pesons-stephane-bellamy-guillaume-bouruet-dinde-chair-nutrea-aviculture - Illustration Simplifier le travail en aviculture

Simplifier le travail en aviculture

Ces dernières années, les éleveurs de volailles bretons ont très peu investi dans des poulaillers neufs. Les causes sont multiples. Tout d’abord, les crises successives qui ont frappé les différentes productions n’ont pas rassuré les banquiers, ni incité les aviculteurs à augmenter leurs effectifs. On peut aussi citer les multiples freins environnementaux au développement ainsi que le parcours du combattant administratif pour mener à bien un nouveau projet. De plus, les contrats d’intégration ne permettent pas souvent une juste rémunération du travail des éleveurs, d’autant plus lorsqu’ils sont arbitrairement revus à la baisse. Si les investissements n’ont pas pu être concentrés sur la modernisation des bâtiments, les éleveurs ont reporté leurs efforts vers des outils visant l’amélioration des conditions de travail… Au travers des témoignages de ce dossier, vous découvrirez les solutions adoptées par certains aviculteurs en matière de paillage, de pesée automatique, de déchargement des poussins ou encore de gestion des paramètres d’élevage à distance. Mais malgré l’amélioration de leur confort au quotidien, une question reste en suspens : « Y aura-t-il du travail demain ? » L’inquiétude qui gagne les campagnes en ce moment est de savoir si les poulaillers vont continuer à être chargés et comment la filière va rebondir pour appréhender l’avenir. Nicolas Goualan[nextpage title=”La pesée n’est plus une corvée”]

Les pesons investissent les élevages petit à petit. Éleveurs, intégrateurs et abattoirs n’y trouvent que des avantages : moins de pénibilité, un suivi technique amélioré et des poids moyens annoncés très proches de ceux trouvés au moment de l’abattage.

Le groupement Univol et Nutréa ont incité les éleveurs à investir dans des pesons automatiques depuis début 2013 en versant une subvention de 30 %. Trois marques d’appareil sont proposées aux éleveurs : le Pesateq, le Sodalec et le Tuffigo. « J’ai choisi le Pesateq pour son prix tout d’abord mais aussi pour sa simplicité de mise en place grâce à son alimentation par batterie. Il est donc très facile à déplacer de la partie occupée par les femelles vers le côté des mâles lorsque je réalise un lot de dindes », observe Stéphane Bellamy, aviculteur à Maxent (35).

Deux ans de retour sur investissement

Pour les femelles, un départ pour l’abattoir prévu courant de la 12e semaine d’élevage demande des pesées régulières à partir de la 8e semaine. Les mâles partant à l’âge de 18 semaines, il faut envoyer à son intégrateur les poids moyens à partir de la 14e semaine. Guillaume Bouruet, responsable dinde de chair chez Nutréa, explique : « Pour obtenir une bonne moyenne, il faut un minimum d’une pesée par semaine et le faire sur une centaine d’animaux à chaque fois. C’est une grosse contrainte pour les éleveurs et certains avouent même ne plus le faire. Peser 100 dindons faisant entre 13 et 18 kg et se débattant n’est pas simple. » Pourtant il y a un enjeu à le faire sérieusement, les abattoirs cherchent à avoir des poids moyens annoncés au plus proche de la réalité. L’intégrateur verse donc une prime incitative aux éleveurs lorsque le poids moyen annoncé départ élevage est proche de celui trouvé à l’abattoir. « La pesée manuelle est très souvent imprécise et ne permet donc pas de toucher la prime versée par Nutréa. J’ai investi 1 380 € pour acheter l’appareil. Je suis équipé depuis un an et j’ai touché cette prime à chaque fois. À ce rythme-là, le retour sur investissement est de deux ans », calcul l’éleveur. Et de rajouter : « Sans parler de la pénibilité en moins et du gain de temps de ne plus avoir à peser à la main. »

