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L’OP Ouest Lactalis veut peser davantage

Finalisation de l’échelon national, négociation sur le prix, gestion collective des volumes… Les chantiers sont nombreux pour l’OP Ouest Lactalis qui représente 40 % des producteurs. Les responsables souhaitent convaincre plus largement.

Les débats ont été vifs lors de l’assemblée générale de l’Association des producteurs de lait Pays-de-la-Loire-Bretagne Lactalis (APLBL), le 2 avril à Rennes. Mais le dialogue n’a toutefois pas été rompu avec les responsables de la laiterie venus à la rencontre des producteurs : Patrice Guilloux et Christophe Barayre. Alors que Lactalis a terminé l’année avec un décrochage de prix de – 3,94 euros/1 000 L par rapport aux autres grandes laiteries de l’Ouest, les producteurs attendent mieux pour 2014.

Le lissage en contrepartie des indicateurs économiques

En début d’année, Lactalis a décidé la mise en place d’une politique de lissage des prix à la production avec des retenues de 15 euros sur janvier et février, 30 euros sur mars et 10 euros sur avril. « C’est une opération d’ajustement de la saisonnalité. Ces montants vont être redistribués plus tard dans l’année », précise Patrice Guilloux. « Nous avons accepté ce lissage en contrepartie d’un prix basé sur des indicateurs économiques ; c’est le socle, garant d’une totale transparence », précisent Frédéric Lachambre, producteur de lait dans le Maine-et-Loire et président de l’APLBL, et Sébastien Amand, président de l’Unell, Union nationale des OP (organisations de producteurs) Lactalis.

Ne leur apportant aucune contribution financière et plutôt réticent à leur création au départ, Lactalis s’est finalement engagé dans des échanges avec les OP, « ne se limitant pas au prix. Nous avons aussi souhaité aborder la question des quantités, assurant aux producteurs un volume contractuel qui ne pourra pas baisser. Les volumes supplémentaires et les règles d’attribution seront discutés avec les OP », affirme Patrice Guilloux, précisant que la laiterie préfèrera une maîtrise de la production pour accompagner le marché. Frédéric Lachambre rappelle que l’APLBL est favorable à des indicateurs interprofessionnels sur la question des volumes également. Les responsables souhaitent conforter la mobilisation des producteurs sur le terrain. « Pour rendre l’adhésion attrayante, les producteurs organisés pourraient être traités différemment, par exemple via la mutualisation des réserves de pénalités. »

L’APLBL aujourd’hui élargie

L’APLBL s’est élargie aux groupements de producteurs de l’Ouest de la France et rassemble désormais 1 300 adhérents livrant 510 millions de L de lait. Elle représente environ 40 % des producteurs Lactalis de la zone Ouest. L’APLBL travaille aussi en lien avec les autres régions au sein de l’Unell. L’organisation verticale se structure.

Un contre-pouvoir utile

Invité à l’assemblée, Jean-Paul Guéry, animateur du Syndicat des producteurs de semences de maïs du Maine-et-Loire, a expliqué l’organisation de sa structure qui rassemble 100 producteurs sur 3 000 ha. « Notre but est d’exercer un contre-pouvoir utile, en partenariat avec Limagrain. Nous avons une cogestion pour l’attribution des contrats et pour une caisse de risques permettant de réduire les écarts entre deux années, entre les producteurs, entre variétés. Nous avons également un contrat collectif d’assurance-récolte. Les prix sont calculés en fonction de nos charges. Nous recherchons l’équité de traitement entre les producteurs, pas l’égalité. Des primes qualité existent », détaille Jean-Paul Guéry. Un exemple d’organisation dans une production bien différente du lait toutefois. Précisons aussi que tous les producteurs sont forcément adhérents au syndicat qui certifie leurs semences. Un atout pour peser. Agnès Cussonneau


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