La Sica revient à ses fondamentaux

Marc Keranguéven, président de la Sica Saint-Pol-de-Léon. - Illustration La Sica revient à ses fondamentaux
Marc Keranguéven, président de la Sica Saint-Pol-de-Léon.
Les légumiers bretons on fait le pari de la diversité des productions. Le président de la Sica Saint-Pol-de-Léon rappelle les avantages de cette stratégie, et en appelle à repartir sur les fondamentaux de la coopérative.

La diversification des productions reste le cheval de bataille des producteurs de légumes réunis au sein de la Sica à Saint-Pol-de-Léon. « En 1968, les choux fleurs, les artichauts et les pommes de terre représentaient 100% du chif-fre d’affaires. Aujourd’hui, ces trois légumes ne génèrent plus que 30 %. Si nous n’avions pas diversifié nos productions, nous serions sûrement en grande difficulté », avoue Marc Keranguéven, président de la coopérative légumière.

La nouveauté se teste en rayon

Cette diversité est un travail de longue durée. Et l’innovation ne paie pas toujours : le petit artichaut violet, le Carmin, n’a ainsi pas réussi à atteindre une croissance satisfaisante. « Avec Fresh’Nov, nous avons la possibilité de tester la réaction des consommateurs directement en grande surface. La salariée propose des colis aux chefs de rayon légumes, pour une mise à la vente en magasin. Nous avons ainsi constaté que le topinambour en filet violet ne plaît pas ». Une réaction d’achat qui ne se déclenche pas à la vue d’une nouveauté, l’organisation apprend de ses erreurs marketing.

Le bio ne s’arrêtera plus

Le chiffre d’affaires des légumes biologiques ne cesse de progresser (25 % en 2017). « La Sica compte 29 producteurs. 13 sont en conversion, 30 en réflexion. Le marché reste national, l’offre étant toujours inférieure à la demande. Nous n’avons pas attendu cette tendance de marché, la section bio existant depuis 20 ans ». Les légumes anciens suivent cette même tendance, avec 17 légumes dont le panais en tête des productions. « La nouveauté de cette année sera la présentation de produits hydrocoolés, qui garantissent une meilleure conservation », explique Jean-Michel Péron, secrétaire général.

Redonner le goût aux jeunes

« Nos parents ont construit l’organisation. Nous, nous en avons profité. Les nouvelles générations ne connaissent pas cette histoire. Notre volonté est de repartir sur les fondamentaux », indique Marc Keranguéven. Défendre les prix et garantir le paiement, dans un esprit de coopération, de solidarité et d’équité, avec 1 homme pour 1 voix, sont les principaux piliers selon le président. « Avec un regroupement de l’offre pour plus de transparence, il nous faut mettre en place une stratégie cohérente. Le transport coûte énormément, nous devons faire des économies partout. Pour exemple, les légumes anciens doivent être lavés avant livraison. Or, nous ne pouvons pas investir dans toutes les stations pour les équiper des outils nécessaires, c’est pourquoi nous devons centraliser nos stations ».

Un coup de jeune est aussi au programme, avec une modernisation des stations, car « les frigos datent de 30 ans. Une salade de 4e gamme doit arriver rapidement à 4 °C pour allonger sa date limite de consommation (DLC) ». Une exigence du marché que la coopérative doit relever.


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