[caption id=”attachment_10059″ align=”aligncenter” width=”300″]Le peson enregistre le nombre d’individus pesés sur la journée, le poids, le GMQ et l’homogénéité du lot Le peson enregistre le nombre d’individus pesés sur la journée, le poids (mini, moyen, maxi), le GMQ et l’homogénéité du lot.[/caption]

250 pesées en moyenne par jour

Le peson enregistre le nombre d’individus pesés sur la journée, le poids (mini, moyen, maxi), le GMQ et l’homogénéité du lot. « Tous nos pesons sont à transmission de données. Celles-ci sont transférées tous les jours de chez les éleveurs vers un serveur, grâce à une puce téléphonique, implantée dans le peson », précise Guillaume Bouruet. L’éleveur, de son côté, peut récupérer les informations enregistrées à n’importe quel moment de la journée. Il lui suffit d’envoyer un SMS vers le numéro de l’appareil qui lui renvoie un message dans les secondes qui suivent avec toutes les données enregistrées sur la journée. « En moyenne sur une journée le peson valide 250 pesées », observe l’aviculteur. Nicolas Goualan

L’avis de Guillaume Bouruet, Responsable dinde de chair chez Nutréa

Le système de pesée automatique nous permet d’avoir des données fiables et surtout exploitables avec le service nutrition. La remontée de ces informations nous aide à faire évoluer les formules alimentaires pour améliorer les indices de performances. En ce moment, sur l’élevage de Stéphane Bellamy, un bâtiment est chargé en Grade Maker et l’autre en Prémium. Ça nous permet de suivre au mieux cette nouvelle souche Prémium, arrivée dans les élevages fin 2012 afin de bien étudier et d’optimiser les différents paramètres de croissance. D’autre part, le peson est aussi un indicateur d’alerte pour l’éleveur. Si le GMQ n’est pas bon sur plusieurs jours, c’est qu’il y a un souci. C’est donc une aide au suivi technique qui est complémentaire du suivi des consommations d’eau et d’aliment. [nextpage title=”Gérer et vérifier les paramètres d’élevage avec son smartphone”]

Suite à la conversion de ses bâtiments en volaille de chair, Valérie Le Biavant a opté pour l’installation de boîtiers Avitouch pour gérer les paramètres d’élevage. Elle a ajouté l’option de suivi à distance notamment par smartphone et est aujourd’hui plus sereine lorsqu’elle doit s’absenter de l’exploitation.

« Au moment de basculer de la production d’œufs vers l’élevage de volaille de chair, j’avais peur de toute cette problématique de gestion de ventilation, hygrométrie… C’est alors que Bastien Cougard, gérant de l’entreprise Elevagelec, m’a présenté l’Avitouch de chez Tuffigo/Rapidex qui automatise toute la gestion de l’ambiance du bâtiment ce qui m’a vraiment rassurée », confie Valérie Le Biavant, éleveuse de poulet lourd pour Sanders à Priziac (56). L’ajout du « Pack Dialogue » permet à l’éleveuse de contrôler les paramètres d’élevage à distance que ce soit sur son téléphone portable, son ordinateur ou sa tablette.

[caption id=”attachment_10061″ align=”aligncenter” width=”300″]Bastien Cougard, gérant d’Elevagelec et Valérie Le Biavant, éleveuse de poulets de chair Bastien Cougard, gérant d’Elevagelec et Valérie Le Biavant, éleveuse de poulets de chair.[/caption]

De la ponte à la chair

L’éleveuse s’est installée en 1991 en pondeuse en reprenant un bâtiment existant de 1 400 m2 et en construisant un poulailler de 1 100 m2. « Au moment de faire la dernière mise aux normes, j’ai décidé d’arrêter les œufs. L’avenir de la production me faisait peur. Beaucoup d’éleveurs ont augmenté leur cheptel. Dans mon cas, le passage de 60 000 à 100 000 poules m’obligeait à faire un bâtiment neuf et à réinvestir lourdement, ce dont je ne voulais plus. » La décision de faire évoluer ses bâtiments pondeuses vers une production de volailles de chair est prise en 2012. Bastien Cougard, l’installateur, détaille : « Nous avons installé des chaînes d’alimentation, des lignes d’abreuvement, modifié la ventilation, l’éclairage des deux poulaillers et mis un Avitouch dans chaque poulailler. Pour le 1 100 m2, il a fallu monter une deuxième charpente à l’intérieur du bâtiment pour en diminuer le volume. »

