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Les systèmes de récupération des menues pailles

Utilisée en méthanisation, comme litière dans les poulaillers ou encore dans la ration des ruminants, la menue paille offre beaucoup de débouchés. Tour d’horizon des différents systèmes de récupération disponibles sur le marché.

La récupération des menues pailles intéresse de plus en plus les agriculteurs que ce soit pour des utilisations en méthanisation, comme litière dans les poulaillers ou encore dans la ration des ruminants. L’idée de départ étant de valoriser au maximum la culture en récupérant le plus de paille possible pour éviter d’en acheter à l’extérieur. Mais à l’heure actuelle, sur beaucoup de chantiers, la menue paille est laissée au sol après la moisson des céréales. Il est bon de rappeler qu’autrefois les agriculteurs la récupéraient après le battage des gerbes pour l’utiliser en alimentation animale, comme paillage… Si l’idée n’est pas nouvelle, c’est bien le mode de récupération qui l’est. Les constructeurs de moissonneuses-batteuses commencent à s’intéresser à cette demande, mais la plupart des machines en service sont équipées avec des systèmes adaptables.

3 systèmes de récupération

Le réseau Cuma Ouest travaille sur le thème de la récupération des menues pailles depuis 2012. La journée technique du 3 juillet, qui s’est déroulée à Chanzeaux (Maine et Loire) fut l’occasion de présenter les résultats et les impressions collectés sur le terrain. « Il existe plusieurs équipements de récupération : le système intégré constructeur lorsque l’on achète une moissonneuse neuve, le système adaptable de type turbine et le caisson », explique Olivier Le Mouel de la Fédération des Cuma Bretagne Ille Armor.

Avec le système intégré constructeur, les menues pailles sont dirigées dans l’andain à partir de l’éparpilleur. « Les résultats collectés en 2012 présentent de fortes variabilités entre les parcelles,  de 0,5 t/ha à 1,16 t/ha soit en moyenne 0,740 t/ha. Pour 2013 le constat est le même concernant l’irrégularité des résultats, la moyenne est de 0,279 t/ha en blé. Ça représente un gain de 8 % à 13 % de poids de paille (paille + menue paille) », indique Christopher Brachet de la FDCuma 56. Il précise aussi que 2012 était une année exceptionnelle pour la paille et que pour 2013 les rendements étaient inférieurs de 30 à 40 %.

926 kg/ha de menues pailles avec le caisson

Le système adaptable de type turbine offre 2 possibilités soit le dépôt des menues pailles sur l’andain, soit le chargement dans une remorque. Pour ce dernier, il faut qu’un tracteur et une remorque suivent la moissonneuse en permanence, comme pour l’ensilage. L’alternative est d’atteler une remorque à la moissonneuse, ce qui ralentit le chantier et complique les manœuvres. « En 2012 ce système a donné une moyenne de 1,210 t/ha, avec des résultats allant de 0,745 t/ha à 1,6 t/ha. Pour 2013, les résultats étaient de 0,352 t/ha. Le gain est de 9 à 30 % de poids de paille », selon Christopher Brachet. Le caisson qui se monte à l’arrière de la moissonneuse collecte les menues pailles et permet d’attendre d’être en bout de champ pour vidanger. Les menues pailles sont ensuite pressées ou reprises en vrac dans une remorque ou une autochargeuse. « Cet équipement a permis de récupérer 926 kg/ha de menues pailles de blé pressées en 2013. »

Des écarts selon les équipements

« On constate de gros écarts de résultats selon les systèmes utilisés », lance l’animateur de la FDCuma 56. Le système intégré constructeur est le moins régulier car il n’offre pas la possibilité de gestion du flux de menue paille dans l’andain, « plus de 100 % de variation sur certaines observations. » Avec le type turbine, il y a moins de variabilité comparée au précédent système, « ça peut aller de 20 à 30 % suivant les observations. » Enfin le caisson est l’équipement qui offre les meilleurs résultats et une garantie de régularité de rendements suivant les années, mais c’est aussi le plus cher à l’achat (45 000 €). « Le type de culture, la variété, la maturité (grain et paille), le rendement, les conditions de récolte, l’année, le type de moissonneuse (conventionnelle, axiale, hybride) et les réglages sont d’autres critères qui peuvent aussi avoir une incidence sur les rendements en menue paille. »

Système intégré constructeur

[caption id=”attachment_6722″ align=”aligncenter” width=”300″]Système intégré constructeur Système intégré constructeur.[/caption]

Avantages

  • Débit de chantier de moisson inchangé
  • Peu d’entretien supplémentaire
  • Montage d’usine ou équipement d’origine constructeur
  • Facilité de travail avec ou sans le système
  • Investissement limité (6 500 €)

Inconvénients

  • Pas de possibilité d’exporter la menue paille
  • Risque de dépôt au sol de menue paille

Commentaires – Points de vigilance

  • Système facile à mettre en œuvre
  • Le positionnement de la menue paille dans l’andain entraîne une perte au sol

Système adaptable type turbine

[caption id=”attachment_6723″ align=”aligncenter” width=”300″] Système adaptable type turbine Système adaptable type turbine.[/caption]

Avantages

  • Débit de chantier de moisson inchangé
  • Adaptable à tout type de moissonneuse
  • Permet plusieurs modes de valorisation
  • Investissement limité (10 000 €)

Inconvénients

  • Accès aux grilles plus difficile
  • En dépôt sur andain, impossibilité de déplacer les andains, (en cas de pluie) sans perte de menues pailles

Commentaires – Points de vigilance

  • Bonne conservation des bottes (plus sèches)
  • Risque de bourrage en conditions humides
  • Limite d’utilisation dans certaines cultures (colza…)
  • Adaptation hydraulique
  • Usure des tuyauteries (en PVC)

Système adaptable type caisson

[caption id=”attachment_6724″ align=”aligncenter” width=”300″] Système adaptable type caisson Système adaptable type caisson.[/caption]

Avantages

  • Utilisable sur de nombreuses cultures (céréales, colza, pois, tournesol, ray-grass, maïs…)
  • Montage possible sur toutes les moissonneuses
  • Autonomie (dépôt en bout de champ)
  • Récupération des graines d’adventices supérieure

Inconvénients

  • Investissement élevé (45 000 €)
  • Temps de reprise des tas en bout de champ
  • Encombrement (porte-à-faux) et poids sur l’essieu arrière
  • Accès aux grilles plus difficile

Commentaires – Points de vigilance

  • Adaptation de montage selon les types de moissonneuses
  • Prévoir les lieux de vidange pour optimiser le temps de récolte
  • Risque de salissement important sous les tas

Nicolas Goualan


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