Lait : Des revenus en baisse au 1er semestre 2021

Sur le premier semestre 2021, les résultats montrent une baisse des revenus en corrélation très étroite avec la baisse du prix du lait observée de l’ordre de 10 €/1 000 L. Dans les clôtures comptables du 1er semestre 2021, le prix du lait payé aux producteurs s’élève à 341 €/1 000 L. Les autres produits de l’atelier lait (viande, primes…) représentent en moyenne près de 60 €/1 000 L avec une revalorisation des vaches de réforme et une baisse du prix des veaux. La hausse du coût alimentaire commence à être perceptible Le coût alimentaire VL est en hausse de 2 € /1 000 L sur les clôtures du second trimestre, atteignant 97 €/1 000 L. Cette hausse devrait s’amplifier au cours du prochain semestre accompagnant la fin de la couverture de contrats signés en 2020 et le passage aux tarifs actuellement en vigueur pour les concentrés. Ces hausses très nettes s’appliquent autant pour les correcteurs azotés que pour les concentrés énergétiques. Les autres charges (reproduction, vétérinaire, frais d’élevage, paille…) restent stables à un niveau de 57 €/ 1 000 L. La marge brute laitière diminue de 10 €/1 000 L pour s’établir à 222 €/1 000 L dans les clôtures du 1er trimestre et 218 €/1 000 L dans celles du 2nd trimestre. Les charges opérationnelles étant globalement stables, cette baisse s’explique essentiellement par le facteur prix du lait. La baisse de la marge de l’atelier lait s’accompagne aussi d’une érosion des marges des cultures récoltées en 2020. Il en découle une baisse de la marge brute globale de 70 €/ha SAU. Avec une exploitation moyenne de 90 ha l’impact est de 6 300 €. Les charges de structure étant stables cette baisse se répercute directement sur le résultat courant qui passe de 41 000 à 34 000 € pour s’établir à 19 900 €/UTHF au 1er trimestre. La tendance est similaire pour le second trimestre. Le contexte a évolué depuis début 2021. Nous assistons à un relèvement du prix du lait à la production depuis avril avec une valorisation beurre poudre qui retrouve son niveau de début 2020 vers 350 €/1 000 L et la réouverture du marché RHD. Les laiteries, bien que prudentes, laissent entrevoir une amélioration du prix du lait sur l’ensemble de l’année. Concernant les charges, les tendances actuelles de l’observatoire Ipampa montrent une tendance globale à la hausse de l’ordre de 15 % sur les postes concentrés, carburant et engrais. Le revenu au rendez-vous avec une amélioration du prix du lait ? Dans les élevages laitiers, l’impact sur le revenu sera variable selon le type de conduite et le degré d’autonomie en intrants. Si cette tendance se confirme, cela représente une perte de 15 €/1 000 L en moyenne avec une sensibilité très marquée sur le coût alimentaire. Julien Pruneau et Guy Chollet / Cerfrance Côtes d'Armor

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