[caption id=”attachment_10062″ align=”aligncenter” width=”300″]L’éleveuse accède depuis son smartphone à tous les paramètres de gestion des conditions d’élevage L’éleveuse accède depuis son smartphone à tous les paramètres de gestion des conditions d’élevage.[/caption]

Le suivi à distance est devenu indispensable

« L’appareil est facile d’utilisation et très intuitif. J’ai très vite appris à gérer les programmes lumineux et à modifier les paramètres de ventilation quand c’est nécessaire. Le suivi de la consommation d’eau et d’aliment est très pratique et permet de détecter un problème éventuel sans rentrer dans le poulailler. Il est évident que ça ne remplace pas le passage de l’éleveur », raconte Valérie Le Biavant. D’autre part, suite à un départ de poulets pour l’abattoir, une fois que le nombre d’animaux sortis est enregistré dans le boîtier, celui-ci modifie automatiquement les consignes de ventilation. Le suivi à distance des paramètres d’élevage est devenu indispensable pour l’éleveuse, grâce à l’application installée sur son smartphone qui reprend exactement l’écran de l’Avitouch. « Pouvoir vérifier en temps réel ce qui se passe dans mes poulaillers me rassure lorsque je doit partir de l’exploitation. Je crains toujours une fuite d’eau ou un problème de ventilation quand je m’absente. »

Possibilité d’utiliser la connexion internet du domicile

Le Pack Dialogue nécessite une connexion internet sur site. Mais si l’éleveur possède internet à son domicile et que le poulailler se trouve à moins de 500 m, l’installation d’un kit liaison par wifi extérieure est possible. Si la distance est comprise entre 500 et 1 500 m, l’installateur peut mettre en place la fibre optique pour connecter le boîtier Avitouch à la connexion internet du domicile. Cela évite de payer deux abonnements internet. Le coût de l’installation est d’environ 800 €, ce qui est vite amorti lorsque l’éleveur économise le prix d’un abonnement annuel à internet.

L’installateur peut parfois dépanner à distance

Valérie sait aussi qu’elle peut compter sur son installateur en cas de problème et ça, 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24 : « Il y a toujours quelqu’un de service. » Bastien Cougard précise : « Si l’éleveur m’y autorise et me donne son code d’accès, je peux me connecter à son Avitouch à distance via mon smartphone ou un ordinateur. Cela me permet, dans la mesure du possible, de dépanner à distance. Très souvent, des éleveurs ne se rappellent plus comment accéder et modifier certaines fonctionnalités. Ils se mettent alors devant l’écran de leur boîtier et la manipulation que j’effectue à distance se fait en même temps sur leur écran ; cela m’évite des déplacements inutiles ou des explications compliquées au téléphone. » L’Avitouch est évolutif et laisse des voies de développement aux installateurs. « On peut ajouter des choses, comme la possibilité de couper ou de lever les chaînes d’alimentation à distance. » Cela évite à l’éleveur un déplacement au poulailler pour la mise à jeun des volailles avant un départ pour l’abattoir. Nicolas Goualan[nextpage title=”Mise en place simplifiée, container adopté”]

L’investissement dans un container pour la mise en place des poussins a permis aux éleveurs de gagner du temps et de rendre cette étape moins pénible.

