Semis de maïs : Limiter le nombre de passages

Adepte du travail du sol simplifié, Romain Lecorgne teste différents outils pour gagner du temps au semis et limiter l’érosion des sols. Au Gaec des 2 rives, à Plorec-sur-Arguenon (22), le semoir est de sortie depuis une dizaine de jours, pour semer les 76 ha de maïs avant les pluies annoncées. « Depuis quelques années, nous testons des techniques de semis pour répondre à différentes problématiques, à savoir réduire le temps de travail, limiter l’érosion et optimiser la vie du sol », explique Romain Lecorgne, un des associés. « Je m’interroge sur les itinéraires de semis de maïs : le plus souvent, on travaille la terre pour la faire sécher. Trop sécher. Alors aujourd’hui, je recherche les techniques qui permettent de conserver l’humidité du sol. Et si on peut obtenir un rendement équivalent ou mieux en un passage de tracteur au lieu de 3 ou 4, c’est autant de temps, de gasoil et de pièces d’usure de gagnés… », poursuit-il. Un ou deux passages avec le strip-till Aussi, l’année dernière, le Gaec a investi dans un semoir Väderstadt : « Un outil qui sert à tous les semis et qui permet de travailler vite. On peut semer dans une surface plus motteuse. De plus, la herse recouvre les traces des roues. En cas d’orage, il y a peu d’érosion. » Et, dans la liste des atouts, l’agriculteur cite aussi l’espacement des rangs de 125 mm, avec un moindre enherbement. Les premières parcelles ont été ainsi semées jeudi 29 avril. En ce début de semaine, Romain Lecorgne teste d’autres manières de semer du maïs en un passage, sur une ancienne prairie. La parcelle a reçu du glyphosate le 19 avril. Lundi 3 mai, un semoir Duro a été monté en combiné sur un strip-till. « Cette méthode permet de semer en direct, sans le passage d’un fissurateur avec canadien et semoir. La dent du strip-till a travaillé la ligne de semis sur 23 cm de profondeur. ». La technique fonctionne bien dans la terre assez sableuse, les graines sont recouvertes par 4 cm de terre, « pour aller chercher le frais ». « Mais nous avons dû passer un rouleau derrière le semoir pour bien refermer le sillon, une des limites du strip-till. La technique me séduit, malgré le coût du matériel. Et, en remuant moins de terre, ce sera sûrement un atout contre les adventices. » Autre outil testé, mais en deux passages cette-fois-ci, un strip-till à disques a permis de travailler la ligne de semis le 20 avril. Depuis, la terre s’est réchauffée et ce travail préalable a permis de disposer d’une terre fine. Le grain de maïs, semé lundi avec un semoir monté sur le strip-till à dents, sera donc en contact avec de fines particules de terre. « Le rotasemis » en action Dernière modalité mise en place dans la parcelle, le « rotasemis », élaboré à la station expérimentale de Kerguéhennec (56) : c’est un outil animé qui permet de créer une terre fine uniquement dans la ligne de semis, pour une bonne levée de la semence. La terre est souple, comme dans un sol travaillé. « Nos différents essais montrent que c’est avec ce travail de sol simplifié qu’on se rapproche le plus des résultats de rendement obtenus avec du labour », note David Bouvier, conseiller agronomique à la Chambre régionale d’agriculture. Le concept ? Un rotalabour qui ne travaille que sur les 4 lignes de semis est placé derrière un fissurateur à dents. « Avec le semoir derrière, l’outil est plus lourd, tasse plus le sol et nécessite plus de traction. Sur RGA, il donne plus de champ libre aux adventices. La technique devrait mieux fonctionner sur une dérobée. Mais son coût est intéressant… », relève l’agriculteur. Des résultats seront visibles dans quelques semaines, lors de la comparaison des bandes semées vers le stade 3 feuilles…

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