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Produire bio pour se réapproprier le commerce

Bretagne Viande Bio recherche des producteurs de viande, prêts à se convertir en agriculture biologique, pouvant bénéficier de leur mode de distribution original et sécurisant pour la trésorerie.

Les circuits de distribution en vente directe peuvent s’avérer difficiles à mettre en œuvre pour écouler sa production. Il a néanmoins l’avantage de permettre à l’éleveur de garder une main mise sur son prix de vente, trop souvent volatil. Bretagne Viande Bio (BVB) a mis au point depuis quelques années un système simple de partenariat entre producteurs, bouchers et transformateurs. La demande en forte augmentation sur ce créneau engendre même une pénurie de producteurs, notamment en viande bovine. « Nos 350 producteurs réunis au sein de la Sica produisent de la viande de bovins, de porc, d’agneau, de veau et de lapin. Deux débouchés s’offrent au niveau commercialisation : soit en filière courte par le biais de boucheries artisanales, soit en filières longues avec notre partenaire transformateur Monfort Viandes », explique René Bellour, président de BVB et éleveur de Limousines à Botsorhel (29).

Valorisation 100 % bio

Les deux débouchés proposés autorisent une valorisation en totalité dans la filière biologique. « Beaucoup de transformateurs répondent à des appels d’offres pour de la viande AB, mais avec de petits volumes. Les carcasses produites en bio peuvent alors passer dans la filière conventionnelle pour par exemple de la viande hachée, c’est dommage », pense le président. Chez BVB, les efforts fournis par les producteurs sont, au contraire, entièrement valorisés par les débouchés en filières longues et courtes. Le développement de la Sica se fait dans un état d’esprit d’une filière organisée, sur un marché porteur avec des prix réguliers sur l’année.

Business plan possible

Cette régularité des prix payés aux éleveurs leur permet de prévoir sereinement l’avenir. « Les cours de la viande bovine ont très peu fluctué ces dernières années. Nous aidons même les agriculteurs quand cela est nécessaire : pour la filière viande de lapin, nous avons demandé aux bouchers de répercuter une hausse du prix au kilo, BVB a mis la main à la poche pour y ajouter un complément. Nous travaillons en solidarité entre les filières ». Les éleveurs de porcs ont ainsi évité les crises en étant payé autour de 3,45 € en moyenne ces dernières années.

Pour l’éleveur finistérien, peu d’efforts sont nécessaires pour passer en conduite en agriculture biologique. « Le taux de pénétration en race à viande de BVB est de près de 90 %. En lait, ce taux est ramené à 35 %. Notre priorité est donc de recruter des éleveurs allaitants, ainsi que tout éleveur intéressé par une conversion. Le changement dans le système d’exploitation est faible, surtout si la ferme est déjà engagée dans une agriculture durable, ou avec des contraintes environnementales comme c’est le cas en bassin versant, avec moins de maïs dans la rotation. La nouvelle Pac va d’ailleurs dans ce sens ». Une place de choix est faite aux jeunes qui « peuvent trouver des exploitations déjà en production biologique en vente, ce qui est nouveau. Attention toutefois à ne pas engager de gros investissements au démarrage », conseille René Bellour. C’est d’ailleurs le cas de la Sica, qui a choisi de ne pas avoir de structure en propre. « Les éleveurs n’ont pas d’outils industriels à amortir. Les abattoirs ne tournent pas à 100 % et peuvent donc traiter nos volumes ». Dans un contexte agricole difficile pour la quasi totalité des productions, certains procédés semblent éviter les tempêtes. Fanch Paranthoën

Au Space la semaine prochaine : Bretagne viande bio sera présent lors du Space. Pour les rencontrer, rendez-vous au Hall 5, allée B stand B44.


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