L’arrivée des poussins sur l’élevage est souvent synonyme de corvée pour les éleveurs. Sur un élevage de 4 200 m2 de bâtiments comme celui de Pierre et Françoise Lec’hvien à Langoat (22), cela représente 1 380  caisses  de 100 poussins à décharger. « Avant l’achat du container à poussins Gallindoor, il fallait cinq personnes pour assurer le déchargement ; aujourd’hui trois personnes suffisent », raconte l’éleveur.

[caption id=”attachment_10064″ align=”aligncenter” width=”300″]Pierre et Françoise Lec’hvien, aviculteurs Pierre et Françoise Lec’hvien, aviculteurs.[/caption]

Capacité de 20 000 poussins

Le principe est simple, les caisses de poussins sont vidées, directement à leur sortie du camion, dans le container (en acier galvanisé). « Quand un étage est rempli, c’est-à-dire avec 30 caisses, on passe au suivant en fermant la séparation en plastique qui coulisse facilement dans un rail. » Le Gallindoor dispose de 6 étages et ce modèle de 2,50 m par 1,60 m a une capacité de 20 000 poussins. Avantage, les poussins n’ont pas le temps de prendre froid et le travail se fait en extérieur. Cela évite aussi aux éleveurs d’attraper un coup de chaud au moment de vider les caisses dans le poulailler et limite aussi les déperditions de chaleur lorsque les portails restent ouverts au moment d’entrer et de sortir les caisses. « Le chargement prend environ 10 minutes à deux personnes plus une pour débarrasser les caisses. C’est un gain de temps considérable comparé à la méthode 100 % manuelle. C’est encore plus rapide lorsque le couvoir ne met pas de papier dans les fonds de caisses, ce qui n’est pas le cas sur cette livraison », précise Pierre Lec’hvien.

[caption id=”attachment_10063″ align=”aligncenter” width=”300″]Les six étages du container sont chargés en 10 minutes Les six étages du container sont chargés en 10 minutes à côté du camion ce qui évite d’envoyer les caisses dans le poulailler.[/caption]

Moins de pénibilité

Une fois chargé, le container est introduit dans le poulailler avec un télescopique. La trappe frontale est alors ouverte ; le chauffeur incline le Gallindoor et les poussins de tous les étages glissent vers le sol. Le téléscopique se dirige en marche arrière vers la sortie afin de répartir les poussins sur toute la longueur du bâtiment. L’opération sera répétée trois fois par bâtiment. « Moins de 30 minutes après le déchargement, les poussins occupent toute la surface du poulailler et sont déjà sous les pipettes et à s’alimenter », fait remarquer Pierre. De leur côté, les chauffeurs apprécient le débit de chantier et confient : « C’est plus facile pour nous et plus rapide ; on a plus à trimbaler les caisses. C’est dommage qu’il n’y ait pas plus d’éleveurs équipés. »

Un constat qui sonne comme une évidence lorsque Françoise se remémore : « Par le passé, il fallait amener toutes les caisses dans le poulailler et les disposer sur toute la longueur du bâtiment afin que les poussins se répartissent bien sur toute la surface. Puis il fallait décharger les caisses une par une et enfin les sortir du bâtiment. » Elle poursuit : « Aujourd’hui on ne ferait plus sans le container, on a gagné en confort et on n’a plus mal au dos. » Seul inconvénient, pour le confort des poussins, il ne faut pas qu’il pleuve au moment du chargement du container. Sinon il faut un hangar à proximité du poulailler, ce qui n’est pas le cas partout. « Sur une année d’utilisation et 5 démarrages, je n’ai eu de la pluie qu’une seule fois et c’était tout à la fin. Il n’y a donc pas eu de conséquences négatives sur les animaux. » Nicolas Goualan[nextpage title=”La pailleuse automotrice a remplacé les fourches”]

Les associés du Gaec Trégué, à Bodilis (29), utilisent depuis plusieurs années une pailleuse automotrice dans leurs poulaillers. Gain de temps, amélioration des conditions de travail et confort des animaux font partie des avantages de cet investissement.

