michel-nedelec-ration-bovin-paddock - Illustration « Six repas par paddock »

« Six repas par paddock »

Michel Nédélec, à Plonévez-Porzay (29), équilibre ses rations selon la composition de ses pâtures et gère en nombre de repas le temps de séjour par paddock.

À Plonévez-Porzay (29), Michel Nédélec est très serein, car il a gagné de la souplesse dans la gestion et l’organisation de sa saison de pâturage grâce à l’aménagement de son parcellaire (mise en place des chemins d’accès aux pâtures, boviduc, etc). Le découpage de ses 13 paddocks d’1,2 ha lui permet une meilleure organisation de son pâturage. « Les vaches laitières sont dehors jour et nuit et restent 6 repas sur une pâture » précise l’éleveur qui préfère compter en repas. Ainsi, il « jongle avec les pâtures suivant leur composition » pour équilibrer l’alimentation.

« J’ai ouvert le silo de maïs il y a une semaine et, avec la pluie qui est tombé ces derniers jours (20 mm), les trèfles vont repartir, je peux prolonger la pousse de l’herbe d’un mois ». Pour ses 39 VL, le pâturage est majoritaire : 2/3 d’herbe, 1/3 de maïs, 700 g de correcteur azoté et du mélange fermier pour les vaches primipares. Il a choisi de faire sa production de lait avec du fourrage en majorité. Suivant la qualité de l’herbe, il rééquilibre avec du maïs ce qui explique son faible coût alimentaire : 50 €/1 000 L. Sa production est constante, lors de son dernier relevé, avant l’ouverture du silo de maïs, les vaches produisaient 25 L/ jour (TB : 41/ TP : 32).

Favoriser le pâturage

Michel Nédélec n’est pas dans l’optique de faire des stocks d’herbe, il préfère la valoriser pour le pâturage. « J’ai fait 50 rounds enrubannés et 50 rounds de foin » précise-t-il. « Je vais opter pour l’achat de paille pour combler ces récoltes ». Habituellement, il fait le double de stock d’herbe. Mais cette année, il a estimé que ses terrains en bord de mer n’étaient pas assez rentables. Ces prairies en MAE, située à 3 km de sa ferme, sont destinées uniquement à la coupe : sans l’apport de matière organique, elles s’épuisent.

La ferme en chiffres

  • 1 chef d’exploitation + 1 salariée (0,20 ETP)
  • 48 ha SAU 352 000 L quota lait (363 000 L réalisés sur 2013-2014)
  • 36 ha accessibles aux vaches
  • 45 vaches
  • 7  800 L vendus/ VL (en 2014)
  • 33 ha d’herbe 12 ha maïs ensilage 6 ha d’orge

Des vêlages toute l’année

La gestion des génisses et des VL est quasiment identique. À une exception, les génisses restent autour de la ferme sur des pâtures plus âgées et moins riches. Ainsi, « Je peux garder un œil sur les animaux en chaleur » rapporte l’agriculteur qui a choisi d’inséminer ses vaches tout au long de l’année pour avoir une production de lait constante. A contrario, avoir des vêlages toute l’année représente un temps de travail important et une présence permanente.

C’est une année transitoire pour Michel Nédélec. Son système va encore évoluer avec un passage en pâturage suisse. Cette année, il n’a pas signé de MAE car il ne sait pas quel chemin son successeur va emprunter. Même si les aménagements qu’il a faits orientent le système, il veut laisser le choix. Son système fonctionne : la viabilité économique lui permet d’atteindre son objectif de revenu ; l’organisation de son temps de travail lui permet de prendre des vacances ; et il veille à garder ses outils en état. Une stratégie mise en place pour une éventuelle transmission de son exploitation dans les années à venir. Civam 29 : 02 98 81 43 94

L’avis de :

Laurent Barbot à Ploërdut (56), en zone humide

Les vaches pâturent encore, y compris les paddocks intégrés après les foins. Mais la repousse est lente et l’herbe trop sèche pour être de très bonne qualité : avec les grosses chaleurs, le trèfle noircit. Les parcelles de fétuque, sur terres séchantes, restent plus vertes que celles de RGA. J’ai réouvert le silo de maïs le 3 juillet quand il faisait très chaud. Aujourd’hui, les VL ont 7 kg MS/VL/j, donc je dois corriger en azote. Pour les génisses, je complémente en foin. Côté stock, je suis serein : j’ai assez de foin pour passer l’hiver et il est de bonne qualité. J’ai aussi 41 t d’enrubannage et une 2e coupe à venir sur les parcelles coupées en foin. Civam AD 56 (07 85 26 03 02)

Vincent Couvert à Montfort-sur-Meu (35), en zone intermédiaire

En attendant la pluie, les vaches pâturent de l’herbe dure au fil avant. Ici rien n’est tombé depuis début juillet (19 mm en trois fois) et très peu en juin. J’ai ouvert le silo de maïs le 22 juillet, elles en ont 4,5 kg MS/j. La production a baissé à 17,5 kg/VL/j, les taux aussi (TB/TP à 39/29) et le rang de lactation est à 6,5. Les repousses après les ensilages ont donné du très bon fourrage qui a été pâturé jusqu’au 20 juillet. Les retours sur paddock sont maintenant supérieurs à 45 jours. Les génisses ont pâturé les 2 ha de réserve sur pied prévus pour faire du foin. Je fais bien raser les paddocks pour une bonne repousse, mais je veille à ne pas surpâturer. Cedapa (02 96 74 75 50)

Didier Motais à Loscoët-sur-Meu (22), en zone séchante

Les grosses journées de chaleur nous ont fait craindre le pire, mais on avait un bon stock sur pied. Nous sommes rassurés : même si la pluie se fait attendre, l’herbe reverdit, le trèfle reprend sa place. Les nouvelles parcelles à base de luzerne ont offert une bonne repousse et ont permis de passer la période de sécheresse. À 9,2 mois de lactation, les vaches sont toujours à l’herbe et produisent 13,6 L/VL (TB : 42, TP : 35). Le tarissement a commencé, les besoins vont diminuer. Vaches et génisses seront à l’herbe pour le mois à venir, complétée de foin ou d’enrubannage. On n’aura pas besoin de puiser dans les stocks d’hiver. Cedapa (02 96 74 75 50)


Fermer l'écran superposé de recherche

Rechercher un article