fourrage-alimentation-lait - Illustration C’est l’heure de faire son bilan fourrager

C’est l’heure de faire son bilan fourrager

Déjà utile en année normale pour gérer ses stocks, le bilan fourrager est encore plus nécessaire dans le contexte actuel.

Tant que les maïs ne sont pas faits, le bilan fourrager ne sera que partiel. Mais il est cependant utile de réaliser une approche assez précise car une première évaluation des stocks permet de déterminer si des achats de fourrage (maïs sur pied, enrubannage) ou des adaptation d’effectifs animaux sont nécessaires.

Prévoir les longs hivers

Un bilan fourrager s’appuie sur deux données essentielles : la durée de la période concernée et le nombre d’animaux à alimenter. Pour la durée, il est préférable de ne pas voir trop juste ; comme retenir une rentrée tardive en stabulation ou une mise à l’herbe précoce. Les hivers sont parfois longs et les stocks fondent comme neige au soleil… Pour les vaches laitières par exemple, la période hivernale s’étire en moyenne sur 160 jours, auxquels il faut ajouter 30 jours à demi-ration (soit 15 jours de ration pleine) pour la transition de mise à l’herbe.
Pour les effectifs, il faut se baser sur le nombre moyen d’animaux par catégorie et calibrer la consommation par animal (voir tableaux 1 et 2).
Pour l’évaluation des stocks, la méthode la plus rapide – et la plus approximative – est la comparaison « à l’œil » du volume occupé par les récoltes dans les silos ou les granges par rapport à celui d’une année « normale ». Cela donne une idée de l’ampleur du déficit fourrager éventuel, mais reste très imprécis.

Ne pas surestimer les stocks

L’évaluation exacte des stocks est délicate, surtout pour les ensilages. Pour le comptage de rounds ou big-ballers, c’est en revanche simple ; encore faut-il connaître le poids (tableau 3). Pour les ensilages, il ne faut pas minimiser les pertes : une pourriture de surface est observée à l’ouverture ? Il faut alors déduire cette couche de la hauteur du silo. « Il faut aussi déduire les pertes en cours d’utilisation de l’ordre de 5 % en hiver en bonnes conditions et 10 à 15 % lorsque le tas continue de chauffer ou en été. Pour les ensilages d’herbe, on retient les mêmes valeurs diminuées de 10 %. Pour les ensilages mi-fanés en brins longs, on soustrait 20 % des valeurs du maïs », explique Roger Palason, Institut de l’élevage. Et d’ajouter : « Lorsque le cubage du silo est réalisé moins de trois semaines après sa fermeture, il faut soustraire du volume calculé 5 % à dix jours et 3 % à 20 jours pour un ensilage à plus de 26 % de MS et environ le double pour un ensilage à moins de 22 % de MS ». Attention également à ne pas surévaluer la densité ; elle varie selon le taux de matière sèche, la hauteur du tas, le type d’ensilage, le tassement du tracteur. « Des tables ont été établies en fonction de la teneur en matière sèche et de la hauteur silo » (tableau 4).

Rattrapage d’automne

Aujourd’hui, de nombreuses prairies sont en attente d’une bonne pluie. Elle devrait assurer « un bon redémarrage des prairies, comme ce fut le cas à chaque fois pour les sécheresses passées (1976, 1986, 1997, 2003….) », observe Roger Palason, Institut de l’élevage. « Avec de l’eau et un minimum de chaleur, une prairie qui n’a pas produit au printemps produit plus en automne qu’en année normale. Cela devrait permettre, soit de réaliser quelques ensilages ou enrubannages, soit de maintenir au pâturage jusqu’en fin d’automne des animaux à besoins modérés (génisses, vaches taries…) et d’économiser d’autant sur les stocks. De même, l’utilisation de dérobées semées après céréales permet de réaliser une coupe ou de faire pâturer à l’automne ».


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