« Simplicité, rapidité et efficacité », voici les mots qui viennent à l’esprit de Denis Le Mer, associé à son frère Philippe au sein du Gaec de Trégué à Bodilis (29), lorsqu’il décrit leur pailleuse automotrice de la marque Altec. Le passage au paillage mécanisé, en 2001, était la suite logique à la rénovation des 8 000 m2 de poulaillers. Le remplacement des chaînes à pot par des chaînes multibec, le changement des abreuvoirs et la révision de l’installation de chauffage ont permis de tout motoriser avec des treuils électriques. Ces investissements permettent un accès facile à une pailleuse automotrice dans les bâtiments puisque les chaînes d’alimentation, l’eau et les lignes de chauffage peuvent se lever facilement et sans effort. « Suite à l’arrêt des farines animales, les litières étaient beaucoup plus grasses et il fallait pailler très souvent, voire tous les jours. C’est aussi ce facteur qui nous a poussé à investir dans une pailleuse », raconte l’éleveur.

Familiariser les volailles très tôt à la machine

Les lots de dindes sont démarrés sur paille. Afin d’obtenir un broyage encore plus fin de la litière, les big broyés sont repassés dans une ensileuse modifiée. Les éleveurs mettent environ 7 kg de paille par m2 au démarrage. Ils utilisent ensuite des copeaux jusqu’à la fin du lot. Un premier passage avec la pailleuse est effectué à partir du 10e jour, même si la litière est sèche : « On familiarise très tôt les animaux à la machine, ça évite qu’ils se tassent par la suite. Au bout de 3 à 4 interventions, ils sont habitués. », commentent les éleveurs. L’automotrice qu’ils utilisent a été modifiée par le fabricant par rapport à la version de base : « Ce modèle a été mis au point par le fabricant suite aux remarques remontées par des éleveurs Léonards. Le poste de conduite est passé à l’avant pour ne plus prendre de poussière dans la figure. Pour répartir les copeaux (ou la paille), deux plateaux étaient montés d’origine ce qui laissait trop de copeaux à l’endroit ou était passé l’engin et pas assez en zone sale (sur les côtés). Le passage à un plateau a solutionné ce problème, créant en plus un effet soufflerie pour une bonne projection », explique Denis Le Mer. L’ajout d’un carénage tout autour de la machine pour éviter d’écraser des volailles est la modification « maison ».

Une vraie toupie, ça tourne tout seul

Pour gagner en efficacité, l’idéal est d’être à deux ; un sur la machine et l’autre devant pour ouvrir les portails et chasser les dindes qui se mettent sur le passage. Denis précise : « Pour mettre des copeaux dans un poulailler de 1 500 m2, il nous faut de 5 à 10 minutes. L’engin est équipé de 3 roues, les manœuvres sont donc faciles et rapides. C’est une vraie toupie, ça tourne tout seul. » Et de poursuivre : « Sur certaines périodes, surtout lorsque l’on bascule en aliment engraissement ou la litière est plus grasse, on va pailler tous les jours. Mais grâce à l’automotrice ce n’est plus une contrainte ; on n’hésite plus à y aller même le dimanche tellement c’est rapide. » Les éleveurs sont conscients que le confort des animaux passe par une bonne litière et qu’il faut préserver les coussinets des volailles dès le plus jeune age. Pour y arriver ils révèlent ajouter des copeaux en moyenne 25 fois par lot entre la 2e et la 15e semaine d’élevage. Par ailleurs, l’investissement dans une pailleuse automotrice s’élevant tout de même à 23 000 € il faut un minimum de 4 000 m2 de surface pour l’amortir. Nicolas Goualan[nextpage title=”Plus jamais sans ma remorque pailleuse”]

Après des années à pailler ses poulaillers à la main, l’arrivée de la remorque pailleuse est vécue comme un véritable soulagement par Olivier Rousseau.

