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Herbe, de la qualité en quantité

La pluie arrive à point nommé. Elle va permettre une reprise de la pousse de l’herbe. Les fortes chaleurs des semaines précédentes ont quelque peu modifié les pratiques de Philippe Cloarec, à Hanvec (29).

Chez Claudette Roy et Philippe Cloarec à Hanvec, à l’ouest des Monts d’Arrée (29) en zone humide, la chaleur écrasante de la semaine dernière nous conduit à discuter pâturage « au frais ». Les 48 vaches laitières, quant à elles, paissent tranquillement. « On a mis deux abreuvoirs dans le champ, au cas où » indiquent les éleveurs. Les vaches sont jour et nuit dehors et ont comme plat unique de l’herbe pâturée depuis le 15 mars environ. Elles ne rentrent que pour la traite quotidienne du matin. Au niveau de l’organisation du pâturage, toutes les pâtures sont groupées et accessibles du bâtiment d’élevage, grâce à un chemin empierré. Les paddocks font 75 ares, équivalent à 2 jours de pâturage. Les vaches ont entamé le 3e tour de pâturage, avec un intervalle de repos de 28 à 35 jours.

« Depuis les fortes chaleurs du week-end précédent, on a priorisé les pâtures des terrains séchants en pente, qui auraient grillé rapidement. On finira avec les terres les plus profondes. » Philippe Cloarec estime que la qualité de l’herbe est au rendez-vous (il observe beaucoup de trèfle dans les pâtures cette année) et aussi en quantité : « Après une 1re coupe de foin il y a un mois, la pluie est tombée, ce qui a permis une repousse de l’herbe en qualité partout. » Cette qualité se traduit inévitablement dans le tank avec 17 L/VL (TB : 48 et TP : 33). L’agriculteur a tenté durant une de ces journées très chaudes de couper l’herbe avant le passage des vaches, une pratique qui permet de gagner 1 à 2 jours sur la repousse et de faire consommer une herbe un peu dépassée, épiée : « Mais elles ont tout laissé, l’herbe a séché trop rapidement. J’ai donc préféré couper les refus après leur passage. ». Et si la chaleur devait continuer ? Philippe ne préfère pas y croire : « Il va pleuvoir cette semaine, c’est prévu ! On passera l’été sans problème. »

Un îlot pour la fauche

Le mois de juin a permis la réalisation des foins. L’éleveur les réalise sur un îlot, uniquement réservé à la fauche. « On a constitué les stocks pour l’hiver, soit 350 rounds de foin. » La qualité ? « Pas mal ! Une belle diversité d’espèces, bien feuillues. Le dactyle, souvent délaissé par les vaches, est moins développé cette année, sans doute à cause du manque de pluie du début du printemps ». La ferme possède le matériel de fenaison en propre (et c’est l’unique matériel présent) et fait appel à une entreprise de travaux agricoles pour le pressage.
Quelques vaches sont inséminées pendant 3 semaines pour garder les vêlages groupés. Comme les années précédentes, la reproduction est effectuée par un taureau, acheté auprès d’un autre éleveur laitier, engagé lui aussi dans la recherche d’animaux rustiques avec de bons taux en monotraite.

Civam 29 : 02 98 81 43 94

Fourrage stocké ou parcelles débrayées


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Le ralentissement de la pousse de l’herbe ne s’accompagne pas du ralentissement du rythme de pâturage, on rentre petit à petit dans des parcelles de moins en moins hautes, pour finalement ne plus avoir d’herbe du tout, dès la fin juillet. Pour éviter l’accélération à contretemps, deux solutions : la 1re consiste à distribuer du fourrage stocké, dès que l’intervalle de pâturage va se réduire, pour ralentir le cycle. Seconde possibilité, de façon plus économique, on pâture une parcelle qui était réservée à la fauche en choisissant celle qui est la plus riche en trèfle et la moins épiée pour limiter les refus. Cela doit permettre d’attendre que la prochaine parcelle ait pu bénéficier d’une repousse suffisante. La réintroduction des parcelles débrayées en mai-juin va permettre d’allonger le cycle de pâturage et de passer si possible l’été à l’herbe.

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En zone humide
Les grosses chaleurs ont accéléré les épiaisons. Les vaches ont pâturé des paddocks trop avancés et manquant de trèfle. Il aurait fallu 4-5 kg de semences de trèfle en plus sur ces parcelles. La production de lait a baissé à 19 kg/VL (TB : 39, TP : 32). Avec des températures plus clémentes, cela devrait s’améliorer. Les laitières pâturent des parcelles avec un bon taux de trèfle. Le pâturage se poursuit avec un intervalle de 28 jours. On a débrayé 1 ha en plus des 3 ha du mois dernier. Côté stock d’herbe, on est rassuré sur les quantités et la qualité. On a fauché 70 ha pour 220 t MS en enrubannage. Le mois prochain, on prévoit de faire 5 ha de foin. Cédapa : 02 96 74 75 50.

André Ganne, Saint-Étienne-du-Gué-de-l’Isle (22) 

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En zone intermédiaire
J’ai fait mon foin sans stress. La fenêtre météo a été exceptionnelle. Mais mes prairies sont complètement grillées. J’ai décidé, il y a quinze jours, de faire du fauche – broute avec fil avant sur des prairies que je devais enrubanner. Il ne me reste plus que 8 jours de pâturage en avance. Si on n’a pas au moins 50 mm de pluie dans la semaine, je serai obligé d’ouvrir les stocks et de distribuer à l’auge. Côté stock, j’ai 5 tonnes d’ensilage et 50 bottes d’enrubannage de moins qu’en 2016. J’espère que l’automne me permettra de finir de constituer mes stocks. Les vaches aussi ont souffert des températures de ce mois de juin, la production de lait a chuté à 16 kg/VL. Adage 35 : 02 99 77 09 56.

Michel Priour, Cesson-Sévigné (35)

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En zone sèche
Les 36 VL produisent 18 L/j et sont toujours à l’herbe. Lors des grosses chaleurs, je leur laisse accès au bâtiment l’après-midi car il n’y a pas d’arbres dans certains paddocks. Donc elles ont un peu de foin. La pousse ralentit avec les fortes températures mais les pâtures restent vertes. Je vais élargir mon tour de pâturage en réintégrant des paddocks complémentaires où il y a du stock sur pied. J’ai fait 250 bottes d’enrubanné et suffisamment de foin. Les rendements sont 20 à 30 % inférieurs à l’an dernier mais il y a de la qualité. Je n’ai pas ensilé mon méteil, d’autant qu’il ne verse pas. En grain, il complétera la ration fourragère cet hiver.  Civam AD 56 : 07 85 26 03 02.

Ludovic Massard, Buléon (56)


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