Un code couleur pour les seaux des buvées

Le diable se cache dans les détails aussi dans la nurserie. Astuces du quotidien et bons réflexes aident à élever des petits veaux en bonne santé. Au Gaec de Mézerais, les tout jeunes veaux démarrent en niche individuelle en recevant colostrum et laits des premières traites en deux buvées quotidiennes. Auparavant, les niches étaient exposées au nord. En 2015, au moment de la mise en service du nouveau bloc génisses, elle ont été déplacées au sud, sous un auvent et sur un sol en caillebotis. « C’est plus sec et plus sain. Ce gain de confort et de bien-être pour les animaux, nous le mesurons à la consommation de paille. Avant, il fallait entretenir la litière tous les jours. Maintenant, c’est tous les deux jours. Il y a aussi moins de problèmes de diarrhée », rapporte Cyril Montier. Notons également que le traitement contre la cryptosporidiose administré aux veaux la première semaine de vie depuis 2013 a aussi amélioré la situation. Kaolin et morceaux de pierres à lécher A partir du 5e jour, les veaux entrent dans un programme d’aliment d’allaitement (à base de lactosérum). « Nous essayons d’être très vigilants sur la température de préparation. Auparavant, nous rajoutions la poudre sur l’eau chaude. Désormais, en versant l’eau à 45°C sur la poudre, la dissolution est meilleure. » Les seaux sont préparés un par un. Pour éviter toute erreur de dosage en passant d’un intervenant à un autre (associés, salariés, stagiaires), les consignes sont clairement affichés au tableau de la cuisine. Mieux, comme il est toujours possible d’être déconcentré en pleine préparation par un coup de fil ou autre, au Gaec, existe un code couleur pour les seaux des buvées : « 2 L d’eau chaude dans les oranges, 3 L dans les jaunes, 4 L dans les bleus… » Autre astuce, en case collective, les jeunes animaux ont accès à du kaolin (argile) « qui régule le transit en cas de déjection liquide » et de petits morceaux de pierres à lécher cassées par les vaches « pour les occuper et éviter les problèmes de succion ». Des nourrisseurs à la hauteur Dès l’âge de deux semaines, alors qu’ils ne reçoivent plus qu’un repas lacté par jour, les veaux commencent à s’intéresser à la paille et à l’aliment qu’ils ont à disposition. Surtout, dans les cases collectives, les jeunes veaux bénéficient désormais de nourrisseurs à leur hauteur. « C’est un conseil du technicien de Bovins Croissance qui suit l’élevage. Une astuce toute bête. Ainsi, très vite, ils fouinent et reniflent… C’est flagrant, depuis, la consommation de granulés a beaucoup augmenté : avant, les animaux craignaient de passer la tête par le cornadis et tardaient à s’intéresser aux aliments secs. » En 8e semaine, lorsqu’on commence à baisser la quantité de poudre, ils consomment déjà 1,5 à 2 kg d’aliment. « Quand ça fonctionne bien, l’élevage des veaux est un boulot intéressant », termine Cyril Montier.

Un code couleur pour les seaux des buvées

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