« Avant je paillais manuellement avec des bacs de 200 litres que je remplissais de paille à la main. Je multipliais les allers-retours entre les poulaillers et le hangar de stockage de paille pour obtenir un résultat satisfaisant. Pour ne pas être découragé, je n’ai jamais compté combien de bacs il me fallait pour pailler un poulailler.

[caption id=”attachment_10071″ align=”aligncenter” width=”300″]Les poulets ne sont pas dérangés lorsqu’Olivier ajoute la paille broyée. Les poulets ne sont pas dérangés lorsqu’Olivier ajoute la paille broyée.[/caption]

Je sais juste que je passais environ 5 heures pour faire 1 000 m2 », explique Olivier Rousseau, éleveur de poulets standard pour Agrial à Moutiers (35). Conscient qu’avec une surface de 3 800 m2 en bâtiments, ça ne pouvait pas durer, sous peine d’y laisser sa santé, il se décide à acheter une pailleuse en 2009. Le choix de la machine n’a pas été compliqué puisque la pailleuse automotrice n’était pas envisageable en poulet à cause des risques d’étouffement.

La paille stockée en vrac

« J’ensile les andains de paille au champ quand elle est bien sèche. La paille est ensuite stockée en vrac dans un hangar de l’exploitation. C’est plus facile pour le chargement de la pailleuse et ça évite d’avoir des paquets qui peuvent bourrer dans le cône à la sortie de la pailleuse. »

Un investissement de 24 500 € pour 3 800 m2

De plus, Olivier Rousseau étant seul sur l’exploitation, il lui était indispensable de trouver une machine ne nécessitant pas l’intervention de main-d’œuvre supplémentaire. Il se tourne logiquement vers la société Dussau et achète une remorque pailleuse « Méca-Pulse ». Il investit 21 000 € dans la remorque et 3 500 € au total pour équiper ses trois poulaillers de rails et tuyaux pour la distribution de la paille. « La remorque, une fois chargée en paille broyée ou copeaux, est raccordée au tuyau extérieur situé au milieu du poulailler. Elle ne rentre donc jamais dans les bâtiments et limite ainsi le risque de contamination croisée », explique l’aviculteur. Une fois en route, la prise de force du tracteur entraîne un compresseur qui envoie de l’air pour propulser la paille dans le tuyau situé à l’intérieur du bâtiment. « Je circule ensuite au milieu des poulets et repartis la litière selon les besoins. J’ai une télécommande pour mettre en route et arrêter la soufflerie, elle me permet aussi de varier entre deux vitesses d’alimentation. »

Un outil polyvalent

Avantage non négligeable de la remorque Méca-Pulse, l’éleveur peut s’en servir pour transférer de l’aliment du silo d’un bâtiment à un autre. Il suffit de remplir le godet du télescopique d’aliment et ensuite de charger la remorque. Une fois la quantité d’aliment chargée dans la remorque le fonctionnement est le même que pour la paille. Le tuyau est envoyé de la remorque vers le haut du silo puis la soufflerie est mise en route à puissance maxi. Le transfert d’aliment s’effectue alors à la vitesse de 10 tonnes à l’heure selon Olivier Rousseau.

Gain de temps et confort pour l’éleveur

Le paillage ne prend plus qu’une heure et demie par bâtiment contre cinq heures auparavant. « Je commence à pailler à 18 semaines, puis tous les quatre à cinq jours, voire plus souvent suivant l’état de la litière. » Olivier Rousseau est très attentif au confort de ses volailles et indique que depuis qu’il paille plus souvent, l’hygrométrie a diminué dans les poulaillers. « Il ne faut pas attendre que la litière soit grasse sinon on voit rapidement des pododermatites se développer et des brûlures aux bréchets apparaître, entraînant des saisies à l’abattoir. » Cet investissement est sans aucun doute très bénéfique pour les volailles et les performances techniques. Mais c’est surtout un gros gain de temps et une réelle amélioration des conditions de travail de l’éleveur. Nicolas Goualan


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