation pour une année n’est possible qu’au-delà d’une teneur de 200 ppm et si un apport a été réalisé l’année précédente. La dose maxi conseillée est de 200 unités/ha, aucune réponse rendement n’ayant été observée au-delà sur les cultures fourragères, même en situation carencée.

Symptômes de carence en potasse sur maïs

Éric Masson, Emmanuelle Davy/Arvalis institut du végétal


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